16 oct 2024

Art Basel Paris 2024 : zoom sur la galerie Sans Titre

Du 18 au 20 octobre, le Grand Palais accueille la troisième édition de la foire d’art contemporain Art Basel Paris. Parmi les 195 galeries participantes, focus sur la galerie Sans titre, fervente défenseure de la création émergente à Paris, qui présente notamment sur son stand des œuvres de l’artiste Agnes Scherer.

Texte par Anya Harrison.

Portrait par Blommers & Schumm.

Marie Madec de la Galerie Sans Titre photographiée par Blommers & Schumm pour Numéro Art.
Marie Madec de la galerie Sans titre porte une veste et un pantalon en coton, Ottolinger, et un collier en argent, Lalaounis. Photo : Blommers & Schumm pour Numéro art. Stylisme : Emmanuelle Ramos. Coiffure : Marion Anée chez Call My Agent. Mise en beauté : Khela chez Call My Agent. Set design et retouche : Anuschka Blommers & Niels Schumm. Assistantes réalisation : Lola Maqueda, Asalah Benatia et Galatée Stroh. Merci à Luc Jossinet.

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La galerie Sans titre à Art Basel Paris

Avec sa façade pourpre, difficile de passer à côté de la galerie Sans titre qui, depuis 2022, s’est installée rue Michel-le-Comte, dans un secteur très prisé, entre le Centre Pompidou et la constellation de galeries qui parsèment le Marais. Ce qui a débuté en 2016 comme une “plateforme curatoriale”, d’abord dans l’appartement de sa fondatrice Marie Madec, puis de manière nomade, a atteint cette année un nouveau niveau de reconnaissance, qui la voit participer au secteur principal d’Art Basel Paris.

Avant de devenir une partie intégrante de la scène artistique parisienne, Sans titre a investi “des lieux atypiques : un chantier naval sur le port de Marseille, un immeuble complètement décati au cœur de Paris, une maison coloniale à Mexico…”, se souvient Marie Madec. “Des espaces avec une identité architecturale, culturelle ou historique très forte. L’objectif était de permettre aux artistes [principalement émergents] d’exposer, de se libérer du white cube et de raconter l’histoire de ces lieux de manière fictionnelle.

Jessy Razafimandimby, Yesterdays (2024), acrylique sur drap de coton, 46 x 36 cm © Cynthia Mai Amman, courtesy of the artist.
Jessy Razafimandimby, Yesterdays (2024), acrylique sur drap de coton, 46 x 36 cm © Cynthia Mai Amman, courtesy of the artist.

Un objectif qui s’apparente à un fil rouge tant l’envie d’une certaine “théâtralité” est évidente, même au moment où Sans titre trouve son premier site, un espace de 22 m2 niché dans une cour de la rue du Faubourg-Saint-Martin, donnant sur l’entrée des artistes du Théâtre-Antoine. “Nous aimons raconter des histoires avec les artistes. On immerge le visiteur dans un univers qui le sort de son quotidien, en proposant des expériences toujours théâtrales, assez enveloppantes, portées notamment par la performance, l’installation ou la sculpture”, explique Marie Madec.

Et cette ambition trouve à s’accomplir grâce à des artistes aussi divers que Robert Brambora (le premier que la galerie a représenté), Hamish Pearch, Sequoia Scavullo, Ezio Gribaudo ou Aysha E Arar (avec qui Sans titre collabore depuis trois ans déjà, mais qui n’a officiellement rejoint la galerie que cette année).

Ce désir de renverser les codes établis se poursuit jusque dans les foires. À Paris, trois artistes seront montrés dans une présentation articulée autour de l’espace domestique. Une installation de Jessy Razafimandimby, jeune artiste helvético-malgache basé à Marseille, qui “s’emploie à réenchanter les objets chinés, anciens, notamment les objets qui ont un passé colonial”, sera présentée, avec un monumental lit à baldaquin en papier d’Agnes Scherer et des œuvres de l’artiste danoise Tanja Nis-Hansen, dont le travail met en scène le corps – non productif, malade, au repos ou qui attend – sous l’emprise du capitalisme contemporain.

Tout le concept du stand consiste à créer un moment suspendu, avec cette idée de repos, de détente par rapport à l’univers anxiogène et très actif de la foire”, explique Eloi Boucher, codirecteur de Sans titre depuis 2020. “C’est Tanja Nis-Hansen qui nous l’a justement fait remarquer : aujourd’hui le corps de l’artiste n’est plus jamais représenté au repos, n’est plus jamais imaginé dans sa fonction de repos, alors que c’est le concept même d’être artiste”, conclut Marie Madec.

Art Basel Paris du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.

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