Le défilé Issey Miyake en cinq looks conceptuels
Au sein du Carrousel du Louvre, le créateur japonais Satoshi Kondo présente un défilé Issey Miyake automne-hiver 2025-2026 plein de poésie, offrant une parenthèse suspendue dans le tumulte de la Fashion Week.
par Nathan Merchadier.

Une mise en scène performative
Ce vendredi 7 mars 2025, Satoshi Kondo, directeur artistique des collections féminines d’Issey Miyake depuis 2019, invite à prendre une pause. Avant même que le défilé automne-hiver 2025-2026 ne commence, huit danseurs investissent l’espace scénique, se déplaçant entre les quatre murs immaculés installés en plein cœur du Carrousel du Louvre. Leurs mouvements, tantôt fluides, tantôt saccadés, évoquent la transformation perpétuelle du vêtement.
Tour à tour, ils enfilent des pièces colorées, disposées aux abords des œuvres de l’artiste autrichien Erwin Wurm, dont l’univers sculptural forme le point de départ de cette collection intitulée [N]either [N]or.


Les robes en 3D
Le jeu des volumes et des illusions d’optique occupe une place centrale dans cette collection Issey Miyake. Parmi les silhouettes marquantes, des robes en maille sculpturale se déploient en trois dimensions, oscillant entre structure rigide et fluidité. Ces créations, obtenues grâce à une technique de tricot sans couture, semblent flotter autour du corps tout en le sculptant.


L’officewear revisité
Satoshi Kondo détourne par la suite le style officewear en lui insufflant une dynamique inattendue. Le blazer classique se mue en sculpture textile : déformé, il adopte des plis et des drapés surprenants. Certaines vestes, conçues dans un mélange de papier washi, de laine et de coton extensible, se ferment à l’aide de zips, redessinant la silhouette en une structure asymétrique et modulaire.


L’art du layering
Le collection Issey Miyake automne-hiver 2025-2026 devient un terrain d’expérimentation. Des chemises et pulls s’empilent, renforçant l’ambiguïté entre deux dimensions et trois dimensions. Ce dialogue entre surface et volume se retrouve également dans l’usage du plissé : combinant plis rectilignes et courbes, certaines pièces semblent se décomposer au gré des mouvements, offrant une perception différente selon l’angle de vue.


Tee-shirts et chemises “sacs”
Une autre série de silhouettes joue sur la notion de portabilité du vêtement. Ici, un simple sac en papier se transforme en tee-shirt ou en chemise, explorant l’idée que tout objet peut devenir un vêtement dès lors qu’il est porté (et nous rappelant les silhouettes expérimentales d’Hodakova).


Peu Form : une collaboration avec Camper
En clôture de ce défilé, Issey Miyake introduit sa première collaboration avec la marque espagnole Camper. Baptisée Peu Form, cette collection repense la chaussure à travers une approche minimaliste et fonctionnelle. Inspirée de l’iconique Peu de Camper, la paire en cuir souple se décline en version drapée autour du pied, explorant la notion de flexibilité.







































