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Journées européennes du patrimoine : 10 expériences uniques à vivre en France
Expérience olfactive, visites acrobatiques ou expositions célébrant le génie de Cristóbal Balenciaga… Numéro fait le retient les immanquables des Journées européennes du patrimoine, du vendredi 20 au dimanche 22 septembre 2024, et dans toute la France.
par Louise Menard.
et Jordan Bako.
La collection Pinault et Balenciaga ouvrent leurs archives
Comme tous les ans depuis son installation au sein de la sublime bâtisse de l’ancien hôpital Laennec, le groupe Kering se joint aux Journées européennes du patrimoine et révèle pour cette nouvelle édition une exposition intitulée “Éloge de l’espace”. Puisées au sein de la collection Pinault, des œuvres d’artistes contemporains tels que Nairy Baghramian, Pier Paolo Calzolari, Trisha Donnelly, Anne Imhof, Mario Merz ou encore Danh Vo investissent ainsi la fameuse chapelle érigée sous Louis XIII, et conversent subtilement avec l’architecture et la luminosité du lieu.
En parallèle, la maison Balenciaga, qui a toujours accordé une grande importance à son héritage, propose de son côté sa propre exposition. Tissée autour de six thèmes qui sont le col, la manche, la notion d’ornement, le noir, la taille et le travail de la silhouette, “Les subtilités d’un dialogue” dévoile 59 silhouettes issues des années 40 à aujourd’hui, où se côtoient le génie de Demna, directeur artistique de la maison depuis 2015, et celui de son fondateur Cristóbal Balenciaga.
“Eloge de l’espace” et “Les subtilités d’un dialogue”, expositions ouvertes les 21 et 22 septembre 2024 au 40 rue de Sèvres, Paris 7e.
Au 19M, la maison Lesage célèbre son centenaire
Figure emblématique des métiers de l’artisanat, les ateliers Lesage fêtent cette année leur centième anniversaire. Depuis leur fondation en 1924, le brodeur François Lesage a longtemps collaboré avec Chanel, avant d’être racheté en 2002 par l’historique maison de la rue Cambon. Depuis, les ateliers Lesage s’attellent à perpétuer la virtuosité du savoir-faire artisanal.
Temporairement fermée entre deux accrochages, la Galerie du 19M rouvre exceptionnellement ses portes avec l’exposition “Lesage, 100 ans de mode et de décoration”. Un parcours spécifiquement forgé pour les Journées européennes du patrimoine, qui permet également de découvrir le jardin et la parcelle du 19M. Il sera également possible de s’aventurer dans les ateliers Lesage dédiés à la broderie, à la création textile ou encore à la décoration d’intérieur, pour découvrir les secrets des petites mains et les techniques qui font la renommée de la maison depuis un siècle.
“Lesage, 100 ans de mode et de décoration”, exposition ouverte de 9h à 20h le samedi 21 et le dimanche 22 septembre 2024, au 19M, 2 place Skanderberg, Paris 19e.
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé met à l’honneur le cinéma muet
Parce qu’elle fait intégralement partie du patrimoine culturel français, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé ouvre grand ses portes aux visiteurs. L’occasion, d’abord, de visiter l’architecture fascinante du bâtiment imaginée par Renzo Piano en 2014 : un imposant dôme aux milliers de volets édifié sur cinq étages. Ce week-end y sont projetés trois films muets dont Les Kiriki, acrobates japonais (1907), long métrage français de Segundo de Chomón, ou encore Le Petit Jules Verne de Gaston Velle, sorti la même année.
Afin de rendre l’événement d’autant plus poétique, les courts-métrages sont accompagnés en live par les élèves du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, qui improviseront au piano des airs enchanteurs…
Les Journées européennes du patrimoine à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé les samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024, 73 avenue des Gobelins, Paris 13e.
