Où dormir à San Francisco ? Dans une suite avec vue sur l’Embarcadero
Surplombant le quartier de l’Embarcadero et offrant des vues époustouflantes sur la baie de San Francisco, le second Four Seasons de la ville, destiné à une clientèle jeune et trendy, s’est vu décerner deux clefs par le Guide Michelin.
par Éric Dahan.

Le Four Seasons at The Embarcadero recompensé de deux clefs Michelin
Le Michelin, qui s’est récemment lancé dans l’évaluation des établissements hôteliers, a mis une sacrée gifle aux grandes dames un peu hautaines de San Francisco. Non seulement aucun établissement de la ville ne s’est vu décerner trois clefs de l’institution, mais le Ritz Carlton et le St Regis n’en ont pas récolté une seule. Tandis que le Four Seasons at The Embarcadero, qui revendique d’être “le premier boutique hotel de luxe de la ville”, en a reçu deux ! Numéro se devait de le tester d’urgence.
L’emplacement. Contrairement à ce que laisse supposer son nom, ce deuxième Four Seasons de la ville n’est pas au bord de l’océan. Mais il surplombe bien le quartier de l’Embarcadero, qui s’étend jusqu’au Financial District. Sa situation est donc idéale pour faire du shopping, – les boutiques Schott, Ralph Lauren, Aesop, Isabel Marant et Paul Smith se succèdent sur les rues Sansome et Jackson –, mais également pour visiter Chinatown, déposer un scénario aux Studios Zoetrope à l’attention de Francis Ford Coppola, prendre une pizza chez Tony’s ou Mario’s, dans le quartier de North Beach où traînent les hipsters le week-end, et la manger, en face, sur la pelouse de Washington Square.

L’hôtel avec la plus belle vue de tout San Francisco
La suite. Occupant les derniers étages d’un gratte-ciel, les 155 chambres et suites offrent des vues extraordinaires sur la Transamerica Pyramid, apparue dans de nombreux films depuis 1972, sur l’île d’Alcatraz, célèbre pour son bagne, sur le méconnu Bay Bridge et, enfin, sur l’illustrissime Golden Gate Bridge, au loin. Comme souvent dans les hôtels de luxe gérés par des grandes chaînes internationales, le design d’intérieur n’est pas révolutionnaire. Mais de la palette chromatique – blanc, gris, marron avec de discrètes touches d’orange – au choix des matériaux – cuir, bois, coton –, les suites sont indéniablement au goût du jour, offrent leur comptant de canapés, poufs, tables d’appoint, où travailler ou grignoter, et un coin bar pour se faire un café ou un cocktail.
On a apprécié la salle de bains, avec une douche à l’italienne et une baignoire, mais surtout une solide robinetterie Kohler et des produits de soin de la maison française Codage, enrichis d’Aloe Vera. Enfin, les peignoirs de bain, en nid d’abeille taillant très slim, rappellent que l’établissement vise majoritairement un public jeune et trendy.
Le bar. Transfuge du Nikko et du Mandarin Oriental et accessoirement juré aux Bartender Spirits Awards, David Rowe officie derrière le bar situé dans l’entrée du restaurant Orafo. Il y revisite quelques classiques à coup d’infusions ou d’ingrédients inattendus. Dans son Caffe Negroni, le gin n’est plus mélangé à du Vermouth mais à du Campari et à un expresso décaféiné ! Il signe également quelques recettes décoiffantes comme l’Oaxacan Campfire, à base de Mezcal, citron vert, sirop d’agave, avocat et coriandre. Ou encore l’étrange et bien nommé Reasonable Decision, sans alcool et à base de lait d’avoine, sirop de menthe, citron et piment.

Bistro chic et jus détox
Le restaurant. Baptisée Orafo, l’unique table de l’hôtel, placée sous la houlette de Raul Dominguez – un ex Marine texan d’origine salvadorienne –, n’est pas un gastronomique mais un bistro chic où l’on déguste une cuisine twistée, pressée et sans discours, pour embrasser les clichés linguistiques du jour, conjuguant produits du terroir et associations modernes.
Week-end oblige, après avoir bu un jus détox vert, on a opté, au petit-déjeuner, pour un Lox and Bagel, avec quelques suppléments : des pommes de terre sautées, un avocat indondé de tabasco par nos soins, histoire de mixer nos années newyorkaises et californiennes, puis des asperges croquantes à la fleur de sel, tandis que notre accompagnatrice se régalait d’un parfait au granola suivi d’œufs Bénédicte au crabe tout en buvant le Latte de saison, au miel et à la lavande.
La veille, on avait dîné d’un Tartare de St Jacques, aux pomelos et aux asperges, suivi de Cacio e pepe pour elle, et d’un artichaut frit à l’italienne baignant dans une sauce aïoli, en ce qui nous concerne. Puis d’un risotto d’épeautre aux chanterelles… Le tout, arrosé d’un rouge italien, bien sec, et conclu d’un Tiramisu.

Un établissement efficace et sans chichis
Équipements sportifs. Pas d’accueil, de vestiaires ou de sauna dans le gymnase, en libre accès 24h/24, mais tout ce qu’il faut de tapis de courses, de poids libres et de machines flambant neuves pour poursuivre son programme durant le séjour.
Le spa. Il n’y en a pas.
La piscine. Il n’y en a pas.
On adore. Les eaux infusées de citron et de basilic ou de fraises fraîches, en libre-service près des ascenseurs.
On déteste. L’absence de spa.
Bilan. Un hôtel sans spa, ni piscine, ni sauna ni hammam – contrairement à l’autre Four Seasons de la ville sur Market Street – et qui récolte deux clefs du Michelin, voilà qui peut interpeller. Il faut croire que le fameux guide rouge a voulu, lui aussi, rajeunir son image en primant un établissement efficace et sans chichis, dont les suites offrent des vues spectaculaires, et qui se distingue, comme tous les hôtels de la marque, par une qualité de service impeccable.
The Four Seasons at the Embarcadero, 222 Sansome St, San Francisco, CA 94104, États-Unis.