Comment Olivier Rousteing se réinvente avec son défilé Balmain ?

par Nathan Merchadier.

Olivier Rousteing ouvre un nouveau chapitre chez Balmain

Hier soir, sur les coups de 21h dans la Grande Halle de la Villette, Balmain clôturait le troisième jour de la Fashion Week de Paris avec un défilé audacieux. La preuve ultime que, 14 années après avoir intégré les rangs de la maison française en tant que directeur artistique à seulement 25 ans, Olivier Rousteing continue de réinventer avec brio l’héritage du couturier Pierre Balmain. 

Sous l’œil attentif des rappeuses américaines Ice Spice et Doja Cat, la cinquantaine de silhouettes du défilé Balmain automne-hiver 2025-2026 se dévoilent plus épurées qu’à l’accoutumée. Numéro analyse la collection en trois détails.

Les silhouettes cocon

Comme on a pu l’observer chez Courrèges ou Alaïa cette saison, les silhouettes inaugurales du défilé Balmain automne-hiver 2025-2026 se veulent protectrices, comme des sortes d’armures conçues pour faire face à un contexte socio-économique tendu. Dès le premier look, Olivier Rousteing détaille ainsi un hoodie à capuche aux proportions généreuses, aussi enveloppant qu’une épaisse couverture. 

Plus tard, ces silhouettes cocon réapparaissent sur le podium au gré de manteaux à manches ballon, ou encore lorsqu’un pull en mohair rouge s’allonge jusqu’aux genoux à la manière d’une robe. 

Si le créateur Bordelais ne jurait longtemps que par des vestes aux épaules démesurées, il semble donc aujourd’hui se passionner pour des silhouettes plus épurées. Comme il le précise en effet dans une note accompagnant la collection : “La femme Balmain se lance dans un nouveau voyage de découverte de soi. Elle est toujours audacieuse et puissante, elle continue à dégager la sensualité qui l’a fait connaître, mais elle l’adoucit désormais avec une approche différente”.

Les bottes ultra-montantes 

Pour compléter ces nombreuses silhouettes “cocon”, Olivier Rousteing mise sur un nouveau modèle de bottes ultra-montantes. Enveloppantes, ces dernières remontent pratiquement jusqu’à la taille à la manière de cuissardes, conférant aux mannequins une démarche très assurée. 

Déclinées en version fausse fourrure, transparentes, en cuir ou encore à motifs zébrés, ces bottes s’inscrivent parmi les pièces les plus remarquées de cette collection automne-hiver 2025-2026.

Le gris s’impose comme la couleur de la saison

Si l’on connait l’amour d’Olivier Rousteing pour les silhouettes exubérantes, ultra-colorées ou aux motifs tape-à-l’œil, le créateur introduit à l’occasion de ce nouveau défilé une série de looks plus discrets. En travaillant autour du gris chiné, couleur à laquelle il n’a jamais vraiment été associé, le designer dévoile ainsi une palette chromatique épurée.

“Je crois que c’est la beauté de la mode, la beauté de mon parcours : la volonté d’oser, de créer et de chercher constamment à se réinventer” peut-on lire dans une note accompagnant la collection. Et il faut dire que, cette saison encore, Olivier Rousteing réussit le défi de la réinvention haut la main.