Art Basel Paris 2024 : zoom sur la Fitzpatrick Gallery
Du 18 au 20 octobre, le Grand Palais accueille la troisième édition de la foire d’art contemporain Art Basel Paris. Parmi les 195 galeries participantes, focus sur la Fitzpatrick Gallery, fervente défenseure de la création émergente à Paris, qui présente notamment sur son stand des œuvres de l’artiste Cédric Rivrain.
Texte par Anya Harrison.
Portrait par Blommers & Schumm.
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La Fitzpatrick Gallery à Art Basel Paris
Si la Fitzpatrick Gallery n’est arrivée qu’en 2021 rue de Turenne, dans le Marais, elle était déjà, avant ce déménagement, en passe de devenir un pilier de la scène artistique parisienne, exposant des artistes tels que Mathis Altmann, Chino Amobi, Jill Mulleady, Cooper Jacoby, Amelie von Wulffen, Hannah Weinberger, Cédric Rivrain ou, dernièrement, Arthur Marie. Depuis sa création, la galerie a eu plusieurs vies, et cet esprit caméléon semble expliquer une grande partie de l’attrait qu’elle exerce.
“Le premier chapitre de l’histoire de la galerie s’est ouvert en 2013 à Los Angeles, avec Alex Freedman, mon ancienne associée”, explique Robbie Fitzpatrick qui, en 2020, après le départ de Freedman, a repris la galerie à son seul nom. Les deux fondateurs s’étaient rencontrés alors qu’ils vivaient à Berlin, et “les premières années notre priorité a été de faire venir des artistes européens qui gravitaient dans notre communauté, et de les exposer à Los Angeles. Dès la première année d’existence de la galerie, nous avons également été à l’origine de la foire alternative Paramount Ranch”, qui réunissait de jeunes espaces internationaux sur un ancien plateau de tournage de westerns.
En 2018, avec l’aide de l’un de ses artistes, Matthew Lutz-Kinoy, la galerie s’est agrandie en ouvrant un avant-poste rue Saint-Bon, “un endroit parfait pour tester une implantation à Paris”. Après le départ de Freedman, Fitzpatrick a décidé de faire une pause : “Une période de transition sans espace à gérer, et une décision qui a été plutôt bien inspirée puisque c’était juste avant l’arrivée de la pandémie de Covid. J’ai voulu ensuite chercher un nouveau lieu pour relancer la galerie seul, sous un nouveau nom, et la réouverture s’est faite en octobre 2021 avec une grande exposition collective intitulée Still Time.”
“Je suis attiré par les artistes capables – que ce soit à travers un prisme poétique ou par le biais du fantastique – d’extraire le spectateur du réel pour le faire entrer dans leur propre façon de voir le monde”.
Robbie Fitzpatrick.
Dès le départ, la notion de communauté a été essentielle, qu’il s’agisse d’instaurer “une atmosphère où les gens se sentent les bienvenus, ou que cette dimension s’applique à d’autres projets que nous avons lancés, comme le Basel Social Club ou le Salon d’été”. Au niveau du programme de la galerie, “j’ai un penchant particulier pour les récits, admet Fitzpatrick. Je suis attiré par les artistes capables – que ce soit à travers un prisme poétique ou par le biais du fantastique – d’extraire le spectateur du réel pour le faire entrer dans leur propre façon de voir le monde. Il m’arrive d’aimer des œuvres étranges ou teintées d’humour, mais toujours avec quelque chose qui vous éloigne de la réalité.”
C’est incontestablement le cas chez Cédric Rivrain, artiste basé à Paris, qui peint des portraits intimes de celles et ceux qui l’ont inspiré ou ont joué un rôle important dans sa vie. Par le passé, il a pu s’agir par exemple de Lili Reynaud-Dewar, d’Oscar Tuazon, de Jacques de Bascher, de Juliana Huxtable ou de Jade Guanaro Kuriki-Olivo (plus connue sous le nom de Puppies Puppies). “Le travail de Cédric est l’exemple parfait de ce qui m’attire, explique Fitzpatrick. Il y a chez lui quelque chose de presque cinématographique. Sur le plan formel, ses talents de peintre sont complètement bluffants, et il est capable de donner vie à ses modèles sur la toile, où les yeux sont si expressifs qu’en les regardant on se sent comme hypnotisé.”
Art Basel Paris du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.