Claude Cahun, tête d’affiche des Journées européennes du patrimoine nantaises
Il y a cent ans, André Breton publiait le Manifeste du surréalisme, théorisant l’un des plus grands mouvements artistiques et littéraires du 20e siècle. Afin de célébrer son histoire et son impact majeur, que l’on perçoit encore aujourd’hui chez nombre d’artistes contemporains, la France se constelle d’événements, à l’instar d’une exposition d’envergure qui vient d’être inaugurée au Centre Pompidou.
En écho à cette frénésie surréaliste, et à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, Nantes rend à son tour hommage à ce centième anniversaire. Pour illustrer l’affiche de cette nouvelle édition, la ville a d’ailleurs choisi un portrait de Claude Cahun, figure éminente du mouvement née à Nantes en 1894, que l’on croisera ce week-end à l’occasion de plusieurs événements.
Photographe connue pour ses autoportraits énigmatiques et son apparence à la croisée des genres, mais aussi poète, créatrice de collages et résistante… Difficile de classer cette artiste résolument libre qui a récusé toutes les étiquettes jusqu’à sa disparition en 1954. La médiathèque Jacques Demy de Nantes tentera notamment de percer à jour ses parts d’ombre au cours d’un atelier ludique et d’une présentation d’archives. Une opportunité de (re)découvrir son univers troublant.
“Initiales CC : À la rencontre de Claude Cahun”, exposition le dimanche 22 septembre à 14h, à la Médiathèque Jacques Demy, 24 quai de la Fosse, Nantes.
Chez POUSH, une expérience entre art contemporain et parfum
Soutien actif à la jeune création artistique depuis quatre ans, POUSH concentre désormais les ateliers de 270 plasticiens, photographes, performeurs, vidéastes, peintres et autres chorégraphes de plus de 30 nationalités différentes. Située à Aubervilliers, dans les locaux de l’ancienne parfumerie L.T. Piver des années 20, la structure associative n’a pas hésité à se mettre au pas des Journées européennes du patrimoine pour mettre en valeur ce lieu exceptionnel.
Ainsi, dans une volonté manifeste de croiser l’histoire du lieu et son activité contemporaine, POUSH invite à rencontrer ce week-end certains artistes et découvrir leurs œuvres exposées, mais aussi à vivre une expérience olfactive unique dans cet atelier historique, au sein duquel seront dévoilées des anciennes fragrances de L.T. Piver, l’une des plus célèbres maison de parfumerie de l’époque.
Les Journées européennes du patrimoine de 14h à 20h le samedi 21 septembre 2024 chez POUSH, 153 avenue Jean Jaurès, Aubervilliers.
MiróMatisse au musée Matisse de Nice, l’histoire d’une amitié méconnue
Fruit d’une collaboration entre la Fondation Joan Miró de Barcelone et le musée Matisse de Nice, l’exposition “MiróMatisse. Au-delà des images” accole les noms de deux artistes que tout semble opposer. Pourtant issus de générations, de courants artistiques ou tout simplement de pays différents, les peintres se sont liés d’amitié, chacun admirant le travail de l’autre.
Une rencontre inattendue que le musée Matisse de Nice a souhaité souligner dans une exposition. Mettant en perspective leurs trajectoires biographiques et artistiques respectives, l’institution explique comment ces deux artistes refusent de s’inscrire dans les conventions picturales de leur époque. Une ultime chance de découvrir cet accrochage en France, avant qu’il ne gagne les murs de la Fondation Joan Miró à Barcelone…
Les Journées européennes du Patrimoine, le samedi 21 et le dimanche 22 septembre 2024 au musée Matisse de Nice, 164 avenue des Arènes de Cimiez, Nice.
La danse s’invite au Mucem
Outre la possibilité de découvrir ou de redécouvrir ses expositions en accès libre (notamment “Paradis naturistes” et “Passions partagées. De Basquiat à Edith Piaf, la collection Lambert”, ouvertes respectivement jusqu’au 9 décembre et 23 septembre 2024), le célèbre musée marseillais du Mucem invite ce week-end le chorégraphe et danseur français Mehdi Kerkouche à célébrer entre ses murs la 5e édition de son projet “On danse chez vous”.
