Paris 2024 : les meilleurs moments de la cérémonie d’ouverture des JO
La très attendue cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’est tenue sur la Seine ce vendredi 26 juillet, dès 19h30. Malgré la pluie, le show s’est avéré spectaculaire, inclusif et émouvant, avec des performances déjà iconiques signées Lady Gaga, Juliette Armanet, Céline Dion et Aya Nakamura.
par Violaine Schütz.
Mon truc en plumes de Zizi Jeanmaire par Lady Gaga à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques
C’est le premier des douze tableaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. La chanteuse américaine Lady Gaga, installée sur les quais (au niveau du square Barye, dans le 4e arrondissement de la capitale) au pied d’un escalier décoré façon art nouveau, entame une reprise de Mon truc en plumes (1961), un morceau interprété par la danseuse et meneuse de revue Zizi Jeanmaire.
Une showgirl hexagonale qui a beaucoup de points communs avec l’Américaine, à commencer par son sens, fantasque et burlesque, du spectacle. Vêtue en Dior haute couture, Cadolle et Stephen Jones, la star rend alors un bel hommage, dans un français parfait, au music-hall et au cabaret, entourée d’une troupe de danseurs et de danseuses. Un numéro (plein de plumes roses, de charme et de sensualité) que la superstar aura répété durant deux mois, dans le plus grand secret.
Gojira et Marina Viotti : la rencontre osée entre le metal, Marie-Antoinette et le chant lyrique
Une théâtralité folle… D’un kitsch totalement maîtrisé. Lors d’un passage évoquant la Révolution française, l’excellent groupe de metal hexagonal adoubé par Metallica Gojira, perché sur les murs de la Conciergerie, performe accompagné de la chanteuse lyrique Marina Viotti. Pyrotechnie, confettis rouge sang, chant révolutionnaire (Ah ! ça ira), Marie-Antoinette décapitée (les royalistes se sont alors étranglés sur X, ex-Twitter) et pyrotechnie, ce moment situé quelque part entre l‘Eurovision, un concert d’Evanescence et le Hellfest ne manque pas d’audace. Heureusement, on échappe à l’esthétique Puy du Fou…
La performance explosive d’Aya Nakamura accompagnée de la Garde républicaine
Si on devait retenir une seule image de cette cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, ce serait celle d’Aya Nakamura sortant de l’Institut de France telle une reine, vêtue comme une déesse grecque (en Dior haute couture). Accompagnée de la Garde républicaine, elle chante un medley de ses tubes (Djadja et Pookie) et du titre de Charles Aznavour For me formidable (1963). Ainsi, on peut entendre la chanteuse, provocatrice, répondre aux attaques de l’extrême droite sur ses textes en utilisant les mots du chanteur disparu : “Je ferais mieux de choisir mon vocabulaire / Pour te plaire / Dans la langue de Molière.”
Un moment puissant et symbolique durant lequel la chanteuse a fait preuve d’un charisme et d’un panache capables de faire taire tous ses détracteurs (dont beaucoup se sont permis des commentaires racistes). Si elle finit, avec ses danseuses, au garde-à-vous, c’est tout le contraire qui se passe sur les réseaux sociaux. Les téléspectateurs s’embrasent au moment de sa prestation en s’exclamant : “Ma France” ou “Le featuring de l’année.”
Les statues de femmes inspirantes sortant de l’eau et la Marseillaise puissante d’Axelle Saint-Cirel
La cérémonie a eu le mérite de mettre en valeur les minorités, des femmes aux drag queens en passant par les personnes de couleur. Alors que la chanteuse lyrique guadeloupéenne Axelle Saint-Cirel interprète la Marseillaise sur le toit du Grand Palais, drapée dans une robe aux couleurs du drapeau national, des statues de femmes dorées sortent de l’eau. La réalisatrice Alice Guy, la nageuse Alice Milliat, la philosophe Simone Weil, l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi et d’autres héroïnes se voient honorées par des sculptures émergeant de coffres, sur la Seine, comme par magie.
Une manière de réparer, symboliquement, une injustice : de nombreuses rues portent des noms d’hommes à Paris et la plupart des statues représentent des figures masculines illustres. Offertes à la ville de Paris, les statues pourraient rester dans la capitale. On croise les doigts.
Juliette Armanet et Sofiane Pamart revisitant John Lennon à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
C’est un moment suspendu. Un tableau vivant. Peut-être le plus onirique et hypnotique de la soirée, même si l’hymne a été beaucoup repris par le passé, devenant presque un exercice obligé. La chanteuse Juliette Armanet – arborant un look Dior haute couture très rock – revisite la chanson antimilitariste et anticapitaliste Imagine (1971) de John Lennon en compagnie de Sofiane Pamart, qui joue sur un piano enflammé. Perchés sur une barque de fortune semblant à la dérive (comme notre monde ?), les deux artistes ont délivré un beau message de paix, nécessaire par ces temps troublés, sans tomber dans le cliché.
La cavalière en Jeanne Friot aux faux airs de Jeanne d’Arc
Un rêve ? Un film ? Une performance artistique ? Thomas Jolly, le directeur artistique des cérémonies des Jeux Olympiques de Paris 2024 a frappé fort avec cette image flamboyante, futuriste et inattendue. Une cavalière en armure argentée, inspirée de Jeanne d’Arc, s’est élancée sur la Seine perchée sur un cheval mécanique. Si le destrier, ultra rapide, avait fière allure, on gardera longtemps en tête la tenue, signée Jeanne Friot, composée de multiples ceintures en cuir.
Le final spectaculaire de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 signé Céline Dion
Cela faisait quatre ans qu’elle ne s’était pas produite en live. Après l’envol de la vasque en feu (allumée par Teddy Riner et Marie-José Pérec) à bord d’une montgolfière, l’iconique Céline Dion – en robe Dior aussi scintillante qu’angélique – clôture la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 installée au premier étage d’une tour Eiffel illuminée.
Sous une pluie battante et accompagnée d’un pianiste, la chanteuse au tempérament de battante dévoile une interprétation parfaite de l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf. Un final sensible et émouvant à la hauteur d’un événement qui, en dépit des difficultés météorologiques et des longueurs, a enflammé tous les sens et porter de beaux messages d’inclusivité, de fraternité et d’égalité.