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Où dormir à Londres ? Dans une suite ultra-design de The Emory
Construit par l’architecte superstar Richard Rogers et aménagé par une pléiade de designers célèbres, The Emory réinvente l’hôtel de luxe dans le quartier de Knightsbridge.
Par Éric Dahan.
Publié le 29 octobre 2025. Modifié le 31 octobre 2025.

The Emory, nouveau bijou du quartier de Knightsbridge
Ouvert en 2024, dans un bâtiment conçu par l’architecte superstar Richard Rogers, The Emory a immédiatement donné des sueurs froides à ses proches concurrents du quartier de Knightsbridge. À commencer par le Dorchester et le Mandarin Oriental.
Derrière cette éblouissante réussite, une marque encore peu connue : Maybourne. Cette compagnie a d’abord acquis le groupe Savoy, vétéran en matière d’hôtellerie de luxe à Londres, avec des établissements légendaires comme le Connaught et le Claridge’s. Pour finalement s’attaquer à une clientèle internationale, cosmopolite et férue de design.
Son coup de génie pour capter et fidéliser ces nouveaux nomades exigeants ? Confier ses 61 suites, studios, et penthouses à différents architectes d’intérieur parmi les plus demandés d’aujourd’hui : André Fu, révélé en 2009 avec The Upper House de Hong Kong. Pierre Yves Rochon, qui a signé des Four Seasons dans le monde entier. Alexandra Champalimaud, à qui l’on doit la rénovation réussie du Raffles de Singapour. Le cabinet Rigby & Rigby qui a livré des projets architecturaux fascinants à New York et en Thaïlande. Et, enfin, Patricia Urquiola dont le mobilier orne les salons modernes de New York à Saint-Barth, et dont le dernier fait d’armes est le Six Senses de Rome.
La station de métro la plus proche est Knightsbridge, ce qui signifie que le magasin Harrod’s et le Victoria and Albert Museum sont à deux pas ou presque. Mais, The Emory est également à la pointe du chicissime quartier de Belgravia, où se trouvent de nombreuses ambassades et donc non loin de Buckingham Palace.

Entre bois blond et marbre blanc, la suite parfaite
Notre recommandation ? La Corner Park Suite 6005, décorée par Alexandra Champalimaud, toute de bois blond, marbres et cuirs blancs. Comme son nom l’indique, elle surplombe le verdoyant Hyde Park. La salle de bains, avec sa douche à l’italienne, sa baignoire îlot, ses toilettes japonaises automatisées et ses produits de soin Ascend, au gingembre et à la sauge, est divine. Elle est séparée de la chambre à coucher par un dressing lambrissé et une coiffeuse dotée d’un séchoir Dyson.
Même exigence dans le reste de la suite : literie haut de gamme, bar garni d’une machine à expresso Morning, de thé Genmaïcha en vrac, d’eau minérale Acqua Panna et autres breuvages réfrigérés, sans supplément. En y ajoutant l’insonorisation parfaite, les livres et œuvres d’art disséminés dans le salon et la chambre à coucher, et le pressing offert à l’arrivée, on tient un sans-faute.

Au bar, des cocktails originaux à déguster en hauteur
Comme dans tout palace qui se respecte, il y a plus d’un bar. Mais le plus couru est le Emory Rooftop Bar. Dessiné par Rémi Teissier, il donne l’impression d’être sur le pont d’un paquebot. Les cocktails à base de Yuzu tonic, de Lillet Rosé, de sirop de pastis, de saké, de mandarine, de pastèque, de liqueur de fenouil, de popcorn, de kombucha, de wakame et de spiruline, peuvent sembler expérimentaux à la lecture mais les trois que l’on a commandés étaient réussis.

Une offre gastronomique percutante
Situé en rez-de-chaussée et entièrement vitré, l’ABC de Jean-Georges Vongerichten a également été décoré par Rémi Tessier et est orné d’œuvres de Damien Hirst. Toast de crabe du Dorset, au piment et à l’aïoli ; tartare de St Jacques au shiso ; tacos de sole ; cheeseburger au cheddar ; filet de bœuf à la sauce chimichurru… la cuisine est fraiche, croquante, savoureuse, newyorkaise en diable, et idéale au déjeuner. On peut aussi se sustenter après le sport, au Surrenne Café, de pudding aux graines de chia, de shakshuka servie avec une pita, de poké bowl au riz rouge ou de tartare de thon à l’avocat et au kimchi.
Le soir, ça se passe chez La Môme, le spectaculaire Clubstaurant, étourdissant de luxe et de décibels électro. Sur la carte, tomahawk de Black Angus, risotto à la truffe, carpaccio de Yellow Tail au caviar, pissaladière, vitello tonnato, salade d’artichauts, et soufflé au Grand Marnier, font bon ménage. A tel point que l’on ne sait plus si l’on est à La Petite Maison à Nice, au festival de Cannes, à Rome ou à Dubaï, et que l’on retrouve sa suite, deux heures plus tard, dans un état quasi-hallucinatoire.

Un spa au chic sans pareil
Là encore, un sacré trip que ce Spa Surenne, nouvelle marque que l’on expérimente pour la première fois. L’espace Gym est équipé en machines et poids libres et de coachs sur réservation. Le Surenne Café est d’un chic à faire pâlir Angelina et Ladurée. Quant à la piscine, elle évoque celle du Lutétia à Paris avec ses cabanons, et diffuse une ambient-music dont les sons tournoient au ralenti, comme les couleurs d’un mobile, contribuant à l’hypnose. Douches circulaires en pierre, hammams déserts… Il faut moins d’une heure de longueurs et d’ablutions dans ce paradis des sens pour atteindre le nirvana.

Notre avis sur l’hôtel The Emory
Les petits plus : The Emory communiquant avec The Berkeley, qui appartient également au groupe Maybourne, l’offre de services est multipliée par deux. Difficile de tout citer mais on s’en voudrait de ne pas mentionner le Cigar Lounge, parmi les plus beaux que l’on a jamais visités. Ainsi que le gigantesque comptoir Cédric Grolet, où l’on vient des quatre coins de la ville s’approvisionner en pains au chocolat, ou déguster les fameux Trompe-l’œil, à l’heure du thé.
On adore : Les toilettes du lobby évoquant une navette spatiale, le service impeccable, et les réceptionnistes qui se mettent en quatre pour retrouver un téléphone perdu, à une heure du matin, et reviennent triomphalement avec, dix minutes plus tard.
On déteste : Rien.
Bilan : La vraie vie ne ressemble pas aux pages du magazine Wallpaper, ou de Numéro ? Certes, mais on peut toujours y croire le temps d’un séjour à The Emory.
The Emory Hotel, Old Barrack Yard, London SW1X 7NP, Royaume-Uni. Réservation sur www.the-emory.co.uk.