Imaginé comme un grand de marathon de danse à visée caritative, l’événement rassemblera une multitude d’artistes et de danseurs provenant principalement du bassin méditerranéen, dans un medley de performances, d’échanges et de battles. Soutenant cette année l’association SOS Méditerranée, une association de sauvetage en mer venant en aide aux migrants, Mehdi Kerkouche use une nouvelle fois de son art pour transmettre un message de solidarité.
“On danse chez vous” de 14h à 23h au Mucem, 1 Esp. J4, Marseille.
Des visites de haute voltige au Palais des Beaux-arts de Lille
Pour les Journées européennes du Patrimoine, la compagnie Casa Otra s’empare à titre exceptionnel de l’entrée du Palais des Beaux-Arts de Lille. Tous les publics sont invités à se réunir sur la place du musée afin d’assister à une performance inédite imaginée par la compagnie. Inspiré par l’architecture de l’édifice, ce spectacle haut en couleurs, mêlant poésie et équilibres et jouant avec le mobilier urbain, est l’œuvre des circassiens Denisse Mena, Yerko Castillo et Pauline Charton.
En parallèle de ce spectacle en plein air, le musée propose également une série de visites guidées tout au long du week-end, permettant d’admirer les œuvres de Monet comme de Courbet, exposées dans les collections permanentes de l’institution lilloise.
Visites acrobatiques à 11h et 15h le samedi 21 et le dimanche 22 septembre 2024, au Palais des Beaux-Arts de Lille, place de la République, Lille.
L’amphithéâtre Jean Cocteau exceptionnellement ouvert
Véritable joyau de la petite commune de Cap d’Ail entre la mer et les pins, situé non loin de Monaco, l’amphithéâtre de plein air imaginé par l’artiste, poète, acteur et metteur en scène Jean Cocteau dans les années 60, ouvre chaque année exceptionnellement ses portes au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Dessiné suivant le modèle du théâtre antique puis réinterprétée par l’imagination de l’artiste, le théâtre est scindé en deux éléments principaux : les gradins, plutôt fidèles au dessin grec, et les espaces scénique et orchestral, faits d’une composition de mosaïques à l’effigie de personnages mythologiques tels que les dieux Orphée et Minerve.
Ouverture de l’amphithéâtre Jean Cocteau les samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024, 1 Av. Marquet, Cap-d’Ail.
Que (nous) reste-t-il ?, l’exposition en résonance avec la Biennale de Lyon
Rendez-vous incontournable de l’art contemporain, la Biennale de Lyon donne cette semaine le coup d’envoi de sa 17e édition intitulée “Les voix des fleuves / Crossing the water”. Centrée sur les flux entre les êtres humains et leur environnement, celle-ci présente les travaux d’une soixantaine d’artistes, des talents émergents comme Clément Courgeon et Nefeli Papadimouli aux grands noms de l’art contemporain tels qu’Annette Messager et Christian Boltanski, en passant par Oliver Beer et Lina Lapelyté.
En plus des Grandes Locos, immenses hangars auparavant détenus par la SNCF, ou encore du macLyon, l’événement déployé dans la ville offre l’occasion de visiter un autre lieu où se déploie un projet parallèle à la Biennale : une ancienne usine aujourd’hui rénovée en lieu de résidence artistique – L’Assemblée, fabrique artistique – dans le troisième arrondissement de Lyon. Dévoilé ce week-end, “Que (nous) reste-t-il ?” est le résultat final de ce projet transversal, qui inclut une exposition collective, des performances artistiques et même des DJ sets. Une ode à l’espoir, qui interroge les vestiges de notre réalité en constante mutation…
« Que (nous) reste-t-il » du samedi 21 septembre au lundi 7 octobre 2024, à L’Assemblée, fabrique artistique, 17 bis rue Saint-Eusèbe, Lyon.