8 oct 2025

Fashion Week : les collections à découvrir pour le printemps-été 2026

Chaque saison, la Fashion Week de Paris met en lumière une nouvelle génération de créateurs prometteurs aux côtés de designers déjà bien installés. De Ami à Luis de Javier, en passant par Vautrait, Numéro vous dévoile les collections printemps-été 2026 qu’il ne fallait surtout pas manquer.

  • par Louise Menard

    Camille Bois-Martin

    et Nathan Merchadier.

  • La campagne danoise de Ganni printemps-été 2026

    Pour le printemps-été 2026, Ganni célèbre la nostalgie des étés danois de l’enfance de la directrice artistique Ditte Reffstrup, originaire d’Hirtshals. Intitulée “Summer Belongs To Everyone”, elle évoque l’innocence, la découverte et la liberté. Les silhouettes, inspirées des jeux été et du bricolage vestimentaire, mêlent drapés, nouages et superpositions, tandis que les couleurs vives traduisent l’énergie de la jeunesse. Côté matière, les textures alternent entre organza, soie, denim et laine italienne, tandis que les imprimés floraux, léopard estompé et smocks créent un jardin de souvenirs. Avec Ganni, l’été s’annonce tendre et joyeux.

    Luis de Javier s’inspire des trésors de l’Espagne

    Qui dit Fashion Week, dit bien sûr défilés, mais pas que. Car pour les créateurs émergents, organiser un show n’est pas toujours aussi simple… même si l’on est le petit protégé de Riccardo Tisci. En témoigne Luis de Javier qui dévoile sa nouvelle collection en diffusant le shooting de son lookbook en direct sur YouTube. Consacrée à la danseuse de flamenco et chorégraphe Rocío Molina, la collection printemps-été 2026 du créateur espagnol redessine les étendards du pays de la corrida.

    Chaquetillas, châles perlés, slim façon biker en cuir, robes à volants et à pois… Les pièces sont sulfureuses, incisives et dramatiques – Luis de Javier oblige – et les détails plus approfondis. Tandis que les broderies faites à la main se complexifient encore, le satin s’allège. Enfin, certains éléments nous sont désormais familiers et presque signatures, à l’instar des seins coniques, des strings en latex mais aussi des casquettes, déjà présentes lors de son défilé printemps-été 2025.

    Une collection Abra qui élève le vestiaire quotidien

    Après un défilé automne-hiver 2025-2026 ode à l’esthétique des années 1980, le créateur espagnol et fondateur de la marque Abra, Abraham Ortuño Perez, revient durant cette semaine de la mode avec une présentation organisée chez Dover Street Market Paris.

    À travers une nouvelle collection, le créateur signe une exploration de la garde-robe féminine du quotidien, animé par l’ambition de définir un “vestiaire ultime”, dédié à une femme multiple et bien réelle. Les archétypes – le tailleur-pantalon, le bermuda, les escarpins, le trench, la jupe plissée – sont déconstruits puis recomposés, transformés par un jeu de proportions parfaitement maîtrisé et espiègle. Une collection printemps-été 2026 qui confronte également les codes du monde professionnel aux tenues du soir et de la nuit, entre normes sociales et irrévérence.

    Enfin, et ce de façon assez surprenante chez Abra, on remarque une sobriété en matière d’accessoirisation, compensée par une précision accrue dans l’exécution du vêtement. Cependant pas d’inquiétude, la marque conserve sa vision hybride que l’on aime tant : mélange de Y2K girly et de glamour accessible.

    Un défilé TIME printemps-été 2026, parangon d’élégance

    Ce qui différencie la nouvelle collection TIME de celle qu’on a pu voir en mars dernier au sein du Collège des Bernardins, ce sont notamment les teintes. Contrairement à un show décliné dans une palette de noir, de beige et de brun, la marque coréenne, fondée en 1993, élargit son spectre au bleu ciel, au vert pomme et au rouge vif.

