James Turrell : le maître de la lumière éblouit la galerie Gagosian
Figure majeure de l’art contemporain, le maître de la lumière James Turrell dévoile à la galerie Gagosian quelques unes de ses dernières œuvres, dont de nouvelles installations perdant le spectateur dans leurs méandres de couleurs.
James Turrell : le maître de la lumière de retour à Paris
Peu d’artistes peuvent s’enorgueillir du statut de “légende de l’art contemporain”, mais James Turrell est de ceux-là. Grand représentant du mouvement Light and Space – né en Californie dans les années 60 –, l’Américain doit depuis six décennies son succès mondial à ses installations saisissantes et ultra sensorielles, jouant avec la couleur pour bousculer la perception et créer des expériences uniques. À 81 ans, le “maître de la lumière” bénéficie d’un solo show d’ampleur chez Gagosian, à Paris. Un événement marquant, alors que la dernière exposition muséale de l’artiste dans la capitale française remonte à 2006, au Centre Pompidou.
L’impact du Californien est tel qu’il a fait naître des sites touristiques aux quatre coins du monde. Depuis 1974, ses Skyspaces, fameuses capsules à taille humaine baignées de lumière colorée et ouvertes sur le ciel, poussent comme des champignons, de la Norvège à l’Australie. Aujourd’hui, on en dénombre pas moins de 85. Théâtres de l’immatériel contenus dans des espaces fermés, ses Ganzfelds témoignent eux aussi de son talent à diriger les couleurs tel un chef d’orchestre, afin de chambouler notre perception de la profondeur.
L’exposition d’ampleur de l’artiste chez Gagosian
Une immersion possible seulement avec des surfaces adaptées. Ainsi, plutôt que les salles de ses antennes en plein Paris, Gagosian confie à Turrell les clés de son immense bâtiment au Bourget, à quelques encablures de l’aéroport, précédemment investi par des artistes tout aussi renommés tels que Takashi Murakami.
ans l’espace du rez-de-chaussée, l’octogénaire peut ainsi dévoiler au public français son dernier Ganzfeld, où des projections colorées sur des murs vierges et arrondis provoquent une perte totale de repères. En outre, l’Américain présente également l’un de ses Wedgeworks, installation où la lumière vibre grâce à des surfaces réfléchissantes, ainsi que des œuvres murales et des gravures sur bois.
Roden Crater : le projet d’une vie
Intitulée “At One“, l’exposition de l’artiste permet aussi, et surtout, de retracer l’histoire de son œuvre la plus ambitieuse à ce jour : le Roden Crater. Acquis en 1977 par James Turrell, ce site volcanique de l’Arizona s’enrichit depuis de dizaines d’espaces et de tunnels pour composer un vaste observatoire du ciel. En attendant l’ouverture du lieu au public, déjà reportée plusieurs fois, Gagosian réunit plusieurs étapes de ce travail en cours : maquettes, plans, photographies et hologrammes aux grandes qualités esthétiques, qui documentent le projet et s’affirment désormais comme des œuvres d’art à part entière.
“James Turrell. At One”, jusqu’à juin 2025 chez Gagosian, Le Bourget.