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Que faut-il retenir du concert de Kendrick Lamar et SZA à Paris ?
Après avoir enflammé la mi-temps du Super Bowl en février dernier, la chanteuse de R’n’B SZA et le rappeur Kendrick Lamar ont assuré l’un de leurs deux concerts parisiens ce mardi 15 juillet 2025. Numéro y était.
par Violaine Schütz.

En février dernier, le rappeur Kendrick Lamar et la chanteuse SZA enflammaient la fameuse mi-temps du Super Bowl. Un show déjà culte qui avait réuni plus de 130 millions de téléspectateurs, soit plus que Michael Jackson en 1993. Un record.
D’où l’excitation régnant autour de la tournée commune des deux artistes américains. Un événement s’arrêtant deux fois à Paris La Défense Arena, à Nanterre, les 15 et 16 juillet 2025. Numéro était là le premier soir, au milieu des 40 000 fans des chanteurs.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le show – comprenant une cinquantaine de morceaux – valait les 210 euros payés par certains spectateurs (les places débutaient à 78 euros), malgré un son un peu trop fort et des transitions vidéo assez longues. Et pas toujours fluides.
Le concert explosif de Kendrick Lamar et SZA à Paris La Défense Arena
Le show démarre dès l’arrivée devant la plus grande salle indoor d’Europe. Le public a suivi le dresscode des univers des deux artistes, arborant des tee-shirts aux imprimés voyants, des jeans baggy et leurs sneakers les plus rutilantes. Et parfois, de très gros bijoux, des vestes parées de patchs et de la végétation sur leurs têtes (en hommage à certains clichés de SZA).
Le spectacle musical débute quant à lui par un set du producteur DJ Mustard, qui a travaillé avec Ty Dolla $ign, Kendrick Lamar et Tinashe. Ce dernier électrise la foule en enchaînant les tubes, de Rihanna à Billie Eilish. Mais c’est à 20h que les choses deviennent vraiment sérieuses.

Dans un décor bétonné gigantesque, Kendrick Lamar – vêtu notamment d’une veste Chanel – donne le coup d’envoi du premier concert parisien de la tournée “Grand National Tour”. Le rappeur récompensé par prix Pulitzer surgit d’une voiture (la GNX Buick) semblable à celle aperçue sur la pochette de son album GNX (2024). L’acte 1 (sur 6) du show peut alors commencer. On aura droit, en plus de quelques flammes, aux titres Squabble Up, Element et King Kunta. Au bout de quelques chansons, SZA débarque pour interpréter avec son ami et collaborateur de longue date le duo 30 For 30.
De la pyrotechnie, des duos et des tubes
Les deux artistes vont alors enchaîner, environ toutes les trente minutes (et pour trois heures de show au total), les sets. D’un côté, Kendrick Lamar enchaîne les tubes aux paroles politisées et les punchlines avec un charisme certain et un talent d’orateur antique. De l’autre, SZA mise sur les paroles plus intimes (qui parlent d’ex-petits amis), une voix puissante et des déhanchés sensuels. Mais aussi un décor onirique, entre végétation luxuriante, envolée dans les airs en costume de papillon et fourmi articulée géante.

Dans les deux cas, on a droit à une atmosphère fiévreuse, une armée de tubes (Alright, Drew Barrymore, Money Trees, Kiss Me More, Poetic Justice, Kill Bill, DNA.), des danseurs impressionnants et une scénographie titanesque, entre pyrotechnie et courts métrages arty diffusés sur des écrans géants.
Les meilleurs moments restent l’interprétation de l’hymne All The Stars, par le duo, repris en chœur par toute la salle et illuminé par les loupiotes des portables. Et Not Like Us, le diss track anti-Drake entonné avec ferveur par un Kendrick Lamar entouré de danseurs et d’un collage d’images bigarrées en guise de fond. La foule, galvanisée, explose. Pour les spectateurs présents, Drake a depuis longtemps perdu la bataille…