    Au même titre que l’environnement de la collection se métamorphose, passant d’une projection d’espaces désertiques à l’écrin Art déco de La Samaritaine, la femme TIME évolue. Elle est davantage urbaine et impactante. Témoignant de plus d’assurance, les sihouettes se découvrent et disent adieu au monopole du layering, usant de short, de lingerie et de jupes fendues. Quant au choix des matériaux, il est toujours aussi minutieux.

    Que faudra-t-il porter au printemps prochain ? Un trench bleu raccourci, cintré mais légèrement bouffant, par dessus une robe chemise asymétrique, le tout assorti de tongs à talon poupre.

    Ami présente son printemps-été 2026 dans son futur showroom

    Quelques mois après avoir présenté un défilé printemps-été 2026 marquant autour de la Place des Victoires (où l’on croisait Catherine DeneuveMélanie Thierry ou encore Eddy de Pretto), Ami conviait quelques invités à (re)découvrir les silhouettes féminines de cette collection dans l’intimité de son futur showroom.

    Le temps d’un petit-déjeuner avec vue sur cette même place emblématique de la capitale, les mannequins déambulent dans une atmosphère intime et solaire. Révélant au passage un vestiaire où la chemise se décline à l’infini, en coton léger comme en daim souple, toujours portée manches relevées pour une allure nonchalante. Autour d’elle gravitent des robes en maille ou en jersey, tandis que le tailoring se réinvente, parfois cintré pour sculpter la silhouette, parfois ample pour accentuer la fluidité.

    En filigrane, quelques références aux années 1970 viennent rythmer la collection. Notamment au gré de jupes trapèze aux ceintures affirmées. Plus tard, des touches inattendues, comme des tongs à bout pointu, ponctuent l’ensemble, affirmant le goût d’Alexandre Mattiussi pour un équilibre permanent entre décontraction et raffinement…

    IRO ouvre un nouveau chapitre avec son premier directeur artistique Nicolas Rohaut

    Dior, Lanvin, Rabanne… Autant d’influences qui ont jonché le parcours de Nicolas Rohaut jusqu’à la direction artistique d’IRO. Fondée en 2005, la marque française inaugure ainsi un nouveau chapitre en nommant pour la première fois un créateur à la tête de ses créations. Présentée au sein d’un espace épuré dans le Marais, au décor inspiré par l’architecture haussmannienne, la collection printemps-été 2026 est une belle surprise.

    Sur des portants ou sur des mannequins, les pièces imaginées par le Français mêlent l’esthétique des grandes maisons de luxe qu’il a fréquentées au prêt-à-porter plus accessible. Entre l’épure de Lanvin et la modernité de Rabanne, ses vêtements nous séduisent au premier coup d’œil. On adore par exemple les jupes fluides et asymétriques, à imprimés animaliers ou rayées, arborées avec une large ceinture noire cloutée. Mais aussi les délicates robes blanches semi-transparentes cousues de fines lignes noires, ou encore les bottes-tongs en daim beige. Bref, une réussite, qui annonce un brillant avenir pour IRO.

    Mark Thomas fait ses débuts chez Carven

    Parmi la ribambelle de directeurs artistiques qui présentaient leur première collection à la tête d’une nouvelle maison, Mark Thomas se fait plus discret. À l’image de Carven, la marque qu’il rejoint, détonnant dans la mode de luxe pour sa discrétion et son raffinement. Présenté au sein de la boutique, le défilé dessine une silhouette raffinée, encore marquée par les idées de Louise Trotter (dont on retrouve les jupes crayon transparentes et les élégantes superpositions de matières).

    Poursuivant l’héritage de Carven, le créateur réinvente l’espéranto – une ligne de taille gracieuse lancée en 1951 par la maison – et introduit des pièces sportswear, contrebalancées par des hauts amples et soyeux, aux manches quelque peu oversized. Dentelle, voile de coton, jacquard, soie et moiré nourrissent également cette collection printemps-été 2026 sophistiquée, dont chaque détail a été minutieusement réfléchi et stylisé, composant un vestiaire soigné et luxueux.

