La Cinémathèque française célèbre Wes Anderson à travers une exposition

par Jordan Bako.

Wes Anderson, un génie de l’image

Couleurs pastel saturées à souhait, décors fantasques et symétrie des plans impeccables… Les images de Wes Anderson font partie de celles qui restent gravées dans la rétine. En près de 30 ans de carrière, le réalisateur texan a bâti un univers esthétique reconnaissable entre mille. Au-delà du grand écran, son cinéma s’immisce aussi dans les petits.

Un compte Instagram, qui cumule aujourd’hui plus de 1,9 million de followers, recense une kyrielle de photos prises par des internautes dans les décors emblématiques de Wes Anderson. Le cinéaste a également inspiré une tendance TikTok où des vidéastes tentent de reproduire l’esthétique léchée et rétro de ses longs-métrages, sur fond d’un morceau d’Alexandre Desplat entendu en ouverture du film The French Dispatch (2021). 

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Des castings de haut vol

En plus de la force de ses visions esthétiques, les choix de casting de Wes Anderson contribuent à rendre ses films mémorables. Parfois dans des grands rôles, parfois dans des petits, c’est tout un orchestre d’acteurs que l’on peut retrouver d’un long-métrage à l’autre de Wes Anderson, donnant vie à des personnages truculents : Adrien Brody, Tilda Swinton, Willem Dafoe, Jason Schwartzman, Bill Murray ou encore Anjelica Huston… 

Et après onze longs-métrages et quelques courts, le cinéaste a enfin remporté son premier Oscar en 2024 pour La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, un court métrage inspiré par un roman de Roald Dahl. Un accomplissement de taille pour le réalisateur de 55 ans qui a frôlé le précieux sésame à sept reprises, de la comédie dramatique La Famille Tenenbaum (2001) au film d’animation L’île aux Chiens en 2018, en passant par les trois nominations de The Grand Budapest Hotel en 2014. 

Une exposition à La Cinémathèque dédiée au réalisateur

À peine plus d’un an après son couronnement aux Oscars, La Cinémathèque française consacre une exposition au cinéma de Wes Anderson, succédant à la rétrospective dédiée à James Cameron. Durant du 19 mars au 27 juillet 2025, cet accrochage propose une immersion dans le cinéma singulier du réalisateur, tentant de percer à jour les secrets de la magie tapie dans ses cadres bariolés.

Éléments de décor, archives du cinéaste, costumes ou encore maquettes seront au rendez-vous sur les cimaises. En résonance avec cette exposition, un florilège de films de Wes Anderson sera diffusé à la Cinémathèque, réunissant des succès critiques comme des trésors enfouis de sa filmographie.

Dans un communiqué de presse, Wes Anderson revient sur les liens qui l’unissent à cette institution du 7e art : “J’ai visité La Cinémathèque pour la première fois il y a 25 ans, alors qu’elle se trouvait encore au Trocadéro, mais je l’avais déjà arpentée dans mon imagination (à travers les lettres de François Truffaut) à l’époque de l’avenue de Messine et de la rue d’Ulm.” 

Wes Anderson et La Cinémathèque française, une histoire de longue date

Quelques années plus tard, la Cinémathèque accueillait à nouveau Wes Anderson en 2017 : il donnait notamment une leçon de cinéma à une audience conquise, à l’occasion d’une diffusion de Rushmore (1998), deuxième long-métrage de sa carrière.

Et cette année, le réalisateur sera de retour à l’occasion d’une rencontre ouverte au public, organisée à la Cinémathèque le 22 mars prochain. Au sujet de cette exposition, le réalisateur conclut :  “D’une certaine manière, je relie indirectement ma propre éducation cinématographique à Henri Langlois et à ses acolytes – c’est donc un plaisir tout particulier pour moi que de participer à cette exposition, quel que soit ce que nous choisirons de présenter !”

“Wes Anderson, l’exposition” , exposition du 19 mars au 27 juillet 2025, à La Cinémathèque française, Paris 12e.