2 déc 2025

Gwyneth Paltrow, star de Marty Supreme, en 5 rôles cultes

David Fincher, James Gray, Paul Thomas Anderson… Gwyneth Paltrow a tourné pour les plus grands réalisateurs. À l’approche de la sortie de Marty Supreme en 2026, le nouveau film de Josh Safdie où elle donnera la réplique à Timothée Chalamet, Numéro revient sur cinq rôles cultes de l’actrice américaine de 53 ans.

  • par La rédaction.

  • Gwyneth Paltrow, star de Marty Supreme aux côtés de Timothée Chalamet

    Fille du réalisateur Bruce Paltrow (Duos d’un jour) et de l’actrice Blythe Danner (Mon beau-père), la sublime actrice américaine et femme d’affaires Gwyneth Paltrow a très tôt été envahie par le goût du théâtre et du cinéma. Elle apparaît d’abord comme une ingénue prometteuse avant de s’imposer comme une figure incontournable, naviguant entre films d’auteur, drames intenses et comédies populaires. En 2008, elle entre même dans l’ère des blockbusters Marvel en incarnant Pepper Potts, la secrétaire du charismatique Iron Man, campé par Robert Downey Jr.

    Alors que ces dernières années, elle se consacrait surtout à son entreprise, Goop, on retrouvera l’actrice de 53 ans le 28 février 2026 aux côtés de Timothée Chalamet et de Tyler, The Creator dans Marty Supreme (2026), nouveau film de Josh Safdie, qui retrace l’épopée de Marty Mauser dans les années 1950. Un jeune joueur de ping-pong à l’ambition dévorante, prêt à tout pour réaliser son rêve. L’occasion idéale de revenir sur cinq rôles cultes de la carrière de Gwyneth Paltrow.

    La bande-annonce du film Two Lovers (2008) de James Gray.

    Une femme instable et fascinante dans Two Lovers

    Dans le superbe Two Lovers (2008), le froid glacial de Brooklyn aurait bloqué la respiration de l’actrice lors d’une scène en extérieur au point de rendre plusieurs prises impossibles. James Gray, aussi amusé qu’impressionné, déclara ensuite qu’elle avait offert là “une vulnérabilité impossible à diriger, mais parfaite à filmer”. Dix ans après son Oscar, Gwyneth Paltrow réapparaît dans un rôle plus discret, mais poignant avec Two Lovers.

    Sous la direction du réalisateur de La nuit nous appartient (2007) elle incarne Michelle. Jeune femme instable fascinée par le danger qui croise Leonard (Joaquin Phoenix), un homme mélancolique vivant chez ses parents à Brighton Beach. Lui, reste partagé entre Sandra, douce et rassurante, et la fameuse Michelle, dont les failles le fascinent autant qu’elles le blessent. Ce triangle amoureux rappelle ô combien l’actrice excelle dans les rôles où la complexité psychologique prime sur la flamboyance dramatique.

    Two Lovers (2008) de James Gray, disponible sur Mubi.

    La bande-annonce de La Famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson.

    Une jeune femme dépressive dans La Famille Tenenbaum

    Dans La Famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson, Gwyneth Paltrow tient l’un de ses rôles les plus emblématiques. Celui de Margot Tenenbaum, héroïne mutique et insaisissable, figée dans son manteau en fourrure et son khôl étiré. C’est d’ailleurs en enfilant ce manteau pour la première fois qu’elle aurait trouvé “la clé du personnage”. Ancienne enfant prodige devenue dramaturge, elle porte en elle un spleen new-yorkais et marque ce film qui narre le retour d’une fratrie dans la demeure familiale.

    La critique anglo-saxonne salua une performance “d’une précision dépressive et ironique”, parfaitement accordée à l’esthétique symétrique, pastel et fantasque de Wes Anderson. Margot devint une figure culte du cinéma indépendant américain. Son style, son attitude, sa posture ont fait l’objet de multiples analyses en revues universitaires, évoquant la manière dont le film redéfinit les archétypes féminins du mélodrame.

