Qui est Law Roach, le styliste qui façonne des icônes de mode ?

Law Roach, futur star d’un documentaire de Pedro Almodóvar ?

Alors qu’il annonçait, au printemps 2023, sa retraite anticipée, Law Roach est plus que jamais sous le feu des projecteurs. Des looks sensationnels de Zendaya aux apparitions publiques de Céline Dion, le styliste américain continue de concocter des silhouettes pointues pour ses muses de toujours.

Récemment, il célébrait la parution d’un livre retraçant son parcours, How To Build A Fashion Icon. Dans ces pages, il offre un aperçu de son génie mode et révèle pourquoi ses tenues ont créé des moments iconiques, relatant également son enfance et ses débuts dans le sud de Chicago.

Une ascension fulgurante, qu’il doit en grande partie à ses deux muses de toujours – Zendaya et Céline Dion –, qui fascinent aujourd’hui les fans des stars et les aficionados de la mode. Mais aussi le cinéaste Pedro Almodóvar.

Récemment sacré d’un Lion d’or à la Mostra de Venise pour son dernier film La Chambre d’à côté, le réalisateur espagnol évoque au détour d’interviews son intérêt pour le parcours de Law Roach et, plus particulièrement, pour sa relation avec Zendaya.

Avouant s’être renseigné sur le styliste, Almodóvar effleure l’idée d’un long-métrage, dont le scénario serait à la croisée des films Ève et Le diable s’habille en Prada… Un projet ambitieux, pour lequel le réalisateur ne manquera jamais de sources d’inspiration. La preuve en 12 looks mémorables signés Law Roach.

Zendaya, muse de toujours du styliste

En 2011, Law Roach tient une petite friperie à Chicago, ouverte quelques années auparavant, nourrie par sa passion pour les belles pièces vintage. Par un entremêlement de connaissances, on lui présente alors une jeune Zendaya, petite star Disney, qui souhaite parfaire son image mode. Des deux côtés, c’est un coup de cœur, et Law Roach déménage à Los Angeles pour devenir son styliste – et ne plus jamais la quitter.

L’habillant autant pour les séries dans lesquelles elle tourne que pour les tapis rouges et les cérémonies, le styliste façonne au fil des années son image à coups de looks pointus. À celle que certaines grandes maisons de mode refusaient encore les invitations aux défilés, il offre un statut d’icône.

En 2019, sur les marches du Met Gala, elle apparaît en robe de Cendrillon, Law Roach à son bras armé d’une baguette, métaphore de sa transformation : l’actrice s’apprêtait alors à quitter les écuries Disney, et à dévoiler les premiers épisodes de la sulfureuse série Euphoria.

Un moment de mode symbolique, suivi de nombreuses autres apparitions mémorables. On repense notamment à la Mostra de Venise en 2021, arborant une robe en cuir moulé signée de la maison Balmain et de l’artisan Robert Mercier, véritable œuvre d’art et de couture, qui souligne l’importance de Zendaya dans le monde de la mode, et les connaissances pointues de son styliste. Mais la réelle passion de Law Roach réside, depuis toujours, dans les vêtements d’archives, dans lesquels l’actrice se glisse aisément grâce à sa silhouette de mannequin.

Ou encore, la combinaison de robot Mugler en chrome et Plexiglas (impossible à ajuster), qu’elle porte en début d’année à l’avant-première londonienne de Dune : deuxième partie, et qui fait immédiatement le tour des réseaux sociaux.

Portant le method dressing à son paroxysme – dans le sillage des looks araignées et tennis qu’il lui confectionnait pour la promotion de Spiderman puis de Challengers –, le styliste consacre ici Zendaya en icône (et lui-même en pygmalion), dont chaque apparition marque les esprits. En témoigne la toute dernière, au Rock & Roll Hall of Fame, où la star apparaît en robe Bob Mackie vintage (2001), en hommage à la chanteuse Cher qui se produisait ce soir-là aux côtés de Dua Lipa.

Céline Dion : les débuts du succès du styliste

Si Zendaya et Law Roach étaient tous deux débutants à l’aube de leur collaboration, Céline Dion offre au styliste une chance inouïe : habiller l’une des plus grandes stars au monde. Alors que les enfants de la chanteuse se passionnent pour la série KC Undercover (2015) dans laquelle joue Zendaya sur Disney, celle-ci s’intéresse plus particulièrement aux tenues portés par l’actrice, signés, évidemment de Law Roach.