    L’élégant vestiaire estival de Vautrait

    Pour découvrir la nouvelle collection printemps-été 2026 de Vautrait, il fallait se faufiler dans une petite ruelle cachée près de Bastille. Sur place, on pouvait alors découvrir un large et lumineux espace, au sein duquel des meubles design côtoyaient des silhouettes contemporaines et séduisantes, signées Yonathan Carmel. On adore les superpositions de vêtements ton sur ton, à l’instar d’un total-look beige pantacourt porté avec des bottes hautes, un pull croisé et un large bomber.

    Tout comme on est subjugué par une robe asymétrique blanche à pois noirs et aux gants assortis, arborée sous un trench court marron. Car, ici, tout se joue dans la bonne composition de sa tenue : si chaque pièce est attrayante par elle-même, chacune se métamorphose au gré d’un stylisme pointu et très réussi.

    Les silhouettes intemporelles de Loulou de Saison

    Près de la place Vendôme, Chloé Harrouche dévoile sa vision printemps-été 2026 pour Loulou de Saison. Après avoir gravi des escaliers garnis de bouquets de fleurs mauves, on découvre un showroom épuré où sont présentées les élégantes silhouettes de la créatrice française. Sur notre gauche, deux mannequins jouent aux échecs, tandis que, sur notre droite, deux autres discutent sur un canapé. Nonchalantes et irrésistibles, elles arborent des looks séduisants et intemporels – une signature de la marque.

    Inspirée autant par le style décontracté et vaporeux d’Audrey Hepburn dans Voyage à deux (1967) que par les vêtements froids et cintrés de Tilda Swinton dans Amore (2009), la collection joue sur les contrastes. On croise ainsi des indémodables confortables, tels des cardigans et des vestes moelleuses, comme des pièces plus sophistiquées et travaillées, à l’instar d’un haut blanc imitant l’aspect tactile du cuir d’autruche, ou une longue robe noire ornée de plumes.

    Viktor & Rolf réinvente son prêt-à-porter pour le printemps-été 2026

    Le nom Viktor & Rolf évoque des envolées de matières somptueuses, nourries par de larges volumes, de nombreux froufrous et nœuds, mais aussi, et surtout, par des silhouettes puissantes et surprenantes. Difficile donc pour la marque de s’inscrire dans le milieu du prêt-à-porter, où ses créations imposantes peinent à se traduire au sein de looks portables au quotidien. Une problématique que les créateurs et fondateurs ont bien en tête et à laquelle ils souhaitent ainsi pallier. Avec, notamment, leur nouvelle et séduisante collection printemps-été 2026.

    Basés sur les codes de la haute couture de la maison, les vêtements réinterprètent notamment le trench, leitmotiv du défilé printemps-été 2025. Sur une jupe, les manches se croisent à l’avant dans un nœud élégant ; sur un pantalon, le col, la ceinture et les volants du manteau ornent le dos… Bref, l’ensemble est cohérent et mise sur une image renouvelée, adaptée au prêt-à-porter de nuit comme de jour et fidèle à l’esthétique de la marque.

    Galvan dévoile sa première collaboration avec l’artiste Alicja Kwade

    Entre la multitude de défilés, premières collections et évènements, Galvan présentait, dans l’intimité d’un espace épuré près de la place des Victoires, sa collection printemps-été 2026. Parmi les somptueuses et élégantes créations de la marque de mode, on découvrait également une surprenante collaboration avec Alicja Kwade. Superstar de l’art contemporain, l’artiste polonaise possède en effet quelques points communs avec les fondatrices de la marque, Anna-Christin Haas et Katherine Holmgren… Ancienne de la Serpentine et du MET de New York, la dernière est familière (et admirative) du travail de Kwade, tandis que la seconde retrouve de nombreux échos dans l’univers de la plasticienne. À commencer par la galvanisation (application d’une fine couche de zinc sur le métal) – à l’origine du nom de la marque.