    La Famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson, disponible sur Disney+.

    La bande-annonce du film Shakespeare in Love de John Madden (1998).

    Gwyneth Paltrow en muse dans Shakespeare in Love

    C’est avec le personnage de Viola de Lesseps dans Shakespeare in Love (1998) que Gwyneth Paltrow accède à une notoriété internationale. Dans cette romance élisabéthaine traversée de déguisements et de désir, elle incarne une jeune noble qui, passionnée de théâtre, se travestit en homme pour monter sur scène aux côtés d’un William Shakespeare encore en quête d’inspiration. Leur rencontre déclenche une histoire d’amour tumultueuse, miroir fictif de la création de Roméo et Juliette.

    La critique loue la précision de son jeu. Saluant une héroïne à la fois fragile et résolue, capable d’incarner à elle seule la muse, l’élève et l’amante. Le film remportera d’ailleurs un succès retentissant, et l’actrice décroche le Golden Globe et l’Oscar de la meilleure actrice. Gwyneth Paltrow hésita longuement avant d’accepter le rôle dans ce long-métrage mettant en scène Joseph Fiennes et Colin Firth après une rupture douloureuse. C’est son père, Bruce Paltrow, qui l’aurait convaincue de s’y engager, lui rappelant qu’elle tenait là “le rôle d’une vie”.

    Shakespeare in Love de John Madden (1998), disponible sur HBO Max.

    La bande-annonce du film Hard Eight (1996) de Paul Thomas Anderson.

    Une jeune serveuse de casino dans Hard Eight

    Peu flamboyant au box-office, Hard Eight (1997) constitue pourtant l’un des premiers rôles véritablement dramatiques de Gwyneth Paltrow, à une époque où elle cherche à s’affranchir de l’image d’ingénue hollywoodienne. Sous la direction de Paul Thomas Anderson, elle incarne Clementine, jeune serveuse dérivant dans l’univers trouble des casinos du Nevada. Mais le long-métrage suit surtout Sydney, un joueur chevronné campé par Philip Baker Hall, qui prend sous son aile un jeune homme paumé et croise la route de Clementine. Mélange de thriller intimiste et de néo-noir moral, le récit avance avec la lenteur sombre d’une tragédie silencieuse.

    Impressionné par la sensibilité de Gwyneth Paltrow lors des répétitions, le réalisateur aurait réécrit certaines scènes pour lui donner davantage d’espace et de nuance. Notamment une séquence de confession dans une chambre d’hôtel, aujourd’hui considérée comme l’une des plus marquantes du film.

    Hard Eight (1996) de Paul Thomas Anderson, disponible sur France TV et en VOD.

    La bande-annonce de Seven (1996) de David Fincher.

    L’épouse de Brad Pitt dans le terrifiant Seven

    Avec Seven (1995), le cinéaste David Fincher propulse Gwyneth Paltrow dans un univers radicalement opposé à celui dans lequel Hollywood l’attendait. Elle y incarne Tracy Mills, jeune femme fraîchement installée dans une grande ville anonyme, épouse du détective interprété par Brad Pitt.

    Derrière ce rôle apparemment secondaire se cache un pivot émotionnel essentiel. Tracy devient la respiration d’un récit étouffant. Un contrepoint de douceur dans un monde ravagé par la violence et le fanatisme moral. Car ce film culte suit deux policiers enquêtant sur une série de meurtres ritualisés autour des sept péchés capitaux. Son interprétation, volontairement effacée, sert de point d’ancrage au spectateur, rendant la conclusion du film d’autant plus dévastatrice. À l’issue du tournage, une romance débutera d’ailleurs entre l’actrice et Brad Pitt.

    Seven (1996) de David Fincher, disponible sur HBO Max.

    Marty Supreme de Joshua Safdie, au cinéma le 18 février 2026.