7 déc 2023

Iceland Airwaves : le festival islandais invite Shygirl et Bar Italia pour sa 25e édition

Chaque année, au début du mois de novembre, le centre-ville de Reykjavík (Islande) accueille la fine fleur de la musique islandaise et internationale. Découvrez les premiers artistes annoncés lors de sa 25e édition qui se déroulera du 7 au 9 novembre 2024.

Iceland Airwaves : le festival islandais dévoile la programmation de son édition 2024

 

Le festival musical Iceland Airwaves vient d’annoncer les premiers noms de sa 25e édition qui se déroulera du 7 au 9 novembre 2024 dans le centre-ville de Reykjavik. En parallèle, les organisateurs ont mis en vente des forfaits spéciaux “billets et voyage” disponibles dès maintenant. “Nous sommes incroyablement fiers de célébrer non seulement les 25 ans d’Iceland Airwaves, mais aussi 25 ans de participation clé dans la carrière de certains des artistes les plus talentueux du monde”, a récemment déclare Ísleifur Þórhallsson, directeur du festival. “Avec le temps, nous avons assisté à l’éclosion fantastique de certains artistes et c’est donc un honneur de continuer à convier de nouveaux talents à Reykjavik tout en partageant notre chère communauté islandaise avec le monde.”

 

Cette édition 2024 accueille notamment la chanteuse et productrice du sud de Londres, Shygirl, une collaboratrice d’Arca, Fka twigs ou SOPHIE. Nommée au Mercury Prize en 2023, Shygirl s’était finalement inclinée devant le groupe Ezra Collective. Également annoncés en Islande, le duo formé par Charlotte Adigéry et Bolis Pupul ainsi que le trio londonien de rock lo-fi Bar Italia dont deux des albums – Quarrell (2020) et Bedhead (2021) – étaient sortis via le label World Music d’un certain Dean Blunt. Numéro revient sur six pépites musicales de l’édition 2023.

 

Laufey, jeune prodige du jazz qui explose tous les records

 

Après le sacre de Samara Joy en février 2023, le jazz pourrait bien être de nouveau à l’honneur lors de cette 66e cérémonie des Grammy Awards… À 24 ans, la musicienne islandaise Laufey Lín Jónsdóttir a eu le plaisir de voir Bewitched, son second album sorti début septembre, nommé dans la catégorie “Meilleur album de pop traditionnelle”. Et son morceau From The Start, récemment applaudi sur le plateau de Jimmy Kimmel aux États-Unis, est actuellement la chanson de jazz… la plus diffusée à travers le monde. Née en 1999 à Reykjavík, ce prodige du jazz diplômé du Berklee College of Music in Boston se fait notamment connaître grâce à deux programmes télévisés : Island Got Talent en 2014 et The Voice Iceland un an plus tard. Fortement influencée par Billie Holiday et Ella Fitzgerald, elle défend actuellement un nouveau titre, Better Than Snow, en compagnie d’une certaine Norah Jones

 

Bewitched de Laufey, disponible.

Un concert dans un salon islandais pour découvrir quelques pépites musicales

 

À Reykjavik, la capitale de l’Islande, l’attaché de presse et musicien Arni Arnason organise “un petit apéro” dans le centre-ville, en marge du festival Iceland Airwaves dont il assure la communication. Les invitations envoyées via la messagerie WhatsApp mentionnent une règle à respecter absolument : ne pas être trop critique sur le vin. En arrivant sur place, on pense d’abord à une erreur… Une centaine de paires de chaussures ont été abandonnées devant la porte d’un appartement. Ici, en Islande, on se déchausse toujours avant d’entrer chez les gens. Il s’avère que le “petit apéritif” est en réalité un concert avec une centaine d’invités façon Tiny Desk de la radio américaine NPR. Au milieu de son propre salon, Arni Arnason a convié les artistes islandais qu’il apprécie et souhaite défendre auprès des journalistes. À tour de rôle, les musiciens interprètent quelques morceaux devant un public en chaussettes assis parfois en tailleur à même le sol. Grâce à lui, Numéro en a découvert quelques uns et les mêle à ses autres pépites islandaises…

