Numéro art célèbre Art Basel Paris avec une couverture digitale exclusive
Art Basel prend cette année possession du Grand Palais et c’est le Tout-Paris qui s’anime. Pour fêter l’évènement, Numéro art consacre à la foire une couverture digitale exclusive avec 8 galeristes essentiels à la scène parisienne. Tous y défendent bec et ongles la création émergente. Petit tour (en bateau) de leurs propositions…
Photo par Blommers & Schumm.
Texte par Thibaut Wychowanok.
Retrouvez le Numéro art 15 en kiosque et sur iPad.
Si la Fitzpatrick Gallery n’est arrivée qu’en 2021 rue de Turenne, dans le Marais, elle était déjà, avant ce déménagement, en passe de devenir un pilier de la scène artistique parisienne, exposant des artistes tels que Mathis Altmann, Chino Amobi, Jill Mulleady, Cooper Jacoby, Amelie von Wulffen, Hannah Weinberger, Cédric Rivrain ou, dernièrement, Arthur Marie. Depuis sa création, la galerie a eu plusieurs vies, et cet esprit caméléon semble expliquer une grande partie de l’attrait qu’elle exerce.
Les plus belles aventures naissent souvent d’un heureux hasard. Ce fut le cas de la galerie parisienne Anne Barrault, qui, en 1999, voit le jour “un peu par accident”, quand sa fondatrice se voit léguer un espace dans le Marais par la galeriste pour qui elle travaillait jusqu’alors. L’établissement se fait un nom dans le paysage artistique de la capitale, se distinguant par deux points forts : son intérêt pour la scène française émergente – on y croise régulièrement les œuvres de Neïla Czermak Ichti, Rayane Mcirdi et Jagdeep Raina – et son décloisonnement des médiums, ouvrant la galerie à des domaines tels que la bande dessinée et le cinéma.
Ils viennent tous deux de Sydney, et pourtant leur destin les a amenés jusqu’à Paris. En 2013, le commissaire d’exposition Joseph Allen Shea et son amie l’artiste Mel O’Callaghan inaugurent la Galerie Allen. L’objectif? Créer une “entité amibienne pour soutenir la création artistique et la production d’expositions”, précise Joseph Allen Shea. Car le cadre commercial est le véhicule qui permet aux œuvres et aux idées d’être visibles du public, et ensuite d’être archivées par les institutions dans leurs collections pour être montrées aux générations futures.” Si la galerie représente des artistes très établis comme Jacqueline de Jong, elle se distingue également par son soutien à une nouvelle génération, incarnée par Trevor Yeung ou encore Tarek Lakhrissi.
High Art est né du heureux hasard de la rencontre, en 2013, entre Jason Hwang, Romain Chenais et Philippe Joppin, ses trois cofondateurs. Depuis, la galerie s’est fait une place en offrant des expositions personnelles à des artistes comme Max Hooper Schneider ou Valerie Keane, et en proposant une programmation qui déjoue toute tentative de catégorisation facile, avec des noms comme John Russell, Philipp Timischl, Mélanie Matranga, Kentaro Kawabata, Wangshui ou Maryam Hoseini, mais aussi quelques nouveaux venus tels que Michael Ho ou Karla Kaplun.
C’est un peu par hasard que l’Italien Daniele Balice et l’Allemand Alexander Hertling joignent leurs noms en 2007 pour fonder la galerie Balice Hertling, après avoir aidé des amis sur la programmation du project space castillo/corrales à Belleville. Rapidement, le duo s’impose sur la scène des galeries parisiennes, avec une programmation exigeante et ouverte à l’international, et une capacité à dénicher de très jeunes artistes et à lancer leurs carrières, à l’instar de Ser Serpas, Julie Beaufils, Alex Ayed ou Xinyi Cheng. Le cas le plus spectaculaire étant celui de Pol Taburet qui, à seulement 27 ans, rencontre depuis quelques années un succès croissant.
Même si Guillaume Sultana ouvre sa galerie en 2010 dans le Marais, ce n’est pas le “quartier des galeries à Paris” qui garantira son succès. D’ailleurs, au bout de quatre ans, il le quitte pour aller s’installer à Belleville, dans l’Est parisien alors en pleine effervescence artistique. Depuis, la galerie est revenue rue Beaubourg avec un vaste espace où les visiteurs se déplacent alors pour venir voir les œuvres de Jesse Darling, Benoît Piéron ou encore Paul Maheke, souvent traversées par les questions d’identités, queer et politiques.
Avec sa façade pourpre, difficile de passer à côté de la galerie Sans titre qui, depuis 2022, s’est installée rue Michel-le-Comte, dans un secteur très prisé, entre le Centre Pompidou et la constellation de galeries qui parsèment le Marais. Ce qui a débuté en 2016 comme une “plateforme curatoriale”, d’abord dans l’appartement de sa fondatrice Marie Madec, puis de manière nomade, a atteint cette année un nouveau niveau de reconnaissance, qui la voit participer au secteur principal d’Art Basel Paris.
Défendant aujourd’hui quinze artistes, principalement d’une trentaine d’années et peu connus en France, Édouard Montassut conserve une vision exigeante et à long terme, espérant d’abord voir leurs œuvres gagner les murs des musées. Un pari qui a fonctionné très tôt avec le jeune artiste multimédia Özgür Kar (né en 1992), dont on a pu voir les œuvres à la Biennale de Lyon et la Fondation Louis Vuitton ces dernières années
Les stands des galeries Sans titre, Fitzpatrick, Sultana, High art, Balice Hertling, Anne Barrault, Allen et Edouard Montassut sont à retrouver à Art Basel Paris, du 18 au 20 octobre au Grand Palais, Paris 8e.