27 juin 2025

Pourquoi le défilé Rick Owens a-t-il fait trembler le Palais de Tokyo ?

Sur le parvis du Palais de Tokyo, Rick Owens fait marcher ses silhouettes dans l’eau, entre apocalypse et célébration aquatique. Alors qu’il inaugure une exposition rétrospective au Palais Galliera, le créateur américain livre un défilé printemps-été 2026 lyrique, sculptural et profondément habité.

  • par Nathan Merchadier.

  • Publié le 27 juin 2025. Modifié le 1 juillet 2025.

    Le défilé Rick Owens entre procession aquatique et harnais fétichistes

    Cette semaine, Paris accueille un double événement signé Rick Owens. Quelques jours avant l’ouverture au public de son exposition monographique Temple of Love au Palais Galliera, le créateur américain réinvestissait le parvis du Palais de Tokyo, ce jeudi 26 juin, pour son défilé homme printemps-été 2026.

    Fidèle à ce lieu désormais rituel, Rick Owens y installe une nouvelle fois son théâtre apocalyptique à ciel ouvert. Mais cette fois, l’eau s’invite au programme : les mannequins avancent dans un bassin improvisé, pantalon trempé, bottes à demi-immergées.

    Le designer américain détaille ainsi un vestiaire noir et mystique, nourri de références antiques et sf, tout en restant profondément ancré dans son époque.

    Le défilé Rick Owens printemps-été 2026.

    Une collection sombre à l’aura mystique

    On y retrouve l’esthétique Rick Owens dans ce qu’elle a de plus extrême. Le cuir y est central, presque sacré. Provenant de Toscane ou de la région de Hyogo au Japon, il se porte zippé, clouté, lacé, ou sculpté en harnais fétichiste. Le corps est exposé ou contraint, entre armure et nudité. On remarque également quelques pantalons à pattes d’éléphant, des vestes épaulées aux manches dramatiques, des manteaux à franges qui claquent au vent, et autres sandales futuristes.

    Mais au-delà du spectaculaire, le designer originaire de Porterville injecte dans cette collection printemps-été 2026 intitulée “Temple” une émotion presque fragile. Il y dévoile une série de vêtements usés et déconstruits à travers une collaboration sur des vestes en cuir avec le groupe punk new-yorkais Suicide, en écho à ses propres débuts underground. Ainsi que des tricots de cachemire inspirés du début des années 2000, dessinés par Terry-Ann Frencken, l’une de ses première modèle de showroom.

    Il évoque à travers cette collection la beauté, mais aussi la disparition. L’eau, le cuir, tout ici semble célébrer le passage, Rick Owens propulse ainsi le format défilé au rang de rituel, comme une offrande sombre, suspendue entre le chaos et la grâce.

    Les looks du défilé Rick Owens printemps-été 2026