Kusk x Óviti, duo irrésistible de la pop indé

 

À Reykjavik, en marge du festival Iceland Aiwaves, Kolbrún Óskarsdóttir – alias KUSK –, se produit justement dans le salon d’un attaché de presse accompagnée d’un pianiste (Óviti) et d’un bassiste. Voici le genre de prestation qui ne laisse personne indifférent et attise immédiatement la curiosité des spectateurs… Elle n’a pas encore 20 ans mais ses compositions sont déjà dignes de celles d’une artiste confirmée. Kusk propose une pop indé aux soubresauts électroniques et sa voix argentée rappelle parfois celle de la Britannique Arlo Parks. En 2022, cette bedroom producer dans l’âme devient la première lauréate solo de la compétition musicale islandaise Músíktilraunir. Quant à son premier album Skvaldur, il développe tout un univers fait de reverb outrageuse, telles les confidences d’un choeur au milieu d’une église gelée. À écouter absolument : le morceau Útsynid qui démontre sa maîtrise parfaite des contrastes et de leur pertinence au sein d’un morceau.

 

Skvaldur de Kusk, disponible.

Birnir, l’un des rappeurs islandais les plus prometteurs

 

Le rappeur Birnir ne faisait pas partie de la programmation du festival Iceland Airwaves… Mais Numéro a pourtant découvert son titre Slæmir Ávanar (Anges maléfiques) en marge de l’événement, en plein DJ set, au sein d’un bar branché de la capitale. On apprendra plus tard que, dès sa sortie, le titre a cartonné, surtout auprès de la jeunesse du pays. Sorti en octobre 2021, son second disque de quinze titres, Bushido, oscille entre une trap rugueuse et un hip-hop lo-fi qui lorgne parfois vers le rap jazz…

 

Bushido de Birnir, disponible.

Gugusar, la prestation volcanique d’une patineuse artistique

 

Fait amusant, les prestations live de la jeune Gugusar sont nettement plus explosives que ses albums studios le laissent supposer. Arborant une perruque XLL vert fluo et un look emprunté au personnage de Leeloo dans Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson, la musicienne de 19 ans, également patineuse artistique, emporte avec elle les spectateurs du Gamla bíó, un vieux cinéma qui reste l’un des plus célèbres bâtiments de Reykjavik. Au programme: danses enflammées et électro gluante façon Stromae qui emprunte autant à la dance qu’à la drum and bass. Sorti au mois de juillet, son titre Vonin complète 12:48, un album de dix morceaux sorti en 2022.

 

Vonin et 12:48 de Gugusar, disponibles.

Eydis Evensen, la pianiste qui raconte l’Islande, l’amour et le chagrin

 

Je crois que ma musique ouvre une porte vers un espace de rêve où les images se bousculent. Un espace de liberté qui vous pousse à vous poser des questions que vous ne vous étiez jamais posé auparavant…” En 2021, dans son premier disque intitulé Bylur (“tempête de neige”)la pianiste Eydis Evensen transcrivait en musique les rudes hivers et les orages soudains de son Islande natale. Comme si chaque note prenait la forme d’une goutte d’eau cristalline prête à se mettre en rogne pour déclencher une pluie diluvienne. La presse s’éprend aussitôt de ses compositions éthérées et réconfortantes qui profitent de l’élégance de l’ancienne mannequin. Malgré sa technique indéniable, Eydis Evensen ne cherche plus à montrer, à prouver, mais plutôt à fédérer autour d’ostinatos enivrants. Il en va de même pour The Lights, son second album de douze titres sorti au moi de mai. Ce disque intime révèle son répertoire classique et intemporel. C’est en arpèges qu’elle évoque tour à tour le chagrin, l’amour et le dehors, comme une bande originale de l’île où les roches conversent avec les sources glacées. 

 

The Lights d’Eydis Evensen, disponible.