Elle décide alors de le contacter. Et, dès l’une de ses premières apparitions, le styliste révolutionne totalement son image. Exit les robes de gala et les ensembles tirés à quatre épingles, il façonne une silhouette tendance, qui marque les esprits.

En 2017, elle ose Céline Dion un hoodie Vetements à l’effigie du film Titanic, dont elle a interprété la mythique bande originale au début des années 2000, associé à un jean Saint Laurent et un sac Tod’s. Pourtant simple, le look fait la une des journaux et le tour des réseaux sociaux, transformant totalement l’image de la star qui s’érige alors en personnalité mode à suivre.

En particulier lorsqu’elle se rend aux Billboard Music Awards la même année pour accepter l’Icon Award célébrant l’entièreté sa carrière, en robe blanche Stephan Rolland Haute Couture décolletée et accentuée de volumes sur les épaules. Une silhouette dramatique soulignant le statut de l’artiste, qui chante d’ailleurs ce soir-là son tube planétaire My Heart Will Go On, pour marquer les vingt ans de sa sortie.

Law Roach, l’artisan du look de poupée d’Ariana Grande

Accédant à une notoriété internationale grâce à sa nouvelle collaboration avec Céline Dion, Law Roach habille, à la fin des années 2010, toutes les plus grandes stars, d’Anya Taylor-Joy à Kerry Washington en passant par Ariana Grande. Pour la chanteuse, alors en pleine ascension, le styliste, en véritable “image architect”, lui façonne l’image de poupée qui, encore aujourd’hui, lui colle à la peau.

À coups de robes à froufrous et de volumes XXL, il fait de la star américaine une véritable princesse de la pop, arpentant les tapis rouges au gré de longues traînes et de montagnes de tulles. En 2018, Ariana Grande grimpe notamment les marches du Met Gala dans une robe Vera Wang imprimée de peintures de Michel-Ange, un large noeud ornant son emblématique queue de cheval. Quelques années plus tard, Law Roach ensevelit la pop-star dans une robe grise Giambattista Valli ultra volumineuse, qu’il accessoirise simplement de longs gants en satin de la même couleur.

Bella Hadid au Festival de Cannes : sa première collaboration avec Law Roach

Star des podiums des défilés de mode mais aussi de streetstyle, Bella Hadid se démarque d’autant plus qu’elle n’a que rarement fait appel à des stylistes. Jusqu’à ce qu’elle ne rencontre Law Roach…

Alors que la mannequin s’apprête à éblouir le tapis rouge du Festival de Cannes en 2022, celle-ci décide de confier ses looks au styliste américain, le premier à jamais concevoir des tenues pour la top. Et le retentissement de chacune de ses apparitions semble en effet lui avoir donné raison : la première, dans une longue robe blanche à manches longues ornée d’un subtile détail doré sur la hanche, signe le début de cette collaboration.

Un look qui s’avère surtout représentatif de la patte de Law Roach, qui est allé puiser dans les archives Gucci, plus précisément celles de l’époque Tom Ford, pour y trouver cette pièce de 1996. Le lendemain, Bella Hadid apparaît à nouveau sur la Croisette en robe noire vintage, cette fois-ci trouvée dans la collection printemps-été 1987 Versace. Bref, un combo gagnant qui incita la top à continuer sa collaboration avec Law Roach pour chacune de ses futures apparitions officielles.

Hunter Schafer, la protégée du styliste

Si Law Roach se trompe rarement en matière de mode, le styliste semble également avoir l’œil pour les futures icônes des tapis rouges. À l’image de Zendaya, il prend sous son aile l’actrice émergente Hunter Schafer, qu’il pare des dernières créations aperçues sur les défilés.

En 2022, il partage sur son Instagram des clichés de la star en ensemble Miu Miu bleu composé d’une veste coupée au milieu de la poitrine et d’une micro-jupe – tendance phare des prochaines saisons –, qu’il associe à de larges bottes en cuir jaune Maison Margiela et d’une petite peluche quelque peu terrifiante.

Un look osé, qui introduit Hunter Schafer dans les hautes-sphères de la mode, et qui trouve son écho un an plus tard sur le tapis rouge de l’After Party des Oscars. Sans accessoirisation, elle fait sensation dans une sulfureuse tenue immaculée, issue du tout premier défilé de Ludovic de Saint Sernin pour Ann Demeulemeester. Une longue jupe satinée et une simple plume couvrant sa poitrine consacrent l’artiste, dont les photos font alors le tour des réseaux sociaux… et témoignent, à nouveau, du génie de Law Roach.