15 mai 2024

Cannes 2024 : rencontre avec Bilal Hassani, star des Reines du drame

Deux ans après son excellent troisième album, Théorème (2022), Bilal Hassani revient en 2024 avec Glitter Sleaze Utopia, une mixtape de dix titres spécialement taillée pour le mois des fiertés. Pour Numéro, l’artiste de 24 ans à l’aura flamboyante se confie sur son retour sur la scène musicale et ses premiers pas au cinéma dans le film Les Reines du drame, réalisé par Alexis Langlois, présenté au Festival de Cannes. 

propos recueillis par Erwann Chevalier.

Bilal Hassani dévoile Glitter Sleaze Utopia, une mixtape pour le mois des fiertés 

 

Si depuis quelques années, Mariah Carey prend à cœur son rôle de mère Noël, Bilal Hassani s’érige, lui, en véritable icône de la communauté LGBTQIA+ qui célèbre tous les mois de juin ses facettes les plus flamboyantes. Et pour le plaisir de ses fans très fidèles, l’auteur-compositeur et interprète âgé de 24 ans annonce la sortie d’une nouvelle excellente mixtape de dix titres, intitulée Glitter Sleaze Utopia, prévue pour le 7 juin 2024 et spécialement taillée pour le mois des fiertés. 

 

Deux ans après une escapade musicale réussie avec son album, Théorème (2022) composé par le producteur GrandMarnier (du duo électro-pop Yelle), l’artiste au style ultra pointu se lance avec ce projet dans une exploration de nouvelles sonorités. Tantôt électro, tantôt house, drum’n’bass ou jersey, Glitter Sleaze Utopia exalte aussi la multitude de facettes qui bouillonnent en Bilal Hassani. 

 

Le chanteur est la star du film Les Reines du drame, présenté au Festival de Cannes 2024

 

Car au-delà de la musique et de la mode, la star qui déconstruit les normes de genre se révèle être un artiste complet qui fait bientôt ses premiers pas au cinéma dans le film Les Reines du drame, réalisé par le Français Alexis Langlois. Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2024, ce long-métrage raconte l’histoire incandescente d’une star de la pop, de son heure de gloire à sa descente aux enfers vue à travers les yeux d’un fan dévoué incarné par Bilal Hassani. 

 

En attendant la sortie de sa mixtape, son retour sur scène imminent avec sa tournée Summer Utopia en juin et son arrivée sur le grand écran, Bilal Hassani a trouvé le temps de se confier à Numéro

L’interview de Bilal Hassani sur son nouveau projet musical et son premier rôle dans Les Reines du drame 

 

Numéro : Vous jouez votre premier rôle au cinéma dans Les Reines du drame. Comment s’est passé le tournage ?
Bilal Hassani : C’était l’une des plus belles expériences de ma vie. Je pense que c’est assez indescriptible. Lorsque j’ai vu le film pour la première fois, on s’est tous dit avec les membres du casting qu’on ne sait pas si on vivra une expérience aussi forte après celle-ci. Lors du tournage, nous étions dans une bulle très safe qui laissait donc de la place à un jeu plus libre et plus intense, à l’image de mon rôle.

 

Le cinéma est une nouvelle carrière qui s’ouvre à vous ? 

Je ne sais pas si c’est une nouvelle carrière qui s’ouvre à moi. J’ai fait ces projets parce qu’ils sont arrivés à moi de manière un peu rigolote. Pour Les Reines du drame, c’était une discussion que j’ai eue avec Alexis Langlois, qui a finalement mené à ce rôle de Steevyshady. Et pour Nino dans la nuit, dans lequel j’ai tourné et qui sortira en 2025, c’est au départ un livre que j’ai adoré vu par un réalisateur que j’aime beaucoup. Je ne m’attends pas à quoi que ce soit dans le cinéma, mais je suis ravi d’avoir pu tenter l’expérience. Je faisais du théâtre quand j’étais petit. Pour Nino dans la nuit, je m’imaginais dans une troupe, parce que Steevyshady est très seul. 

 

Qu’est-ce qui est le plus différent entre le cinéma et la musique ? 

Tout est très différent. Je ne suis pas réalisateur quand je tourne dans un film, donc j’ai l’impression que ça me déresponsabilise un petit peu et ça m’amuse un peu plus. J’avais moins peur pendant que je tournais, de savoir comment les gens allaient recevoir ce projet. Je pense que c’est une pression qui appartient surtout au réalisateur. Ça me permettait de faire des choses sur lesquelles j’aurais été plus consciencieux si c’était pour l’un de mes clips. 

Pourquoi avoir nommé votre prochaine mixtape Glitter Sleaze Utopia ?
J’ai nommé cette mixtape Glitter Sleaze Utopia car elle définit un monde rêvé dans ma tête, une sorte d’utopie. Au départ, ce projet s’appelait Utopia. Mais les paillettes étaient très présentes dans tous les moodboards qu’on faisait. Et sur l’une des images était écrit Glitter Sleaze Utopia. Je me rappelle m’être dit: ‘J’aime trop ça, c’est cool !’ 

 

Comment décririez-vous cette mixtape ? 

Je pense que c’est une cour de récréation. J’ai été prolifique pendant les premières années de ma carrière avec trois albums très conceptuels où j’allais pour chacun au bout d’idées très précises. Là, je suis allé dans le studio avec beaucoup plus de lâcher prise. 

 

Quelles sont les influences de ce projet ? 

J’ai énormément écouté les chanteuses Erika de Casier, Mette, Björk, le producteur électro Sam Gellaitry mais aussi Charli XCX, Sophie, Magdalena Bay et Planet 1999

« Si je sors ce projet pendant le mois des fiertés, ça veut dire que je pourrais le chanter pendant les Prides et que je pourrais me produire devant un public qui comprend mes références et ce que j’aime. » Bilal Hassani

 

Quelle est la direction artistique de ce projet ? 

Je pense que la direction artistique de ce projet, c’est qu’il n’y en a pas. Visuellement, je voulais quelque chose d’assez simple. Je n’ai pas plein de perruques, je n’ai pas plein d’attitudes très différentes. Mais j’avais l’idée d’une femme, en 2011, qui arrive de New York pour aller à Coachella en enlevant juste deux pièces de sa tenue pour aller faire la fête. C’est cette party girl là qui est le personnage principal de cette mixtape. 

 

Cette mixtape était-elle dès le départ destiné au mois des fiertés ?
Oui, Glitter Sleaze Utopia a toujours été destinée au mois des fiertés. Je me suis toujours dit : « Il n’y aura pas trop d’intérêt à ce que je la sorte à un autre moment. » Si je sors ce projet pendant le mois des fiertés, ça veut dire que je pourrais le chanter pendant les Prides et que je pourrais me produire devant un public qui comprend mes références et ce que j’aime.

 

Quels sont vos futurs projets ? 

Glitter Sleaze Utopia sort le 7 juin. On va faire six beaux concerts cet été autour de la Pride puis Les Reines du Drame sortira au cinéma, et après ce sera le film Nino dans la nuit mais le meilleur reste à venir… 


Glitter Sleaze Utopia de Bilal Hassani, disponible le 7 juin 2024. Le film Les Reines du drame (2024) d’Alexis Langlois, avec Asia Argento et Bilal Hassani, n’a pas encore de date de sortie.