    Enfant, Alicja Kwade s’amusait en effet à tremper des fleurs et des feuilles dans un bain de zinc, les transformant en petites œuvres d’art immuables. Un processus qu’elle a notamment répété au sein de cette étonnante collaboration, où l’on retrouve des fleurs en or faisant office de boucles d’oreilles ou de bagues. On admire également un manteau, dont les revers ont été méticuleusement cousus de feuilles d’or… Ou encore un manteau brodé d’une multitude d’yeux humains en verre, évoquant l’univers artistiques de la Polonaise. Et la collection, nourrie de silhouettes envoûtantes et sophistiquées en satin ou soie, renferme encore de nombreuses références et idées fascinantes, qui mériteraient chacune d’être détaillées une à une.

    La ménagère extravagante du défilé August Barron

    Nous commençons toujours par imaginer un personnage familier mais insaisissable, porteur d’une forme de contradiction”, nous confiaient il y a quelques semaines Bror August Vestbø et Benjamin Barron, fondateurs de la marque August Barron, anciennement ALL-IN. Il est 23 heures à la Station – Gare des Mines, porte d’Aubervilliers, lorsque les invités surexcités découvrent le setup de la marque, à mi-chemin entre kitsch et conte de fées. Pour la collection printemps-été 2026, la ménagère se fait muse : une femme libre, sensuelle, rêveuse et surtout second degré se déhanche sur les estrades. 

    Dans une atmosphère à la fois merveilleuse et délavée, les mannequins légères et ingénues, font virevolter leurs jupons de tulle. Les fermetures Éclair s’ouvrent, les bottes montent toujours plus haut sur les cuisses, les cardigans enfilés à la hâte se déboutonnent, les bigoudis fusent, les bijoux clinquants persistent, la lingerie s’exhibe… Tandis que le volume de la bande-son (au demeurant réussie) aurait eu le mérite d’être plus opiniâtre, l’énergie quant à elle s’est révélée théâtrale, voire grandiloquente. Cette saison chez August Barron, l’heure est venue de célébrer une femme au foyer à l’allure excessive, semblable à une Cendrillon almodovarienne, un peu touchante et un peu dingue. 

    Émancipation de la femme chez Magda Butrym

    Magda Butrym dévoile sa collection printemps-été 2026, intitulée The Studio. Depuis la fondation de son label en 2014, la créatrice polonaise a bâti un langage singulier : un romantisme contemporain, où la douceur n’exclut jamais la puissance, vive et décomplexée. Dans cette nouvelle proposition, elle poursuit son dialogue avec l’artisanat, puisant dans ses racines slaves la rigueur du geste et la poésie du détail.

    Inspirée cette saison par l’œuvre de l’artiste pluridisciplinaire Paulina Olowska, Magda Butrym revisite la tension entre le corps et son image, entre la créatrice et sa muse. Comme chez l’artiste polonaise, la femme se dédouble : elle peint et se laisse peindre, elle agit et s’expose. The Studio devient alors un espace mental où la féminité s’écrit dans la conscience du regard qui la façonne.

    Sur le podium, cette réflexion se traduit par des mini-silhouettes affranchies, des vestes corsetées et des lingeries dévoilées, portées avec une nonchalance étudiée. On y retrouve les marqueurs de la maison : les roses sculptées, les drapés architecturaux, les sacs crochetés, les matières opulentes et ses chapeaux-fleurs qui rappellent les coiffes florentines démesurées de la Renaissance. Chez Magda Butrym, la mode n’est pas simple parure, mais une révélation de la femme, entre peinture et couture, geste et idée.

