12
12
Une chasse aux œufs insolite organisée au milieu des sculptures de Joan Miró
La Fondation Maeght, dédiée à l’art moderne et contemporain, propose une chasse aux œufs inédite en ce lundi de Pâques. En collaboration avec le chocolatier Pascal Lac, l’institution sise à Saint-Paul-de-Vence invite parents et enfants à une escapade artistique et ludique dans son Labyrinthe Miró, qui contient dans ses jardins à ciel ouvert vingt œuvres de l’artiste majeur du 20e siècle.
Par Erwann Chevalier.
La Fondation Maeght est une habituée des happenings. En 2018, l’institution fondée par Marguerite et Aimé Maeght pour réunir les œuvres de plusieurs artistes majeurs du 20e siècle, de Marc Chagall à Alexander Calder, avait accueilli le défilé croisière de la maison Louis Vuitton dans ses jardins à Saint-Paul-de-Vence, à quelques kilomètres de la côte méditerranéenne.
Cette fois-ci, elle crée à nouveau l’événement en lançant une pittoresque chasse aux œufs, en collaboration avec le maître chocolatier Lac. Une poétique façon de faire redécouvrir son Labyrinthe Miró fraîchement rénové, où les œufs de Pâques seront cachés, et d’initier ses enfants aux sculptures de céramique réalisées entre 1961 et 1981 par l’artiste Joan Miró pour la Fondation.
Depuis 1964, date d’inauguration de la Fondation, le Labyrinthe Miró déploie à ciel ouvert un monde merveilleux animé par d’étranges sculptures. Ici surgit une déesse de la fécondité au ventre en carapace de tortue. Là, un œuf de Mammouth. Plus loin, c’est un furtif lézard que l’on surprend en train de grimper à un mur.
Comme Thésée dans le dédale du Minotaure, on est ici guidé par un fil : une ligne blanche au fil de laquelle se dévoilent les vingt sculptures commandées à l’artiste catalan par le couple Maeght, illustres éditeurs et marchands d’art français de l’après-guerre qui furent à partir de 1947, entre autres, les galeristes de Joan Miró. En pente et entrecoupé par des murets en pierres, ce jardin serpente entre les pins, les bassins et les sculptures pour proposer une agréable promenade sous le soleil méditerranéen.
Le travail de Joan Miró (1893-1983) se nourrit de ses rêves et de son inconscient, souvent peuplés de femmes, d’oiseaux, d’étoiles ou de comètes. Quand l’artiste ne se concentre pas sur la couleur : très présent dans ses œuvres, le bleu y évoque souvent celui du ciel et de la mer Méditerranée, comme un clin d’œil à ses origines espagnoles. Dès son arrivée à Paris en 1920, l’artiste se rapproche du groupe des surréalistes, avec lesquels il s’affranchit des règles de composition, et fera même partie des signataires du Manifeste du surréalisme de 1924. Désormais peuplé de vingt œuvres de l’artiste sur 275 détenues par la Fondation Maeght, le Labyrinthe Miró est une fantasmagorique illustration dans l’espace de ses principes conceptuels et plastiques. La Fourche en bronze et fonte de fer, installée sur la troisième terrasse reprend le symbole du poing levé du paysan en révolte lors de la Guerre d’Espagne de 1936. À deux pas, le cadran solaire en céramique, volontairement brisé par Joan Miró, révèle la volonté d’arrêter le temps, pendant un instant. La chasse aux œufs de Pâques fournit le prétexte idéal pour se replonger dans l’esprit d’un artiste majeur du XXe siècle, avec en guise d’appât, d’excellents chocolats à déguster.
Chasse aux œufs dans le Labyrinthe Miró, le lundi 18 avril à 15h et à 16h sans réservation à la Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence.