Art

22 oct 2025

Les expositions à ne pas manquer en musées pendant Art Basel Paris

Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton, Minimal à la Bourse de commerce, le nouvel espace de la Fondation Cartier… À l’occasion de la semaine de l’art à Paris, Numéro compile les expositions à voir absolument dans la capitale.

  • Par Matthieu Jacquet.

  • Minimal : la Bourse de commerce célèbre un mouvement majeur

    Mouvement majeur du 20e siècle, l’art minimal a marqué l’histoire par une purification des formes contre le lyrisme de l’expressionnisme abstrait. Dans la suite de son héritage encore très vivant, et de son importante présence dans la Collection Pinault, la Bourse de commerce lui dédie une grande exposition. On y croise nombre de figures tutélaires du mouvement aux États-Unis, de Sol LeWitt à Agnes Martin, mais aussi en Europe (François Morellet), en Asie (Lee Ufan) et en Amérique du Sud, avec une exposition personnelle de Lygia Pape

    “Minimal”, jusqu’au 19 janvier 2026 à la Bourse de commerce, Paris 1er.

    Gerhard Richter : une rétrospective historique à la Fondation Louis Vuitton

    Quelques semaines après la fermeture de sa rétrospective consacrée à David Hockney, la Fondation Louis Vuitton célèbre un autre peintre parmi les plus renommés de notre époque : Gerhard Richter. À travers la reproduction sur toile de ses propres photographies, sa maîtrise du flou pictural ou son exploration de l’abstraction sous de nombreuses formes, l’artiste allemand n’a cessé de défier les codes de la représentation. En atteste ce parcours chronologique, ambitieux et historique, riche de près de 300 œuvres. 

    Gerhard Richter, du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026 à la Fondation Louis Vuitton, Paris 16e.

    La Fondation Cartier inaugure son nouvel espace en face du Louvre

    En quarante ans, avec son bâtiment tout en baies vitrées sur le boulevard Raspail, la Fondation Cartier s’est imposée comme un foyer incontournable de l’art contemporain à Paris. Désormais, l’institution a quitté cette adresse historique pour s’installer de l’autre côté de la Seine, sur la place du Palais-Royal. Complètement rénové, là aussi par l’architecte Jean Nouvel, le lieu se dévoile avec, en son sein, des centaines d’œuvres signées par les artistes qui ont contribué à l’histoire de la fondation, des sculptures hyperréalistes de Ron Mueck aux créations textiles d’Olga de Amaral en passant par les constructions de l’architecte Junya Ishigami.

    Inauguration le 25 octobre. Exposition générale du 25 octobre 2025 au 23 août 2026, Fondation. Cartier, Paris Ier.

    Au Palais de Tokyo, art américain et French theory au diapason

    Comment les courants théoriques de la France de l’après-guerre ont-ils influencé l’art américain ? C’est de cette question qu’est partie Naomi Beckwith, directrice adjointe et curatrice en cheffe du Guggenheim de New York, pour imaginer sa carte blanche au Palais de Tokyo. Croisant aussi bien les essais structuralistes de Barthes et de Foucault que la pensée anticoloniale de Fanon, son exposition tisse une cartographie subjective de leurs résonances outre-Atlantique, incarnées par des artistes de l’époque tels que Hans Haacke et Martha Rosler, ou ceux des nouvelles générations comme Tiona Nekkia McClodden… 

    “ECHO DELAY REVERB. Art américain, pensées francophones”, du 22 octobre 2025 au 15 février 2026 au Palais de Tokyo, Paris 16e.

    L’exposition L’Ambassade de demain , au Mobilier National 

    En 1925, le pavillon de la Société des Artistes Décorateurs à l’Exposition internationale des Arts décoratifs imaginait l’Ambassade française comme un lieu de représentation et d’élégance. Un siècle plus tard, le Salon Les Nouveaux Ensembliers, qui investit le Mobilier national jusqu’au 2 novembre 2025, s’inscrit dans cette lignée et propose sa propre vision avec la thématique “L’Ambassade de demain ”. Dix architectes-décorateurs français ont été invités à réinterpréter des espaces emblématiques (bureaux, salons, chambres et salles de réception) en mêlant innovation et durabilité. 

    À l’instar du studio parisien Oud, qui transporte les visiteurs sur les rives du Nil en transformant le bureau de l’ambassadeur en espace ritualisé où mythes et symboles, comme le scarabée protecteur, incarnent le dialogue entre histoire et modernité. Dans un registre plus intimiste, la designer Sophie Dries imagine Octa, un bar-boudoir contemporain inspiré des salons littéraires d’autrefois, où matières brutes et précieuses se rencontrent au gré de collaborations prestigieuses (Baccarat, Duvelleroy, 19M…).

    Salon Les Nouveaux Ensembliers :“L’Ambassade de demain”, jusqu’au 2 novembre 2025 au Mobilier National, Paris 13e.

    George Condo : un maître du portrait au musée d’Art moderne

    Comptant parmi les plus célèbres artistes contemporains new-yorkais, George Condo présente au musée d’Art moderne de Paris sa plus grande exposition française à ce jour. L’occasion de parcourir quatre décennies de pratique du plasticien né en 1957. À travers des dizaines de toiles, dessins et sculptures, l’exposition s’intéressera notamment à sa passion pour l’histoire de la peinture européenne et l’art du portrait, nourrie par les dix années qu’il passa à Paris, de 1985 à 1995.

    “George Condo”, jusqu’au 22 février 2026 au musée d’Art moderne de Paris, Paris 16e.

    Daniel Buren et Miles Greenberg : la nouvelle exposition du mentorat Reiffers Initiatives

    Cela fait cinq ans que le fonds Reiffers Initiatives invite des artistes établis à accompagner de jeunes talents dans la production d’une exposition inédite. Cette année, ce fameux mentor est l’un des plus célèbres artistes contemporains français, Daniel Buren, qui choisit de collaborer avec Miles Greenberg, connu pour ses performances et ses sculptures mettant le corps à l’épreuve afin d’explorer les questions d’identité et d’appartenance. Un dialogue dont le fruit voit le jour, comme de coutume, lors de la semaine de l’art à Paris. 

    Daniel Buren et Miles Greenberg. Exposition du mentorat 2025, du 23 octobre au 13 décembre 2025 chez Reiffers Initiatives, Paris 17e .

    Meriem Bennani dirige un orchestre de tongs à Lafayette Anticipations

    Connue pour ses vidéos et sculptures décalées croisant son héritage marocain et la pop culture mondialisée, Meriem Bennani dévoile dans l’institution parisienne une installation sonore déroutante : un orchestre de sandales et de tongs résonnant dans l’ensemble du bâtiment. Présentée précédemment à la Fondation Prada, l’installation immersive, qui rend hommage à plusieurs genres musicaux nord-africains, a été réadaptée pour l’institution parisienne.

    “Meriem Bennani. Sole crushing”, du 22 octobre 2025 au 8 février 2026 à Lafayette Anticipations, Paris 4e.

    Bridget Riley dialogue avec Seurat au musée d’Orsay

    Grande figure de l’abstraction picturale au Royaume-Uni, Bridget Riley présente, au musée d’Orsay, son dialogue au long cours avec l’un des grands représentants du pointillisme : Georges Seurat (1850-1891), dont l’institution parisienne contient certains des plus grands chefs-d’œuvre. Après avoir reproduit son tableau le Pont de Courbevoie, en 1959, la peintre va développer pendant des décennies une approche singulière de la couleur, de la ligne et du motif sur la toile, visant à reproduire, comme son aîné, une sensation de vibration visuelle.

    “Bridget Riley. Point de départ”, du 21 octobre 2025 au 25 janvier 2026 au musée d’Orsay, Paris 7e.

    L’œuvre politique de Philip Guston au musée Picasso-Paris

    On le connaît pour ses toiles grinçantes représentant des figures cagoulées du Ku Klux Klan et ses peintures crues de corps fragmentés, hantées par les horreurs de la guerre du Vietnam. Peintre majeur du 20e siècle, Philip Guston a laissé derrière lui une œuvre d’une grande richesse oscillant, des années 30 à sa disparition en 1980, entre abstraction et figuration. Le musée Picasso-Paris invite à en revisiter la force plastique, et politique.

    “Philip Guston. L’ironie de l’histoire”, du 14 octobre 2025 au 1er mars 2026 au musée Picasso-Paris, Paris 3e.

    L’exposition de Tarik Kiswanson à l’Institut Suédois

    Lauréat du prix Marcel-Duchamp en 2023, Tarik Kiswanson développe depuis une quinzaine d’années une œuvre pluridisciplinaire irriguée par le flottement, évoquant aussi bien les questions d’exil que d’appartenance et d’appropriation des lieux : peut-on complètement s’intégrer quelque part lorsque l’on vient d’ailleurs ? Comment se construit-on, dès son plus jeune âge, lorsque l’on grandit aux confins des cultures ? À l’Institut Suédois, l’artiste né à Halmstad continue d’explorer ces sujets à travers une nouvelle série d’œuvres, comme ses sculptures hybrides mêlant mobilier domestique à ses fameux cocons géants, ou encore des films inédits.

    “Tarik Kiswanson. The Relief”, du 23 octobre au 11 janvier 2026 à l’Institut suédois, Paris 3e.

    L’installation participative de Harry Nuriev à la chapelle des Petits Augustins

    Coqueluche du monde du design, le Russe Harry Nuriev (né en 1984) a récemment étendu son travail au champ de l’art contemporain, au point d’être invité à rejoindre cette année le programme public d’Art Basel Paris. À la chapelle des Petits-Augustins de l’École des beaux-arts de Paris, il présente avec la galerie Sultana Objets trouvés, une installation inédite et participative où chaque visiteur sera invité à se débarrasser d’un objet dans un carton pour en prendre un autre déposé précédemment, rappelant la tradition du troc et des grandes brocantes qui ont marqué l’histoire de la capitale.

    ”Harry Nuriev. Objets trouvés”, du 21 au 26 octobre 2025 à la chapelle des Petits-Augustins, Beaux-Arts de Paris, Paris 6e.

    Helen Marten s’empare du Palais d’Iéna avec Miu Miu

    Pour la deuxième année consécutive, la maison Miu Miu, partenaire d’Art Basel Paris, participe au programme public de la foire en investissant les majestueuses salles du Palais d’Iéna. Cette fois-ci, l’artiste britannique Helen Marten, lauréate du prix Turner en 2016, y dévoile un projet inédit et pluridisciplinaire intitulé 30 Blizzards. Cinq sculptures hybrides, cinq films et trente performeurs transformeront pendant quelques jours cet espace avec poésie pour y relater les différentes étapes de l’expérience humaine.

    “Miu Miu presents : Helen Marten. 30 Blizzards.”, du 22 au 26 octobre 2025 au Palais d’Iéna, Paris 16e.