Chanteuse

Chappell Roan

Née le 19 février 1998 à Willard, dans le Missouri, Chappell Roan – de son vrai nom Kayleigh Rose Amstutz – grandit dans une Amérique rurale, marquée par les traditions chrétiennes

Les débuts de Chappell Roan 

Elle apprend le piano à dix ans, chante à l’église, mais rêve déjà d’un ailleurs plus vaste, plus coloré. À l’adolescence, elle publie ses premières vidéos sur YouTube, reprenant les classiques pop avec une intensité singulière. Très vite, un label la repère. À 17 ans, elle signe un contrat et adopte le nom de scène Chappell Roan, en hommage à son grand-père.

Après un premier EP prometteur, School Nights, en 2017, sa maison de disque la laisse tomber. Moment de doute, de rupture, de repli. Pourtant, elle transforme cet échec en libération. En 2020, elle revient avec une direction artistique forte, plus queer, plus spectaculaire. Elle se réinvente en diva néon, tout droit sortie d’un rêve rose fuchsia. En 2023, elle sort son premier album The Rise and Fall of a Midwest Princess — un conte électro-pop mêlant douleur intime, ironie assumée et désir de flamboyance.

L’esthétique camp et la voix d’une génération

Sur scène, Chappell Roan explose. Perruques, maquillage outrancier, robes drag et chorégraphies queer font partie intégrante du show. Elle incarne une féminité baroque, indomptable, influencée par le cabaret, la pop des années 2000 et l’univers drag. Mais au-delà des apparences, c’est sa voix et ses textes qui frappent. Mélange de vulnérabilité sincère et d’humour piquant, ses chansons abordent l’amour queer, la solitude, l’affirmation de soi. Elle se définit d’ailleurs comme une « pop star tragique », drôle et mélancolique tout à la fois.

De l’ombre à la lumière

En 2024, son single « Good Luck, Babe! » devient viral. Hymne post-rupture queer, il conquiert les charts mondiaux. Quelques mois plus tard, elle enchaîne les scènes, les festivals et les plateaux télé. En 2025, elle remporte le Grammy du Meilleur Nouvel Artiste et s’impose comme l’une des voix les plus singulières de la pop actuelle.

Ce qui distingue Chappell Roan, au-delà du talent, c’est son engagement. Elle reverse une partie des bénéfices de ses tournées à des associations LGBTQIA+ et offre des billets gratuits à des fans en situation de précarité. Elle se sait privilégiée, mais elle n’oublie pas d’où elle vient. Chaque performance est un acte de réinvention, chaque chanson une lettre ouverte à celles et ceux qui, comme elle, n’avaient pas le droit d’exister pleinement.

Chappell Roan ne fait pas que chanter. Elle guérit, bouleverse, fait rire et pleurer. Avec sa voix libre, son esthétique subversive et son énergie inépuisable, elle s’inscrit dans la lignée des icônes queer qui transforment l’intime en force collective. Elle est, sans aucun doute, l’une des grandes révélations de cette décennie.