7 showgirls qui ont marqué la pop culture avant Taylor Swift

par Ambra Flora.

À l’origine, comme l’explique l’ouvrage Paris Folies – Paillettes, strass et trucs en plumes, le music-hall dans tous ses états (2024) de Jérémy Picard, les showgirls viennent du music-hall. Un art pensé comme un spectacle total mêlant danse, chant, arts physiques, cirque, et parfois même magie, le tout servi par des dispositifs scéniques spectaculaires.

Paillettes, strass et trucs en plumes… Taylor Swift célèbre les showgirls

Le mouvement apparaît à la fin du XIXe siècle, lorsque les cabarets Folies Bergère ou le Moulin-Rouge ouvrent leurs portes à Paris et triomphent, portés par des stars telles que Mistinguett ou encore Joséphine Baker. Dans l’ombre des grandes salles, sur des scènes plus modestes se réapproprient, la communauté homosexuelle y trouve aussi bientôt un refuge avec des vedettes comme Coccinellen, dans les années 50, ou Bambi, dans les années 50 et 60.

Si le terme showgirl était au départ souvent employé de manière négative pour désigner les femmes évoluant dans un milieu festif et nocturne, la pop culture a vite redonner ses lettres de noblesse à cette figure. Aux quatre coins du monde, que ce soit à travers les drag shows, les carnavals ou les clips et concerts de Taylor Swift – qui intitule son nouvel album The Life of a Showgirl – et Kylie Minogue qui perpétuent cet héritage flamboyant.

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Dita Von Teese, la showgirl inspirée par Bettie Page

Celle qu’on surnomme la reine du burlesque, Dita Von Teese, reste une référence incontournable en matière de showgirls. La danseuse, chanteuse et actrice s’inspiré du glamour des actrices de l’âge d’or hollywoodien et des pin-ups, de Betty Grable à Mae West en passant par Carmen Miranda et Bettie Page. Son style puise allégrement dans le rétro avec des coiffures impeccables, un maquillage sophistiqué, des corsets et de la lingerie fine.

Connue, d’abord, pour ses photos et ses shows érotiques, Dita Von Teese incarne une sexualité libre, subversive et irrévérencieuse. Révélée au grand public comme compagne du chanteur controversé Marilyn Manson, elle parvient très vite à s’émanciper de cette étiquette, s’imposant comme une performeuse burlesque talentueuse.

Elle a fait revivre l’art des showgirls en tant qu’invitée spéciale du Crazy Horse en 2006, 2009 et 2016, mais aussi sur les scènes de divers cabarets, notamment lors d’une résidence à Las Vegas. Elle était aussi l’une des stars du clip de la chanson Bejeweled de Taylor Swift, en 2022. Les eux célébrités rejouent un numéro de cabaret phare de Dita Von Teese : elles dansent dans des verres de Martini. Enfin, la danseuse a lancé sa propre marque de lingerie, sensuelle et fidèle à sa devise : “Je prône le glamour. Chaque jour. Chaque minute.”

Pamela Anderson dans l’émouvant The Last Showgirl

The Last Showgirl (2025) de Gia Coppola, sorti en salles en mars dernier, marque une véritable renaissance cinématographique pour Pamela Anderson. L’actrice longtemps cantonnée à son statut de sex-symbol des années 90 incarne dans ce film une danseuse de revue proche de la retraite évoluant dans un cabaret en déclin. Une partition qui entre en résonance avec l’histoire personnelle de l’icône, dont la vie compliquée a été dévoilée dans le documentaire Netflix Pamela, A Love Story (2023).

Dans le mélancolique The Last Showgirl, on se retrouve immiscé dans les coulisses d’un cabaret fané, entre paillettes, strings et néons usés. Le long-métrage aborde un sujet aussi délicat qu’invisible : la place des femmes artistes dans le monde du spectacle face à l’inéluctable passage du temps. Comme pour les danseuses de l’Opéra de Paris, contraintes de prendre leur retraite à la quarantaine, les showgirls ont une date de péremption.

The Last Showgirl (2025) de Gia Coppola, disponible sur Canal VOD.

Christina Aguilera dans le film Burlesque aux côtés de Cher 

En 2001, Christina Aguilera chantait avec Lil’ Kim, Mya et P!nk l’inoubliable tube Lady Marmalade, où leurs voix s’entremêlaient pour lancer ce fameux “Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ?”… Dans le même créneau, elle est à l’affiche du film Burlesque en 2010. Un long-métrage dans lequel elle donne la réplique à l’iconique Cher.

Dans cette comédie musicale, Christina Aguilera incarne Ali Rose, une jeune chanteuse qui débarque à Los Angeles pour réaliser ses rêves. Déterminée, elle surmonte les obstacles et découvre le Burlesque Lounge, un cabaret en perte de vitesse. Engagée comme serveuse par Tess (Cher), Ali finit par prouver sa valeur et faire entendre sa voix. Showgirls dans la vraie vie, les deux stars forment ici un duo puissant, flamboyant et émouvant.

