3 sept 2021

Quelles expositions de design visiter durant la Paris Design Week ?

Depuis onze ans à Paris, la rentrée se fait sous le signe du design avec la Paris Design Week, qui célèbre ce domaine de création à travers de multiples projets. Cette année, l’événement revient à partir du 9 septembre avec plus de 300 adresses à visiter, entre expositions muséales, œuvres publiques, vitrines, galeries et autres boutiques. Tour d’horizon de sept d’entre elles, toutes imaginées en lien avec le thème de cette nouvelle édition : “Développement Désirable”.

Matias Karsikas, “Mätäs (Touffe)” (2018). Photo: Matias Karsikas

1. Les céramiques féériques de Matias Karsikas

 

 

Fleurs géantes, troncs d’arbres et autres algues dégoulinant de couleurs : la flore modelée par Matias Karsikas semble provenir d’un monde fantastique dont lui seul possèderait la clé. Âgé d’à peine 32 ans, le créateur finlandais, élu l’an passé “Jeune designer de l’année“ par Design Forum Finland, travaille la céramique avec lenteur et précision, très attentif à “ne pas étouffer la voix du matériau”. Jouant sur des accumulations de volumes courbes répétitifs, ses créations mêlent l’artisanat et le design industriel pour composer des pièces uniques, aussi fragiles que fascinantes, dont il présente une sélection pendant six moi à l’Institut Finlandais.

 

 

Carte blanche à Matias Karsikas, du 10 septembre 2021 au 19 février 2022 à l’Institut Finlandais, Paris 5e.

2. Les fleurs surcyclées de William Amor

 

 

Véritable écrin en plein cœur du Marais, le musée Cognacq-Jay est un trésor pour les amateurs du XVIIIe siècle et de ses arts. Entre rococo et néoclassicisme, les intérieurs d’époque qui y sont recomposés plongent dans le faste du siècle des Lumières et de son aristocratie, agrémentés de célèbres tableaux de François Boucher et Jean-Honoré Fragonard, entre autres. Pendant quelques jours, ce décor historique rencontre les créations florales du designer William Amor. Leur particularité : ces hibiscus, roses et anémones sont en fait réalisés à base de déchets plastiques, comme des sacs ou des bouteilles, que leur auteur a sublimés avec une extrême minutie jusqu’à les transformer en pistil et étamines. Une manière d’allier surcyclage et beauté.

 

 

Carte blanche à William Amor, du 9 au 19 septembre au musée Cognacq-Jay, Paris 3e.

© PCG NJOYA mmodboard

3. Les nouveaux talents du design

 

 

Trois espaces d’exposition, des appels à projet, une vente aux enchères et des accrochages thématiques : tel est le programme de la Paris Design Week Factory cette semaine. Du 9 au 13 septembre, l’événement annuel qui soutient et défriche les nouveaux talents du design propose une vitrine complète de la création contemporaine dans différentes adresses du troisième arrondissement parisien. À l’Espace Commines, plusieurs dizaines de designers sont réunis autour du thème de cette nouvelle édition, Développement Désirable, tandis que la galerie Joseph accueille dans un de ses espaces les propositions spontanées de professionnels, et dans un autre une sélection de créateurs internationaux, originaires du Cameroun au Mexique en passant par la Slovénie.

 

 

Paris Design Factory, du 9 au 13 septembre à l’Espace Commines et la Galerie Joseph, Paris 3e.

4. Design éco-responsable et matériaux insolites dans un hôtel particulier

 

 

Comment créer des objets avec des coquillages, du lait ou encore des champignons ? Depuis des années, de nombreux designers animés par ces questions cherchent des manières innovantes d’utiliser ces matériaux naturels et insolites dans des pièces pérennes et résistantes. À travers son association Design Soutenable, Hélène Aguilar en réunit plus d’une quarantaine, tels que les créateurs Pauline Esparon, Samy Rio et Lucile Viaud, dans son exposition “Frugal” qui investit les 300 m2 d’un hôtel particulier du Marais. Un riche aperçu des nouvelles possibilités de produire sans détruire l’environnement.

 

 

“Frugal. Un nouveau regard sur le beau” d’Hélène Aguilar, du 9 au 18 septembre à l’Hôtel de Coulanges, Paris 4e.

Table “Dialogue 06” par François Coquerel. Marine Bonnefoy

5. La première édition du salon GURU

 

 

Si la Paris Design Week recèle d’événements et expositions, présentées cette années en même temps que le salon historique de design Maison&Objet, ceux-ci s’agrémentent en plus d’un nouveau salon au cœur de Paris : GURU. C’est au sein de la maison de vente aux enchères Cornette de Saint Cyr, dans le huitième arondissement parisien, que les visiteurs pourront assister à sa première édition. Fondé par le directeur du département de design contemporain de la maison François Epin avec la galeriste et commissaire d’exposition Graziella Semerciyan, celui-ci présentera du 11 au 17 septembre sur trois étages une sélection de bijoux, objets et meubles mettant l’artisanat à l’honneur, exposés par des galeries, agences et studios de création.

 

 

GURU, Crafts & Design Fair, du 11 au 16 septembre à la maison Cornette de Saint Cyr, Paris 8e.

6. Les meubles pixellisés de Miguel Chevalier et A+A Cooren

 

 

Près de 5 mètres de long pour 3 mètres de large : telles sont les impressionnantes dimensions du tapis actuellement déroulé dans l’enceinte intimiste de la chapelle des Gobelins. Parsemé de pixels noirs et blanc, l’objet s’assortit à un canapé et deux chauffeuses qui déclinent ce motif ainsi qu’une table basse en verre loupe dans une installation jouant joyeusement sur la perception. À l’occasion de la Paris Design Week, le Mobilier national, en charge de la conservation de la Manufacture des Gobelins, a invité l’artiste Miguel Chevalier, connu pour ses installations numériques immersives, à réaliser cette pièce monumentale à l’aide de sept couleurs de laine pendant que l’une de ses vidéos, projetée au plafond, y répond. Le duo de designers franco-japonais A+A Cooren s’est également joint au projet, proposant quant à lui ces trois assises sobres aux lignes pures, disposées pour plonger le visiteur “dans un nuage de pixels”.

 

 

Miguel Chevalier et AA+ Coren, du 8 au 19 septembre à la Chapelle de Gobelins, Paris 13e.

Pierre Bonnefille, “Meditation Room” @ MNAAG Hotel d’Heidelbach © Luca Bonnefille

7. Les fresques étincelantes de Pierre Bonnefille 

 

 

Le bois, la peinture et l’Asie, Pierre Bonnefille les connaît bien. Depuis une vingtaine d’années, ce peintre, designer et maître d’art français transforme les espaces intérieurs grâce à ses toiles, dessins, sculptures et fresques mettant la texture et la lumière à l’honneur, et qui traduisent sa puissante fascination pour les cultures d’Orient. Une approche qui n’a pas manqué d’intéresser le musée national des Arts asiatiques : pour l’occasion, ce dernier invite l’artiste à investir l’ensemble d’une salle de son hôtel d’Heidelbach par des parois étincelantes recouvertes d’or, pendant que certaines de ses sculptures et dessins s’immiscent entre les pièces chinoises historiques déjà exposées dans le bâtiment.

 

 

Pierre Bonnefille, “Méditation Room”, du 1er au 20 septembre au musée Guimet et à l’Hôtel d’Heidelbach, Paris 16e.