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Tendance mob wife : qui sont les icônes dont il faut s’inspirer ?
À mille lieues de la tendance quiet luxury, le style mob wife séduit les réseaux sociaux et les stars en proposant une allure de femme fatale qui en impose et revendique un certain empowerment. Décryptage d’une esthétique arborée par les héroïnes de séries et de films, plus facile à adopter (et moins superficielle) qu’on ne le pense.
par Violaine Schütz.
@trovlov Heard we’re in our mob wife era #mobwife #mobwifeaesthetic #outfitideas #styleinspo #nycinfluencer ♬ Mob Wife Energy Activate – The Sweet Paisana
Tout au long de l’année 2023, les tendances quiet luxury et old money étaient omniprésentes sur les réseaux sociaux, les tapis rouges et dans la rue. Mais depuis quelques semaines, c’est une esthétique à l’opposé du chic discret de ces mouvances qui fait aujourd’hui parler d’elle.
La tendance mob wife, qui consiste à s’habiller comme la femme d’un mafieux, est en train de devenir un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. L’expression comptabilise près de 380 millions de vidéos (sous le hashtag #mobwifeaesthetic) rien que sur TikTok. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Elvira Hancock, Carmela Soprano… Les mob wives cultes des séries et des films
Le style mob wife est l’allure exubérante et glamour affichée par les compagnes des gangsters qui ont fait le bonheur de la pop culture, à travers les films et les séries.
L’idée est de ressembler à l’irrésistible et farouche Elvira Hancock (Michelle Pfeiffer), épouse de Tony Montana (Al Pacino) dans Scarface (1983), à la sculpturale prostituée Ginger McKenna (Sharon Stone) dans Casino (1995), qui séduit le gangster Sam « Ace » Rothstein (Robert De Niro), à Karen Hill (Lorraine Bracco), femme d’Henry Hill (Ray Liotta) dans Les Affranchis (1990) ou encore à Connie Corleone (Talia Shire) dans Le Parrain (1972) de Francis Ford Coppola. Ce dernier a même partagé un post sur Instagram sur la tendance mob wife.
Il ne faut pas oublier évidemment Carmela Soprano (Edie Falco) et Adriana La Cerva (Drea de Matteo), personnages cultes de la série Les Soprano (1999-2007). Pendant le confinement, le show a été redécouvert pour la Gen Z qui, très concernée par la santé mentale, aime notamment le fait que Tony Soprano aille voir une psychiatre et suive une thérapie.
On pourrait ajouter à ce beau tableau de mob wifes cultes Griselda Blanco (Sofia Vergara), héroïne éponyme de la série Netflix, qui n’est pas techniquement une mob wife mais une trafiquante qui a réellement existé et qui était surnommée la « marraine de la cocaïne » dans le Miami des années 70 et 80. Autant de femmes de poigne au charisme stupéfiant qui tiennent souvent tête à leur amant puissant.
Comment adopter la tendance mob wife aujourd’hui ?
Côté mode, pour avoir l’air d’une mob wife, plusieurs pièces sont indispensables. Un manteau en (fausse) fourrure, des touches de léopard, des escarpins vertigineux, des cuissardes, du cuir, des bijoux en or, des diamants et des robes de soirée ultra sexy, noires, rouges ou pailletées.
L’ambition ? Adopter la panoplie complète de la femme fatale, mais sans ressembler à Cruella. Pour les marques, il faut se tourner vers Alaïa, Saint Laurent, Versace et Dolce & Gabbana pour capturer l’essence de cet univers extravagant.
Côté beauté, la tendance mob wife est encore une fois tout sauf minimaliste. On oublie le clean look et le nude pour laisser place à un teint très travaillé (sans défaut), aux ombres à paupières très pigmentées (noir, bronze, or), à l’eye-liner prononcé, aux faux-cils et à la bouche rouge ou bordeaux.
Et pour celles qui veulent arborer un beauty look dans les règles de l’art, des milliers de tutos arborant le hashtag #mobwifemakeup sont disponibles sur TikTok, YouTube et Instagram.
Les stars qui ont succombé au style « femme de mafieux », de Rihanna à Dua Lipa
Les influenceuses adeptes de TikTok ne sont pas les seules à avoir adopté l’esthétique « femme de voyou ». Rihanna, Lady Gaga, Dua Lipa, Beyoncé, Jennifer Lopez, Emily Ratajkowski, Kim Kardashian, Shay, Cardi B, Kendall Jenner, Kylie Jenner, Hailey Bieber ou encore Kali Uchis sont toutes apparues récemment en arborant des looks de dominatrices très inspirés par les années 80 et 90 et tout droit sortis d’un épisode des Soprano. Il est intéressant de souligner que toutes peuvent être considérées comme des girl boss et non comme des femmes-objets.
Pour certains, ce style à mille lieues du normcore est trop bling-bling, vulgaire, non écologique et superficiel, voire synonyme d’appropriation culturelle car il s’empare de l’allure des Italo-Américaines ou des Sud-Américaines – avec l’archétype de la « buchona », « femme trophée » des narco-trafiquants mexicains. Mais on peut aussi y voir pour la génération Z – très friande de la tendance – une façon de célébrer une féminité puissante et exacerbée. Et de se démarquer d’une certaine uniformisation (le quiet luxury est désormais partout).
En effet, il faut une grande confiance en soi pour arborer un look aussi ostentatoire que celui d’une femme de gangster. Aventureuses et affranchies, les mob wives affichent un style de femmes puissantes pour lesquelles porter des signes extérieurs de richesse est autant un symbole d’empowerment que de style. Plus que pour plaire à leur dangereux petit ami, elles veulent s’imposer dans un monde dominé par l’argent, la violence et les hommes. Ce look maximaliste est donc une arme de séduction (et d’abord de séduction de soi) tout sauf timide : féroce et clinquante, elle défend une féminité audacieuse, qui impose ses règles et mène la danse.