Féminicides, technologie, climat : le festival de photographie Circulation(s) annonce sa nouvelle programmation
Rendez-vous annuel des amateurs de photographie et prospecteurs de nouveaux talents, le festival Circulation(s), se prépare à réinvestir les murs du Cent Quatre, à Paris, le 13 mars prochain. Cette année, la 11e édition du festival de la jeune photographie européenne présentera 29 projets, réalisés par 33 artistes de 12 nationalités différentes.
Par La rédaction.
Une certaine mélancolie se dégage de la sélection du festival Circulation(s) cette année. Qu’elle soit le résultat d’un choix conscient ou non, elle est sans nul doute le reflet d’une année tourmentée, marquée par l’incertitude et le deuil d’une certaine idée de l’insouciance dont la jeune création artistique se fait le reflet. Cette année, 33 artistes deviennent les nouveaux ambassadeurs de la photographie de demain dans la onzième édition de cet événement annuel tenu au Cent-Quatre, dans le nord-est parisien, et qui devrait ouvrir ses portes le 6 mars prochain. Cette fois-ci, son traditionnel focus sur un pays d’Europe se concentre sur le Portugal à travers le travail de quatre talents qui en sont originaires.
Véritable tremplin artistique, le festival de photographie se veut aussi un vecteur d’une création contemporaine qui évolue au gré de l’actualité. Circulation(s) accueille de jeunes artistes qui sont les témoins directs d’une époque où se dessine, au fil des évènements politiques et naturels, un futur qui sera bientôt leur présent. Les préoccupations actuelles, comme le climat – en cohérence avec le thème de cette année de l’EMOP (European Month of Photography), “Repenser la nature” – mais aussi la question de l’immigration, de l’appartenance à une culture, de l’omniprésence de la technologie ou des violences faites aux femmes y seront évoquées en images.
Avec son installation Sobre(viver), « survivre » en portugais, Nina Franco mettra par exemple en lumière le fardeau des féminicides, usant de laine et de tulle rouge vif pour apporter un relief saisissant à des portraits de femmes aux yeux clos. Hanne Zaruma, jeune photographe de 21 ans, s’intéresse quant à elle à la problématique du transhumanisme, incorporant des fragments technologiques à son visage juvénile. Au coeur des manifestations irakiennes de novembre 2019, Charles Thiefaine s’est intéressé aux attitudes corporelles de la jeunesse en pleine révolution, tantôt dressés ou avachis, triomphants ou penauds ; au milieu de la méditérannée, le spleen au coeur et l’argentique à la main, Mathias Ponard capture des hommes et des femmes aux destins tragiques… Autant de projets que l’on pourra retrouver sur les cimaises du centre culture parisien, si tout se passe bien, dès le 13 mars prochain.
11e édition de Circulation(s). Festival de la jeune photographie européenne, du 13 mars au 2 mai 2021 au Centquatre, Paris 19e.