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Robes en papier et vestes origami au défilé Issey Miyake
Ce vendredi 27 septembre 2024, le créateur Satoshi Kondo a présenté un défilé Issey Miyake printemps-été 2025 qui réinvente le papier sous toutes ses formes au sein des jardins japonais du parc floral de Vincennes.
par Nathan Merchadier.
L’art du papier inspire le défilé Issey Miyake printemps-été 2025
Loin du tumulte de la cinquième journée de Fashion Week à Paris, Satoshi Kondo, directeur artistique des collections féminines d’Issey Miyake depuis 2019, invite à un moment hors du temps. Pour sa collection printemps-été 2025, le créateur japonais convie ainsi une poignée d’invités dans le cadre paisible des jardins japonais du parc floral de Vincennes.
Les premières mannequins traversent le podium pieds nus, glissant presque silencieusement sur le sol immaculé, vêtues de robes-chasubles légères. Transparence, délicatesse : chaque mouvement semblent être une ode à la légèreté. Les vêtements, conçus à partir de “washi”, papier traditionnel japonais cher à la culture nippone, paraissaient presque flotter autour des corps.
Avec ce défilé, Satoshi Kondo interroge ainsi le sentiment de réconfort que nous procure le papier, en détaillant un vestiaire mixte peuplé de robes aériennes, également conçues à partir de chanvre.
Une collection entre vestes surdimensionnées et chemises en trompe-l’œil
Par la suite, Issey Miyake présente de larges vestes légères dans différentes nuances de beige, dont le tissu semble avoir été froissé comme une feuille de papier. Fidèle à l’héritage de la maison, Satoshi Kondo joue également avec les volumes en imaginant des vestes aux épaules exagérément larges ou encore des pantalons qui semblent s’enrouler autour des corps tel un origami complexe, magnifiant la géométrie des corps.
Indéniablement inspiré par les éléments naturels, ce défilé méditatif invite aussi son lot d’accessoires étonnants sur le podium lorsque des bouquets de fleurs ou encore une baguette de pain dépassent timidement de sacs de shopping.
À l’approche des dernières silhouettes de cette collection, Satoshi Kondo présente finalement une série de tee-shirts ou encore de chemises en trompe-l’œil, superposés sur des vestes, mobilisant une technique de tricot visant à rassembler deux habits ensemble. En réinventant l’usage du papier, Issey Miyake invite à repenser notre rapport au vêtement, le transformant en une extension de nous-mêmes, à la fois protectrice et sensible.