6 mar 2025

Chez Dries Van Noten, Julian Klausner inaugure une nouvelle ère

Quelques mois après le départ de Dries Van Noten, son successeur Julian Klausner dévoile sa première collection pour la maison belge lors d’un défilé envoûtant au Palais Garnier. Entre fidélité à l’héritage du créateur et touches personnelles, le designer de 33 ans ouvre un nouveau chapitre, où sophistication et théâtralité se rencontrent.

Une collection automne-hiver 2025-2026 entre héritage et transformation

22 juin 2024. Le créateur flamand Dries Van Noten tire sa révérence à la Fashion Week de Paris, près de quarante ans après le lancement de sa marque. Quelques mois plus tard, la maison belge annonce via un communiqué que Julian Klausner, chargé depuis 2018 d’imaginer les collections féminines de la marque, prendra sa relève. 

Un défi que le designer de 33 ans, qui a fait ses armes chez Kenzo avant de rejoindre John Galliano chez Maison Margiela, réussit haut la main en présentant un défilé Dries Van Noten très théâtral, ce mercredi 5 mars 2025. 

Au milieu des dorures centenaires du Palais Garnier, les première silhouettes de Julian Klausner, inaugurant l’ère “Post-Dries”, se dévoilent lentement, dans une palette de couleurs sombres (bleu marine, bordeaux, gris). Assurant une continuité non dissimulée avec l’héritage du “maître de la couleur”, cette collection inaugurale n’en demeure pas moins personnelle. 

Dans un communiqué de presse, Julian Klausner confie : “Je suis tombée amoureux des vêtements lorsque j’étais enfant, grâce à la boîte à costumes de ma famille. J’assemblais des objets, je sentais les textures et les sensations que le port des vêtements pouvait provoquer. […] Ici, j’ai imaginé des femmes traversant l’opéra, s’emparant de tissus et d’objets, les nouant à l’aide d’un lacet, en quête d’une réponse à une question inconnue.”.

Une ère “post-Dries” prometteuse

Sur le podium, les quelques invités présents ce jour-là (parmi lesquels ont été aperçus le mannequin et poète Kai-Isaiah Jamal ou encore l’actrice Zita Hanrot) découvrent ainsi de longs manteaux aux coutures apparentes, associés à une série de robes fluides, rehaussées de cols matelassés. 

Fidèle à la notion d’artisanat, Julian Klausner présente par la suite une veste ainsi qu’un pantalon de costume sur lesquels apparaissent une pluie de bijoux, délicatement brodés à même le tissu. Plus tard, quelques silhouettes signatures s’imposent, resserrées à la taille par d’épaisses ceintures en cuir qui soulignent les hanches des mannequins.

Au sein de l’écrin luxueux de la salle de bal du Palais Garnier, Julian Klausner rend quelques hommages discrets à l’univers de la danse en détaillant une ceinture corset et en imaginant des chaussons de danse, rehaussés de talons courts. Une approche qui s’annonce prometteuse pour l’avenir de la maison belge, et s’inscrit dans une tendance suivie par de nombreuses maisons.