Les adresses de François Simon pour Numéro

Le Mimosa

Au coeur du magnifique Hôtel de la Marine, le Mimosa appartient à ce genre de construction singulière où l’apport d’un chef de renom (Jean François Piège) essaie de galvaniser un décor parlant un babil pluri-culturel, mélangeant une méditerranéen matinée de lobby d’hôtel de Hong Kong, d’un puzzle de déco rejoignant les hauts plafonds avec musique de velours dense. Avec un tel intitulé (“Mimosa”) on pourrait pu s’attendre à une cuisine tendre et complice, alors qu’elle plastronne laborieusement : minuscule portion de thon (48€), gratin de tagglioni poussif, gâteau de crêpes tiramisu étouffe-chrétien, il n’y a que l’oeuf mimosa traditionnel a être raccord. Service inégal, ne s’excusant à peine d’une erreur sur une addition qui elle ne manque pas de toupet. Ambiance bancale de tablées disparates. Comptez 100 euros.

Mimosa, 2, rue Royale, 75008 Paris.

Sugaar

Au cœur de Saint Germain, cette toute nouvelle table a vite glané une clientèle enchantée de son côté planqué, avec son quant-à-soi blindé par des prix cinglants. Au générique de ce restaurant, voici une cuisine d’inspiration basque espagnole avec cuisson au charbon. Le principe en est simple: de belles pièces de poissons (turbot)  ou de viandes travaillées frontalement façon pif/paf mais gentiment loupé pour le poisson surcuit malgré son tarif princier (132€ pour deux!) ; le dessert – un cheesecake terminé façon crème brûlé- enterrant l’ensemble de façon radicale. Seule notre serveuse tenant à bout de bras le dîner stoïquement fait le taf, le principal étant assuré, une nouvelle fois, par une clientèle qui elle fait des efforts de présentation et d’allégresse ennuyée. Comptez 120 euros.

Sugaar, 5, rue Gozlin, 75006 Paris.

Le Bar des Prés

Dans ce restaurant tout en longueur façon bar new yorkais se retrouvent les happy fews de Saint Germain des Prés, ravis de partager des nourritures simili-japonaises réalisées avec une approximation touchante à des prix effrayants. Cela nous donne une ambiance au chic décontracté regardant avec distraction des sushis discutables (le riz est mal moulé), une galette craquante, tourteau au curry Madras, avocat impraticable, mais qu’importe également le wasabi sans saveur, on est venu ici se détendre avec choc, aidé en cela par un excellent service fluidifiant les choses, secouant les shakers et faisant avaler la pilule avec cette aisance parisienne désarmante. Un grand numéro ciglé Cyril Lignac. Comptez 75 euros.

Bar des Prés Saint-Germain, 25, rue du Dragon , 75006. Bar des Prés Montaigne 21 rue Bayard, 75008 Paris.