Art Basel Paris 2024 : zoom sur la galerie Allen

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La galerie Allen à Art Basel Paris

Ils viennent tous deux de Sydney, et pourtant leur destin les a amenés jusqu’à Paris. En 2013, le commissaire d’exposition Joseph Allen Shea et son amie l’artiste Mel O’Callaghan inaugurent la Galerie Allen. L’objectif ? Créer une “entité amibienne pour soutenir la création artistique et la production d’expositions, précise Joseph Allen Shea. Car le cadre commercial est le véhicule qui permet aux œuvres et aux idées d’être visibles du public, et ensuite d’être archivées par les institutions dans leurs collections pour être montrées aux générations futures.”

Dès l’ouverture de son espace dans le 9e arrondissement parisien, alors peu plébiscité par ses homologues, Allen affirme d’emblée sa singularité avec une exposition inaugurale de Maurice Blaussyld, artiste conceptuel rebelle et inclassable. “Pour une galerie qui s’installait dans le mauvais arrondissement, parlait la mauvaise langue et montrait les mauvais artistes, cette exposition était particulièrement ‘juste’ – même aux yeux d’une poignée de personnes. Elle a donné le ton de ce qui suivrait dans la galerie, et a manifesté notre ambition de nous intégrer aux plus importantes conversations académiques.”

“Le commissariat est le noyau du marché de l’art. Chez nous, les deux aspects vont de pair”

Joseph Allen Shea

L’intérêt du marché ne se fera pas attendre : en 2015, deux ans seulement après sa création, la galerie rejoint la très prestigieuse liste des participants de la FIAC. D’Angelica Mesiti au duo Linus Bill + Adrien Horni, les artistes défendus par Allen s’essaient tous à une grande diversité de médiums, et pas toujours les plus commerciaux, telles des installations multimédias et multisensorielles. Des démarches ambitieuses qui stimulent grandement son directeur, passionnés par les défis curatoriaux. “Le commissariat est le noyau du marché de l’art. Chez nous, les deux aspects vont de pair”, explique celui qui a su aussi bien monter des expositions dans un sex-shop que dans une église.

Aujourd’hui sise dans le charmant passage Sainte-Avoye, à quelques pas du Centre Pompidou, la galerie y montre régulièrement une nouvelle génération d’artistes tels que Tarek Lakhrissi et Trevor Yeung, qu’elle présentera cette année à Art Basel Paris. Les installations “vivantes” et poétiques du second, souvent composées de plantes et de vivariums, ont séduit le galeriste il y a quelques années. Trevor Yeung a été invité par son pays, Hong Kong, à présenter une exposition à la 60e Biennale de Venise. “C’est l’un des artistes les plus demandés de sa génération, et les institutions l’ont compris”, commente Joseph Allen Shea.

Si la Galerie Allen représente également des artistes plus établis comme la peintre Jacqueline de Jong, qui s’éteignait en juin dernier, elle tient à poser sur l’art contemporain un regard frais, quelles que soient les générations. Car le temps passe vite, et les nouveaux arrivants sont nombreux. “Pendant des années, nous étions la plus jeune galerie dans la section principale de la FIAC. Ce n’est plus le cas à Art Basel. C’est mon ami et mentor Jocelyn Wolff [également galeriste dans la région parisienne] qui m’a dit : ‘Maintenant que tu as davantage de cheveux gris, tu vas pouvoir les vendre, ces pièces historiques!’”

Art Basel Paris, du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.

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