16 sep 2024

Le défilé JW Anderson dénonce le système des Fashion Weeks

Résumant son défilé JW Anderson printemps-été 2025 à cinq matières et misant sur les coupes, Jonathan Anderson évoque l’impossibilité des créateurs à suivre ad vitam aeternam le rythme effréné des Fashion Weeks.

Le défilé JW Anderson printemps-été 2025.
Le défilé JW Anderson printemps-été 2025.

Une éloge des coupes et des matières au défilé JW Anderson

Alors que Jonathan Anderson présentait il y a seulement deux mois les collections homme des deux marques dont il dirige la création, le voici déjà de retour sur le podium des Fashion Weeks avec, ce week-end, le défilé femme printemps-été 2025 de JW Anderson et, dans quelques jours, celui de Loewe.

Un rythme soutenu, qui soulève depuis bien longtemps de nombreuses questions dans le monde de la mode – incitant d’ailleurs certains créateurs, comme Jacquemus ou Alaïa, à se retirer des calendriers officiels pour présenter leurs collections en marge et selon leur propre agenda.

Et si peu de couturiers, pris dans le flot des évènements mode, n’osent se demander s’il est bien raisonnable de concevoir près de huit collections chaque année, Jonathan Anderson aborde (bien que timidement) le sujet avec son dernier défilé JW Anderson présenté à Londres.

Cinq matières reines pour le printemps-été 2025

D’abord au travers des matières, qu’il résume à cinq pour cette collection printemps-été 2025 : le satin, le cuir, le cachemire, les sequins et la dentelle, et à partir desquelles il déroule quarante silhouettes. Des “limites strictes” que le créateur irlandais perçoit comme “un acte libérateur” le guidant dans sa “quête créatrice” vers une mode plus raisonnable. Une vision qui se reflète d’ailleurs littéralement sur un haut et une robe, sur lesquels est imprimé un essai à propos de l’innovation et du futur du design.

Ainsi prend-t-il plutôt des libertés du côté des coupes, où les jupons des robes se déploient tel un large disque, et les tricots se découpent en dizaines de lanières ou version maillage XXL. Des proportions architecturales et surréalistes, qui nourrissent depuis toujours l’ADN de Jonathan Anderson.