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SZA
Née le 8 novembre 1990 à Saint-Louis dans le Missouri, Solána Imani Rowe, alias SZA, grandit dans une famille métissée entre culture musulmane et chrétienne. Adolescente en quête d’identité, elle se passionne d’abord pour la science marine. C’est à l’université qu’elle commence à enregistrer ses premières démos. Très vite, ses morceaux captent l’attention du label indépendant Top Dawg Entertainment. En 2012, elle sort deux EP confidentiels, mais prometteurs. Deux ans plus tard, sa mixtape Z marque une première percée critique. Puis Ctrl, en 2017, la propulse au rang de voix singulière du RnB. Elle y livre une exploration des failles amoureuses, portée par un chant fragile, profond, acéré. Depuis, elle déconstruit les attentes et redéfinit l’intime à travers la musique.
Publié le 6 juin 2025. Modifié le 11 juin 2025.
Une tournée française attendue
L’annonce du concert de SZA à Paris en 2025 résonne comme un frisson. Depuis SOS, la chanteuse, certes insaisissable, brouille les pistes avec audace. D’abord, elle repousse les limites du RnB. Ensuite, elle façonne un univers sonore où la vulnérabilité devient force. Désormais, c’est la scène hexagonale qui s’apprête à l’accueillir. D’ailleurs, peu d’artistes américains suscitent autant d’attente en France.
Prévu les 15 et 16 juillet 2025 à l’Accor Arena, ce double concert promet, à juste titre, une immersion sensorielle totale. Effectivement, SZA incarne une rare fusion entre lyrisme intime et performance visuelle. Ainsi donc, ses prestations s’apparentent à des rituels contemporains. À l’image d’une chorégraphie intérieure, chaque apparition scénique dévoile une part invisible de soi.
Un nouvel album comme un murmure au monde
Parallèlement à sa tournée, son nouvel album cristallise, de toute évidence, toutes les attentes. Après Ctrl et SOS, elle poursuit, de manière affirmée, un chemin singulier. Contrairement aux diktats de l’industrie, elle avance selon son propre tempo. Dès lors, son écriture reste brute, rugueuse, sincère.
Ctrl explorait les blessures de l’amour. SOS, quant à lui, revendiquait une rage lucide. Le prochain opus promet, semble-t-il, un récit encore plus intérieur. À ce propos, il y sera question de dépouillement. Également, de lente guérison. Finalement, d’un retour à soi, à la peau, à la faille.
Selon certaines confidences, des featurings avec des artistes français seraient en discussion. Ce serait, sans nul doute, une manière de tisser des liens transatlantiques. De plus, cela témoigne de la place essentielle qu’occupe la France dans son imaginaire sonore.
Une cartographe de l’intime
Dès ses débuts, SZA se distingue, non par la perfection, mais par le vrai. À mesure qu’elle avance, elle alterne murmures et silences, cris et soupirs. Autrement dit, elle compose une topographie émotionnelle mouvante. À première vue, on pourrait la ranger dans le RnB. Toutefois, elle flirte avec la soul, le spoken word, l’expérimental.
De fait, ses albums se déploient sans logique linéaire. Ils déconcertent parfois. Ils fascinent souvent. Ce ne sont pas des enchaînements de tubes. Ce sont, au contraire, des séquences émotionnelles. À tel point que chaque morceau agit comme un autoportrait. Chaque silence devient présence. Chaque respiration raconte.
Ainsi donc, elle illustre, à sa manière, ce que signifie être femme, noire, sensible, à l’heure actuelle. Son art engage une parole vulnérable, mais résolument libre.
Une voix libre dans l’ère du streaming
Depuis Good Days jusqu’à Kill Bill, SZA enchaîne les tubes. Pourtant, elle refuse, avec constance, toute standardisation. Même au cœur d’un streaming massif, elle défend une singularité sans compromis. En effet, son grain de voix, sa palette de nuances, son langage visuel parlent autrement.
Par ailleurs, son public français se montre particulièrement réceptif à cette fragilité assumée. Les billets pour ses concerts s’envolent rapidement. Ce succès populaire, néanmoins, ne dilue jamais la profondeur de son propos. À l’inverse, il la renforce.
Sur scène, comme dans ses clips, elle cultive une esthétique mouvante. Elle ralentit le tempo. Elle valorise le détail. Elle sculpte l’émotion à mains nues. À l’instar d’une Solange Knowles ou d’une FKA Twigs, elle propose un féminin pluriel. Une figure libre. Insaisissable.
En fin de compte, son retour en France en 2025 dépasse, largement, le simple événement musical. C’est un manifeste. Une déclaration d’intimité collective. Une manière de réenchanter le lien entre scène, corps et intériorité.