Au défilé Versace, Donatella revisite l’âge d’or de la maison

Par Camille Bois-Martin.

Publié le 1 mars 2025. Modifié le 2 mars 2025.

Le meilleur de Versace

Depuis 2017 et les vingt ans de la disparition de son frère et fondateur de la maison, Gianni Versace, Donatella signe des collections teintées de nostalgies. Chaque saison, les motifs et les codes iconiques de la marque se modernisent ou se déploient de façon quasi identique.

Notamment parce qu’elles réactualisent le glamour sulfureux et un poil kitsch qui a fait son succès au cours des deux dernières décennies du 20e siècle. Ainsi, si l’on s’en tient aux images de ce défilé automne-hiver 2025-2026, on pourrait presque croire à des photographies d’archives…

Sur les doublures des manteaux, les chemises en satin ou sur les robes bustiers se déploient les emblématiques motifs léopards et chaînes, du rouge pétant, du jaune vif, mais aussi le visage de Médusa, symbole de Versace. Les épaulettes larges, débordant des épaules et façonnant des silhouettes puissantes et rétro, puisent dans les collections de haute couture des années 90 de la maison.

Tandis que des décolletés, découpes, broderies et imprimés en V inondent les looks, et martèlent l’initiale de la marque. Tout en faisant écho à la collection automne-hiver 1991-1992, au gré de poches et de cols entièrement cloutés en forme de V.

Un défilé automne-hiver 2025-2026 glamour et baroque

Dans cette collection automne-hiver 2025-2026, Donatella Versace multiplie ainsi les références à la mode glamour et baroque façonnée par son frère avant sa disparition en 1997. Les imprimés matelassés s’inspirent par exemple des rideaux, des papiers peints et du mobilier qui peuplaient la résidence italienne de ce dernier (et qui nourrissent aujourd’hui les lignes de décoration Versace Home).

De même pour les costumes de ballet imaginés par Gianni, qui se réinventent ici au gré de robes corsetées, de crinolines et de jupes bouffantes, créant des looks théâtraux et impactants. Côté accessoire, les sacs rendent également hommage à l’iconographie de la maison italienne.

Outre la poignée en V du nouveau modèle Virtus, le Kleio sort des archives et se modernise en version tweed, imprimé des motifs emblématiques de la marque. Les escarpins Medusa se déclinent en une multitude de couleurs, tandis que les colliers-chaînes mettent également en avant le visage mythologique sur les incontournables pièces de monnaie Versace.

Donatella Versace explore l’impression 3D

Parmi les matières opulentes et luxueuses utilisées au sein de ce défilé Versace se trouve notamment le velours. Un tissu difficile à manipuler, qui a marqué l’imaginaire et le premier souvenir mode de Gianni Versace : alors enfant, il découpe devant sa mère sa première robe en velours.

Un hommage à son frère et au savoir-faire des ateliers, que Donatella poursuit au gré des robes en maille métalliques, dont la matière torsardée en spirales est une des signatures des petites mains de la maison.

Mais la créatrice ne se restreint pas au passé, et aborde également le futur de la mode. Notamment au travers d’un bustier, d’une robe et d’une jupe évasée imprimées en 3D et ornées de cristaux. Car le succès de la marque ne repose pas uniquement sur l’héritage de Gianni : Donatella tient à elle seule, et depuis près de trente ans, les rênes d’une des maisons les plus emblématiques du monde de la mode.

Et elle fait, elle aussi, partie de son passé. En témoignent les deux sublimes robes tissées de fils d’argent et d’or, brodés de perles, de cristaux et de tubes, qui font référence à la collection Atelier Versace automne-hiver 1998-1999, signée de l’iconique créatrice de mode.