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Pourquoi le défilé Alaïa a-t-il fait sensation à la Fashion Week de New York ?
Le 6 septembre 2024, Pieter Mulier s’empare de la rotonde du musée Guggenheim pour présenter son nouveau défilé Alaïa à la Fashion Week de New York. Une collection clin d’œil aux prémices de la carrière d’Azzedine Alaïa, érigée en observatoire de la beauté américaine.
Par Jordan Bako.
Le retour d’Alaïa à New York : une histoire de longue date
1982. Azzedine Alaïa organise son premier défilé new-yorkais. Le temps d’une soirée, le magasin de luxe Bergdorf Goodman s’est métamorphosé en terrain de jeu pour le créateur. Six ans plus tard, c’est la première boutique Alaïa qui voit le jour au milieu des rues huppées de Soho – fermée en 1989 avant de faire son grand retour en 2023. C’est cette ville qu’Azzedine Alaïa décrivait comme “une seconde maison” que Pieter Mulier célèbre pour son nouveau défilé. Un vivier créatif, au sein duquel le designer belge a lui-même vécu pendant ses années à la direction des collections Calvin Klein.
Au regard de la belle histoire qui lie New York à la maison Alaïa, beaucoup attendaient avec impatience son retour à la Fashion Week de New York. Pour l’occasion, le musée Solomon R. Guggenheim a ouvert ses portes à l’organisation d’un défilé de la mode, une première pour l’institution inaugurée en 1939. Naomi Campbell, Linda Evangelista, Law Roach… La liste d’invités du défilé Alaïa hiver-printemps 2025 regorge des grands noms qui font l’industrie de la mode. Mais c’est l’arrivée surprise de Rihanna, en robe en maille Alaïa sertie de perles argentées, qui provoque un silence admiratif entre les murs du musée. Le show peut commencer.
Entre légèreté et monumentalité, le défilé hiver-printemps Alaïa 2025
C’est dans une “obsession pour la beauté américaine” que Pieter Mulier puise son inspiration pour ce nouvel évènement. Un sens de la simplicité, de la modernité qui échapperait aux tendances régissant le monde de la mode. Mini-jupes à volants, tops-bandeaux couleur chair, sacs en bandoulière au dos portés avec nonchalance… Sous les projecteurs du Guggenheim, la fluidité signature d’Alaïa recrée l’allure tranquille du sportswear avec élégance.
Mais la beauté américaine, c’est aussi un goût du monumental. Entre deux silhouettes vaporeuses, Pieter Mulier glisse manteaux maxi et jupes longues au volume démesuré. Plus que jamais, le créateur belge déploie le savoir-faire de sa maison, en faisant disparaître toute trace de boutons ou de fermetures éclair. Par des lignes spirales – rappelant la rotonde du musée – les tissus semblent sculptés à même le corps, modelés en courbes défiant les lois de la gravité.