    Une collection Sevali printemps-été 2026 urbaine et rebelle

    Pas de doute : chez Sevali, la tendance du printemps-été 2026 est à l’indie sleaze. Fondée en 2019 par le créateur chilien Sebastián A. de Ruffray, la marque a présenté quelque 23 silhouettes lors de cette Fashion Week. L’inspiration ? Paris, dans tout ce qu’elle a de plus urbain et de plus brutal.

    Lorsque les mannequins à la démarche langoureuse s’avancent, ce que l’on prenait pour des plumes se révèle être des lambeaux de tissu faits de matériaux “abandonnés”, glanés dans les rues de la capitale. Fervent défenseur de l’upcycling, moteur de toutes ses collections – on se souvient d’ailleurs de sa mini-robe conçue uniquement à partir de gants de moto – le créateur poursuit ici son expérimentation du vêtement.

    Certaines silhouettes aériennes en dentelles concèdent un peu de glamour à cette collection, tandis que d’autres évoquent la vision de John Galliano dans les années 2000 et l’allure bohème et trashy de Kate Moss à la même époque. Les tailles très basses dominent, les guêtres se superposent aux chaussures, la mise en beauté dégouline. Sebastien A. De Ruffray explore également cette saison l’usure du vêtement, la déchirure des tissus, et use du métal pour créer des cages enveloppant les corps, comme des barbelés à la fois agressifs et couture.

    Voyage en bord de mer avec le défilé Bernadette

    Dans le jardin de la Maison de l’Amérique Latine, un doux bruit de vagues accompagne l’attente des invités venus assister au défilé Bernadette printemps-été 2026. Comme le laissait présager la carte postale remise aux convives juste avant le show, cette collection sera placée sous le signe du bord de mer. Ponctuée de nombreux coquillages accrochés aux jupes longues et aux chemises, cette saison est, selon le duo mère-fille fondateur de la marque, Bernadette et Charlotte De Geyter, “empreinte de jeu, de féminité et de nostalgie”.

    Florale, la robe-peignoir se porte à l’extérieur, classique, le cardigan se noue sur les épaules, tandis que les chapeaux parachèvent des silhouettes élégantes, à mi-chemin entre allure vintage et modernité et que les pantalons s’inscrivent dans la tendance de la taille basse qui domine cette Fashion Week. De The Flamingos à Ennio Morricone en passant par Jamie xx, la bande-son s’assume éclectique et évocatrice. Et lorsque le final démarre sur les Bee Gees, il est midi, et l’on se dit que la journée ne pouvait mieux commencer.

    Un défilé Niccolò Pasqualetti où les accessoires deviennent sculptures

    Quelques mois après avoir été invité d’honneur du Pitti Uomo à Florence, le designer toscan Niccolò Pasqualetti signe son retour à Paris. Ce dimanche 5 octobre, c’est au Palais de Tokyo qu’il dévoile sa collection printemps-été 2026, fidèle à l’univers sculptural et poétique qui a contribué à forger son identité depuis deux saisons. Dans la continuité de son précédent défilé (plus introspectif et sombre) Niccolò Pasqualetti emprunte cette saison les codes du mouvement Memphis, né à Milan dans les années 1980 et reconnaissable à ses volumes déstructurés et ses couleurs franches. Une influence qu’il interprète à travers un jeu de contrastes entre le corps et l’objet. “L’idée était vraiment de m’amuser avec les objets” explique-t-il à Numéro en backstage. “J’aime les détourner, leur donner une fonction nouvelle, comme transformer une ceinture en anse de sac, ou un bijou en structure de vêtement.”