Burlesque (2010) de Steven Antin, disponible sur Netflix.

Kylie Minogue et sa tournée Showgirl: The Greatest Hits Tour

En 2005, la chanteuse Kylie Minogue fait revivre l’esprit showgirl comme rarement auparavant, avec sa tournée européenne Showgirl: The Greatest Hits Tour. Dès l’ouverture, elle apparaît sur scène dans une somptueuse tenue bleue de showgirl, ornée de bijoux et de plumes, imaginée par John Galliano.

Mais ce n’était pas la première fois que Kylie Minogue célébrait l’esthétique cabaret. Elle avait déjà marqué les esprits en clôturant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Sydney en 2000 dans une tenue digne d’une danseuse de cabaret, avec une coiffe en plumes.

Et l’esprit showgirl ne l’a jamais quittée. Il y a quelques semaines, Kylie Minogue publiait sur Instagram une photo d’elle en costume de scène, légendée (en guise d’allusion au nouvel album de Taylor Swift) : “La vie d’une showgirl est une chose… multidimensionnelle, et bien plus que des plumes et des paillettes. Respect et admiration à toutes mes collègues showgirls qui travaillent dur.”

Nicole Kidman dans le sublime film Moulin Rouge !

Il s’agit de l’un des plus beaux films sur le monde du cabaret. Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrmann est un chef-d’œuvre qui séduit par son rythme effréné, ses visuels grandioses, ses costumes flamboyants et sa BO culte. Situé dans un Paris de la Belle Époque fantasmé, il puise son inspiration dans les figures iconiques d’artistes et de danseuses de l’époque.

Christian, un jeune poète bohème interprété par Ewan McGregor, débarque à Montmartre. Grâce à une rencontre improbable avec l’artiste peintre Toulouse-Lautrec, il a la chance d’écrire le livret de la nouvelle revue du Moulin-Rouge. C’est là qu’il rencontre l’éblouissante Satine, meneuse de revue du mythique cabaret incarnée par la splendide Nicole Kidman.

Le film nous plonge avec brio dans l’ambiance électrique et déjantée du cabaret. Spectacle total, qui s’autorise tous les excès et les anachronismes, le cinéaste va jusqu’à transformer le Moulin-Rouge en véritable discothèque pop.

Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrmann, disponible sur Disney+.

Elizabeth Berkley dans le puissant Showgirls

Paul Verhoeven, à qui l’on doit déjà le sulfureux Basic Instinct (1992), est également l’auteur de l’un des films les plus détestés de l’histoire du septième art : Showgirls, sorti en 1995. Véritable désastre critique et commercial à sa sortie, le film est qualifié de « vulgaire ». Mais le film devient vite culte.

Aujourd’hui, Showgirls est une référence incontournable pour sa façon, véhémente, de critique tous les travers et excès de l’Amérique. C’est aussi une grande infuence en matière de scénographie, de chorégraphies, et d’esthétique de nombreux projets. C’est à ce film que l’on doit, entre autres, l’inspiration derrière les maquillages très travaillés de la série Euphoria.

Mais que raconte-t-il exactement ? On y suit Nomi Malone, interprétée par Elizabeth Berkley, une jeune femme qui débarque à Las Vegas avec l’espoir de devenir danseuse. Belle et talentueuse, elle coche toutes les cases du rêve américain. Mais la désillusion est immédiate, dès son arrivée à Sin City, elle se fait dépouiller par un faux Elvis. Pour survivre, elle trouve un job dans une boîte de strip-tease, avant d’être repérée par la star d’un grand show dans un hôtel de luxe, incarnée par la magnétique et intimidante Gina Gershon. Elle va alors connaître tout une série d’épreuves…

Showgirls (1995) de Paul Verhoeven, disponible sur Canal VOD.

Marilyn Monroe dans Les Hommes préfèrent les blondes

L’actrice et chanteuse Marilyn Monroe a incarné plusieurs fois les showgirls à l’écran, notamment dans Les Reines du Music-hall (1948). On se souvient également du film musical culte Les Hommes préfèrent les blondes (1954) d’Howard Hawks. Le pitch ? “Une blonde explosive, croqueuse de diamants et une brune foudroyante éblouie par les muscles des beaux messieurs s’embarquent pour la France. Sur le paquebot se trouvent le richissime Piggie et les athlètes américains de l’équipe olympique.”

Le long-métrage, aussi beau qu’amusant, regorge de scènes légendaires mettant en lumière le monde des revues comme celle où l’icône blonde danse en robe et gants roses, parée de bijoux, au milieu d’hommes en costumes. Un vrai numéro de showgirl, sensuel et glamour, qui a inspiré les chanteuses Madonna et Sabrina Carpenter.

Les Hommes préfèrent les blondes (1954) d’Howard Hanks, disponible en VOD.