Art Basel Paris 2024 : zoom sur la galerie Anne Barrault

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La galerie Anne Barrault à Art Basel Paris

Les plus belles aventures naissent souvent d’un heureux hasard. Ce fut le cas de la galerie parisienne Anne Barrault, qui, en 1999, voit le jour “un peu par accident”, quand sa fondatrice se voit léguer un espace dans le Marais par la galeriste pour qui elle travaillait jusqu’alors. Discrètement mais sûrement, l’établissement se fait un nom dans le paysage artistique de la capitale, se distinguant par deux points forts : son intérêt pour la scène française émergente et sa volonté de décloisonner les médiums en s’intéressant à des domaines tels que la bande dessinée et le cinéma, alors peu représentés dans les galeries d’art contemporain.

En 2003, Anne Barrault invite certains membres de L’Association – maison d’édition française dédiée à la BD –, à présenter chez elle une exposition inspirée de l’OuLiPo. Seule condition : il n’y aura aucune planche aux murs, chaque artiste devant réfléchir à adapter son médium à l’espace de la galerie. Grâce à ce projet naîtront des collaborations au long cours avec les dessinateurs David B. et Julie Doucet, dont le travail visionnaire trouve désormais des échos chez une nouvelle génération de plasticiens représentés par la galerie.

En l’occurrence, Neïla Czermak Ichti et Ibrahim Meïté Sikely, âgés de moins de 30 ans, dont les peintures et les dessins habités nous immergent dans un monde aux portes du fantastique, éminemment contemporain. “La façon dont ils racontent leur histoire personnelle, en mêlant membres de leur entourage et personnages issus de la culture populaire, me fascine”, explique Anne Barrault.

“Dans les médias, l’art contemporain est encore trop souvent perçu à travers l’aspect commercial, alors que la dimension humaine y est fondamentale.”

Anne Barrault

Car depuis ses débuts, la galeriste envisage l’accompagnement comme sa mission principale : “Nous avons le devoir de protéger l’acte de création, qui met parfois les artistes dans une position de fragilité, de doute. Dans les médias, l’art contemporain est encore trop souvent perçu à travers l’aspect commercial, alors que la dimension humaine y est fondamentale.”

Comptant aujourd’hui vingt-sept artistes dans son roster, qui s’étend du peintre Dominique Figarella au jeune vidéaste Rayane Mcirdi, en passant par le célèbre dessinateur Roland Topor, Anne Barrault continue d’explorer les champs artistiques. Au printemps dernier, elle invitait l’actrice Vimala Pons à s’emparer de son espace pour y présenter une mosaïque de quarante très courtes vidéos intimistes. “Grâce à ce projet, j’ai appris beaucoup de choses sur Vimala, sur le monde du théâtre et du cinéma. Sortir des sentiers battus nous enrichit tous énormément”, conclut la galeriste.

À Art Basel Paris, Anne Barrault montrera le travail de Neïla Czermak Ichti, de Marie Losier, de Liv Schulman, de Stéphanie Saadé et Jagdeep Raina, jeune artiste canadien avec lequel elle commence tout juste à travailler. “Jagdeep Raina est sikh et d’origine indienne. C’est passionnant de découvrir sa culture à travers son travail pluridisciplinaire, notamment l’histoire des liens entre la France et le tissu cachemire.” Le plasticien présentera des broderies et de nouveaux dessins figuratifs, enrichissant le stand de récits saisissants.

Art Basel Paris du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.

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