Qui est Suki, l’alter ego du mannequin Jade Rabarivelo ?
Lorsque la jeune mannequin de 22 ans Jade Rabarivelo ne pose pas pour de superbes campagnes de mode, elle devient Suki et compose puis interprète ses propres morceaux, sensuels et mélancoliques. Alors qu’elle vient de sortir son nouvel clip ténébreux, Lucky, rencontre avec une artiste à suivre.
par La rédaction.
et propos recueillis par Violaine Schütz.
Si Kate Moss et Devon Aoki avaient eu une fille, elle aurait sûrement eu des airs de Jade Rabarivelo. D’ailleurs, on lui parle souvent de Kate Moss dans le milieu de la mode, la faute à son visage de poupée et à ses pommettes hautes, son regard énigmatique et son style inspiré de la fin des années 90, entre Alizée et O-Ren Ishii.
Jade Rabarivelo alias Suki, mannequin et chanteuse à suivre
Quant à Devon Aoki, elle lui a inspiré son surnom, “Suki”, le nom de son personnage dans la célèbre franchise Fast & Furious lancée en 2002. Après qu’on lui ait souvent fait remarquer sa ressemblance avec la jeune mannequin, Jade Rabarivelo, 22 ans, s’est approprié ce sobriquet, et en a fait son nom d’artiste : « J’étais à une soirée et quelqu’un m’a dit « You look like Suki!. More like Baby Suki. » Suki est le nom du personnage joué par Devon Aoki dans Fast & Furious 2. J’avais déjà entendu plusieurs fois que je ressemblais à l’actrice. J’étais très jeune à l’époque et j’avais une « baby face ». J’ai d’abord choisi le nom Baby Suki puis avec le temps, le « Baby » est parti et « Suki » est resté. »
Une musique qui se situe entre Billie Eilish et Jorja Smith
Lorsqu’elle n’est pas en shoot (pour des campagnes telles que Nodaleto, Fendi ou Versace Jeans) ou sur les podiums, le mannequin s’adonne à son autre passion : la musique. Compositrice et interprète, Jade devient Suki et compose des titres alternatifs, emprunts de R’n’B et de soul, et pose sa voix encore adolescente sur des airs souvent lo-fi.
Parisienne depuis toujours, Jade Rabarivelo est la fille d’une Franco-polonaise et d’un père américain aux origines malgaches et malaysiennes. C’est justement ce dernier qui lui offre sa première guitare pour ses 13 ans, objet fétiche qui ne la quittera plus. « J’ai toujours baigné dans un environnement musical, avoue-t-elle. J’ai toujours chanté avec mon papa qui joue de la guitare et qui m’a par la suite appris à en jouer ainsi que du piano. J’ai composé ma toute première chanson quand j’avais 8 ans. Ce n’était pas un chef-d’œuvre pour être honnête (rires) et j’ai commencé à poster mes propres compositions sur les réseaux quand j’avais 13 ans. » Encore adolescente, la musicienne poste régulièrement sur Soundcloud et sur Facebook ses morceaux mélancoliques. Et elle séduit rapidement un groupe de fans fervents.
Ses inspirations semblent claires : quelque part entre la pop macabre de Billie Eilish et le R’n’B sensuel de Jorja Smith. Pourtant, la chanteuse Suki cite d’autres influences : « J’écoute beaucoup de choses différentes. J’ai grandi avec un papa qui écoutait beaucoup de blues, de funk et de R’n’B. À la maison, on écoutait du Ray Charles, B. B. King, Stevie Wonder, Earth, Wind and Fire, Jimi Hendrix, Eric Clapton… J’écoute aussi pas mal de metal, notamment des groupes comme Slipknot, Lamb of God, Avenged Sevenfold et d’autres issus de sous-genres du metal. Mais j’écoute aussi du rap et de la pop Indie. J’aime beaucoup Mitski et Phoebe Bridgers qui m’inspirent beaucoup et j’adore le travail de Mike Dean. »
« Je ne pense pas que je rentre dans les cases que sont les « genres » musicaux. » Suki
En accord avec ses influences éclectiques, la musique de Suki est de plus en plus riche. Dans son titre Lucky, dont elle vient de sortir le clip, elle se révèle cependant plus sombre et sexy que jamais, notamment à la fin (très expérimentale) du morceau.
Celle qui a sorti l’an dernier un EP intitulé Nineteen (moins lo-fi que ses premiers titres) explique : « Quand on me demande quel genre de musique je fais, je prends toujours beaucoup de temps à répondre car je ne pense pas que je rentre dans les cases que sont les « genres » musicaux. Ma musique est diverse et expérimentale. Je voyage à travers les différents style et me les approprie à ma façon en faisant toujours quelque chose qui me ressemble. »
Elle précise cependant : « Nineteen est un projet qui a beaucoup aidé à développer ma confiance en moi : j’ai beaucoup aimé me cacher derrière l’autotune, les grosses basses et les synthétiseurs mais je pense qu’il est temps de se mettre à nu. Les chansons acoustiques feront toujours parties de ma musique. Avant de revenir à mes racines, j’avais besoin de passer par une phase expérimentale. Je travaille actuellement sur un nouveau projet : de vieilles chansons écrites avec ma guitare dans ma chambre que j’ai commencé à retravailler. » Elle ajoute : « Je me reconnecte à mes racines. J’ai eu du mal à accepter le fait qu’un jour les gens allaient entendre ces chansons si intimes et crues, qui parlent de sujet beaucoup profonds. Ce projet est un grand aboutissement personnel et j’ai hâte que le monde découvre cette facette de ma personne que j’ai toujours essayé de cacher. »
Lucky (2024) de Suki, disponible.