    Ainsi, dès les premières silhouettes, les accessoires deviennent des sculptures. Un sac arbore une anse faite d’un cintre, tandis que ce même objet du quotidien se retrouve détourné en collier, jouant sur la symétrie des bretelles d’une robe. Sur le podium, une jupe longue recouverte de sequins translucides s’associe à un top asymétrique. Plus loin, un top en métal poli, composé de fragments en forme de croix, dialogue avec un pantalon bouffant. “J’avais envie d’intégrer du métal, de l’acier, de créer des pièces hybrides entre l’objet et le vêtement”, précise-t-il. “Et de jouer avec des symboles organiques, comme la fleur, revisités dans le cuir découpé au laser ou les plaques métalliques.”

    Benmoyal printemps-été 2026 : une collection entre artisanat et sportwear

    Fidèle à sa signature visuelle, à la fois poétique et moderne, le créateur Benjamin Benmoyal, diplômé de la prestigieuse école Central Saint Martins et ancien de la maison Hermès, s’attache à décrypter les nuances de la féminité, qu’il conçoit comme instinctive et indocile.

    Pour cette collection printemps-été 2026, Benjamin Benmoyal approfondit la conversation entre artisanat et raffinement, fil rouge de son œuvre. Au programme : imprimés floraux surannés, dentelles et crochet délicats faits à la main, confrontés à des silhouettes hybrides et athlétiques aux volumes architecturés. Cette saison encore, pas de défilé mais une présentation immersive, où se mêlent cadres anciens et portraits photographiques contemporains.

    Bref, au-delà de l’anachronisme assumé, la marque célèbre l’exigence et la précision, à travers notamment des accessoires finement ornementés. Et le climax de cette collection ? La collaboration Benmoyal x Nona Source, à travers laquelle les matières dormantes des maisons LVMH sont régénérées en étoffes inédites. À noter également le lancement récent du site officiel du label, qui se présente désormais comme nouvelle vitrine de l’univers si singulier de Benjamin Benmoyal.

    Au défilé Kiko Kostadinov : un dialogue entre corps et construction

    En ce dernier jour de Fashion Week, une foule éparse d’invités se presse à l’entrée du Palais de Tokyo pour découvrir la collection printemps-été 2026 du label Kiko Kostadinov. Aux commandes des lignes féminines du label londonien, Laura et Deanna Fanning s’inspirent du travail de Christina Ramberg, artiste américaine connue pour ses toiles où des corps féminins massifs et corsetés se déploient au gré de compositions géométriques et parfois sensuelles.

    Dans ses héroïnes, nous avons trouvé un écho à nos femmes et à nos vies, où passion, tragédie et beauté coexistent”, confient les créatrices dans une note accompagnant le défilé. Le résultat ? Une collection où le collage et la superposition, et une tension entre protection et exposition du corps. Les corsets croisent des coupes asymétriques et des volumes inattendus. Toujours animées par leur goût pour la modularité, Laura et Deanna Fanning continuent, avec cette nouvelle collection, de brouiller les frontières entre art, mode et fonctionnalité…

    Façon Jacmin, un vestiaire versatile pour femmes d’aujourd’hui

    Pour le printemps-été 2026, Façon Jacmin présente The Morning After, une collection inspirée du légendaire cocktail annuel de la Délégation Wallonie-Bruxelles. Ici, l’atmosphère subversive d’un “lendemain de fête” est capturée à la manière d’une photo vintage Polaroid. Cheveux ébouriffés, maquillage dégoulinant, silhouettes improvisées… mais toujours empreintes d’une élégance instinctive, signature du label belge. Cette saison, la marque fondée par Alexandra et Ségolène Jacmin revisite son ADN avec audace : des couleurs vives côtoient des pastels doux, agrémentés d’effets miroir et de trompe-l’œil qui brouillent la perception. À l’image des matins flous après une longue nuit. Ici les matières fluides accompagnent les mouvements spontanés, évoquant ces instants pressés où l’on superpose les vêtements à la hâte. Pensée pour une vie effrénée, la collection mêle praticité et raffinement, proposant des pièces faciles à enfiler. Résistantes aux nuits blanches, elles sont ponctuées de détails sportswear pour plus d’énergie. (LZ)