On était au concert de Jennie, la star de Blackpink, à Paris
La chanteuse Jennie, membre du groupe de K-pop Blackpink, était en concert au Zénith de Paris, ce vendredi 21 mars 2025, pour défendre son premier album solo, Ruby. Numéro y était.
par Violaine Schütz,
et Jordan Bako.
En neuf ans de carrière, le son EDM-hip-hop du groupe Blackpink s’est exporté bien au-delà des rues de Séoul. Jennie, Lisa, Rosé et Jisoo – les quatre membres du groupe fondé en 2016 – sont parvenues à régner en maître sur la K-pop féminine. Quelques mois après avoir battu le record de la tournée la plus lucrative pour un girls group, le quatuor est arrivé aux termes de son contrat d’exclusivité auprès de son agence YG Entertainment en 2023. Un temps peut-être nécessaire pour le groupe, permettant à ses membres de reprendre leur souffle et d’explorer d’autres sentiers en solo…
L’émancipation de Jennie en dehors des Blackpink
C’est ainsi que les quatre membres de la formation se sont tout bonnement retrouvées partout. Parmi elles, Jennie, à la fois chanteuse et rappeuse des Blackpink, s’est lancée dans des aventures toutes plus colossales les unes que les autres. Tantôt mannequin pour le défilé Jacquemus à Capri en 2024, tantôt actrice dans la série The Idol aux côtés de Lily-Rose Depp et The Weeknd… La sortie d’un album solo paraissait alors être le dernier challenge possible pour triompher. Une véritable épreuve du feu pour celle qui semblait parfois être aux prises avec les codes trop lisses du groupe dont elle est issue… Dans certains captations live des shows de Blackpink, elle semblait en effet très fatiguée. Ou en retrait.
Un défi que Jennie relève avec brio avec Ruby, son premier album solo sorti le 7 mars 2025. Dans cet opus, elle enchaîne les collaborations avec certains des artistes les plus branchés du moment : Doechii, Childish Gambino, Kali Uchis ou encore la star de la pop Dua Lipa. Mais surtout, on y découvre l’artiste sous un nouveau jour. Elle propose des productions musicales travaillées, teintées d’influences R’n’B et serties de paroles personnelles (sur la rupture amoureuse notamment).
Jennie en concert solo au Zénith de Paris
Quelques jours à peine après avoir dévoilé ce projet, Jennie annonce (par surprise !) un concert au Zénith de Paris prévu pour le 21 mars 2025. Cette date est en fait la dernière du « Ruby Experience Tour« , une mini tournée passée par Los Angeles, New York et Séoul.
Ce concert unique en France, organisé en partenariat avec Visa – offrait également l’opportunité de découvrir l’artiste échappée des Blackpink lors de son soundcheck. Ceux qui (munis de cartes Visa), avaient opté pour un pass VIP, ont ainsi pu voir la chanteuse interprétrer trois titres de manière beaucoup dépouillée, avant le véritable concert. L’occasion de constater que la chanteuse est parfaitement capable de chanter et de rapper avec justesse et précision, même si elle se fait aider d’un enregistrement de sa voix en back up.
Le véritable show débute, lui, aux alentours de 21h. Dans une salle chauffée à blanc (les fans lèvent les bras à l’unisson en secouant des light sticks Blackpink roses en forme de cœurs), Jennie arrive telle une star. Acclamée par la foule dès qu’elle apparaît vêtue d’un manteau en foururre léopard pile dans la tendance mob wife,
Un show spectaculaire et ultra sexy… Mais inégal
Ce qui frappe d’abord, c’est le charisme et le charme de Jennie, qui enchaîne les chorégraphies et les tenues de scènes flamboyantes (corset, bottes hautes, manteau en cuir, collants bleus, blouson de motard) avec grâce et dextérité. Ultra sexy, elle ose même le string apparent lors d’un tableau sensuel.
On regrette par contre que la chanteuse mette longtemps à communiquer avec son public. Elle parlera en français et n’avouera son émotion par rapport à son concert solo dans l’Hexagone qu’en fin de concert. Le fait qu’elle porte des lunettes de soleil presque tout le show n’aide pas non plus à créer du lien. Très professionnelle (comme toutes les stars issues de l’école K-pop), la chanteuse n’apparaît sous un jour plus tendre et humain que lors de rares moments où elle s’accompagne au piano ou murmure un refrain, assise, aux côtés d’un guitariste.
Pour le reste, tout est très calibré. Un tableau Matrix, un autre plus onirique avec une ballerine et des fleurs, des chorégraphies millimétrées (par Charm La’Donna, danseuse et chorégraphe qui a travaillé pour Kendrick Lamar) ou encore une scène digne d’un clip de rap des années 2000. Les séquences sont bien pensées et impressionnantes. Et la dizaine de danseurs, épatants. Même si certains effets visuels et images (comme une chouette numérique qui semble s’échapper d’Harry Potter) s’avèrent assez kitsch.
On retiendra surtout de ce spectacle les interprétations très réussies du lascif Seoul City, des énergiques Like Jennie et Mantra et de la perle intimiste F.T.S. (Fuck That Shit). Dans ces moments-là, l’égérie Chanel et actrice prouve haut la main qu’elle est une artiste musicale à part entière, même quand elle se produit sans ses partenaires de Blackpink.
Ruby (2025) de Jennie, disponible.