Artiste à suivre : Henry Curchod, digne héritier des Nabis

Par Anya Harrison.

Henry Curchod, un peintre héritier des Nabis

“Un chaos maîtrisé, vibrant d’intuition.” Voici la définition que donne la collectionneuse Hélène Nguyen-Ban aux peintures et dessins aux couleurs vives, aux perspectives multiples et déstabilisantes, et aux ambiances fantastiques que propose ce jeune artiste australo-suisse, né en Californie, mais qui, après avoir étudié les beaux-arts en Australie, vit et travaille à Londres.

Les toiles de Henry Curchod, recouvertes de marques gestuelles à l’huile, au fusain et à la gouache, font apparaître des personnages anonymes, acteurs de cette bizarre pièce de théâtre, de ce drame troublant qu’est la vie, où tout semble être en perpétuel mouvement.

“Son geste est nerveux, presque musical… comme une sorte de ‘calligraphie mentale’ qui relierait le figuratif à quelque chose de plus profond, presque inconscient”, rajoute Hélène Nguyen-Ban. Pour elle, la peinture de Curchod évoque les Nabis,“notamment Bonnard ou Vuillard, dans cette manière si subtile d’intégrer la figure humaine au mouvement global de la toile, sans jamais la détacher du fond”.

La nouvelle coqueluche de la galerie Clearing

Son exposition chez Clearing à New York en 2024 en donnait une remarquable illustration. Henry Curchod y a présenté en effet toute une série d’œuvres dans lesquelles le premier plan et l’arrière-plan sont presque indiscernables.

On peine à distinguer les figures humaines cachées derrière des bandes horizontales évoquant des stores vénitiens [Strapped to your wheel (2023), ou So not rainbow rhythms (2023)]. Des toiles qui, pour Hélène Nguyen-Ban, semblent fixer “des instants suspendus, des fragments d’émotions. Comme si l’artiste ouvrait une brèche dans le réel pour y inscrire des souvenirs.”

Henry Curchod est représenté par la galerie Clearing.
Des œuvres de l’artiste sont actuellement présentées par la galerie pendant Art Basel dans l’exposition Maison Clearing, du 15 au 21 juin 2025, Bannwartweg 39, Bâle.