28 juil 2025

Où dormir à Costa Navarino ? Dans une villa avec piscine du W

À trois heures d’Athènes et à dix minutes de Pylos, dans le Péloponnèse, le premier hôtel de la marque W, en Grèce, se distingue par son restaurant Parelia, son spa Away, et ses parcours de golf, impeccables.

  • Par Éric Dahan.

  • Publié le 28 juillet 2025. Modifié le 31 juillet 2025.

    La Costa Navarino, votre prochaine destination estivale ?

    Vous n’avez encore jamais entendu parler de Costa Navarino ? Normal, cette destination est une invention récente. Navarino, fut d’abord l’autre nom que la République de Venise donna, après l’avoir conquis, à Pylos : un charmant village portuaire en Messénie. Pour ceux qui ne connaîtraient pas non plus la Messénie, c’est un district du Péloponnèse, dont la capitale est Kalamata, d’où proviennent de fameuses olives qui font la joie des gastronomes. Par extension, on a ensuite donné le nom de Baie de Navarino à l’enclave successivement occupée par les Ottomans, les Francs, les Russes les Égyptiens… dont Pylos est le port.

    Mais alors, Costa Navarino, “qu’est-ce que c’est”, comme auraient pu le chanter les Talking Heads ? C’est un projet immobilier de 1,2 milliard d’euros, initié par Vassilis Constantakopoulos. Après avoir fait fortune dans le transport par containers, cet armateur, originaire d’une famille modeste de Messénie, est revenu pour y créer une réserve écologique.

    Après avoir acquis des parcelles de la côte qui s’étend de Pylos à Gargalianoi, il a construit un ensemble d’hôtels et de résidences qu’il a confiés à des marques diverses, comme Westin, Mandarin Oriental et W, avec pour consigne de respecter les principes du développement durable. Devenu une destination à part entière, cet ensemble est désormais indiqué par des panneaux routiers qui stipulent bien Costa Navarino.

    Rendez-vous à l’hôtel W

    L’emplacement. L’aéroport de Kalamata est à quarante minutes de Costa Navarino. Mais Aegean Airlines ne propose pas de vols directs, tous les jours, depuis la France. Nombre d’hôtes atterrissent donc à Athènes et conduisent trois heures ou, mieux, se font conduire, pendant trois heures, par un chauffeur du W.

    La suite. Vous fantasmez sur le Panwaburi Beachfront Resort de Phuket, rêvez de plonger directement de votre terrasse au réveil et de faire le tour de votre hôtel à la nage ? Plus besoin de s’envoler pour la Thaïlande car les chambres, en rez-de-chaussée, du W donnent également sur une piscine serpentant le long de la propriété. Si vous êtes plus de deux ou avez besoin d’espace, il faudra toutefois réserver une villa.

    Les chambres, suites, et villas, conjuguent le beige, le gris et le blanc, et sont décorées à la croisée du chic rustique et du modernisme. Douche à l’italienne entièrement vitrée avec son ciel de pluie dans les chambres simples ; baignoire îlot en plus dans les suites et villas ; literie confortable ; guéridons en métal ; fauteuils en lanières de cuir ; vaste dressing et coin bar, luxueusement lambrissés ; poufs en tissu ; luminaires en rotin… Le décor est élégant et reposant à la fois, ce qui est exactement ce que l’on recherche dans un établissement balnéaire.

    Un Negroni les pieds dans le sable…

    Le bar. Surplombant la propriété, le W lounge et sa terrasse sont l’endroit idéal pour siroter un cocktail en regardant le coucher du soleil avant d’aller dîner, à moins de tomber amoureux de la vue et de rester manger sur place. Votre humble serviteur a commencé son séjour bien sagement, avec un Negroni à peine twisté au mezcal et au coco, puis l’a achevé en mode extrême avec une Beetroot Margarita, soit une Margarita à la betterave, mixée avec du cacao et du piment !

    Le restaurant. Les hôtels de Costa Navarino sont tous à proximité d’une “Agora”, où l’on trouve des boutiques et des restaurants permettant de dîner italien, libanais… ou japonais, selon les soirs. Mais on peut aussi bien les ignorer et prendre tous ses repas dans l’enceinte même de l’hôtel.

    Au petit-déjeuner, une mini-agora, baptisée Platia, s’ouvre sur différentes stations dévolues à la boulangerie, aux crudités et fromages, aux viandes et poissons, aux jus de fruits et smoothies. Au déjeuner et au dîner, on plébiscite le Parelia, restaurant de plage qui propose une cuisine grecque bistronomique, exceptionnelle de fraîcheur et de délicatesse. Crudos de poisson, tarama de boutargue aux épinards – à mourir de délectabilité –, poulpe grillé aux tempuras de courgettes, pêche du jour au charbon de bois… On est à des années-lumière des gargotes attrape-touristes des Cyclades, aussi bien en termes de saveurs que de présentation.

    Cela ne nous a toutefois pas empêchés de faire des infidélités à cette table et de nous rendre à Onuki, le japonais du Romanos – un autre établissement recommandé de Costa Navarino – dont on est fan du tartare de Toro, du Black Cod au miso et de la Pavlova déconstruite aux fruits rouges et au sorbet passion, à s’évanouir également.

    Des plages à perte de vue

    La plage. Avec ses montagnes environnantes, la plage du W donne l’impression d’être au bord de la Mer Rouge. Pas mal. Mais on lui préfère celle de l’hôtel Romanos, accessible à toute heure par un service de navette : soit un kilomètre de sable doré et une mer ionienne qui se déploie à l’infini. Le W est également à dix minutes de voiture de la fameuse plage Voidokilia, la Maya Bay grecque dont la forme d’anse, bordée par deux massifs rocheux, évoquant la lettre grecque Oméga, a été planétarisée par Instagram.

    Équipements sportifs. La salle de sport du W semble avoir été conçue par un vrai bodybuilder tant elle regorge de machines, poids libres et stations de traction toutes utiles. Mais Costa Navarino c’est aussi une offre délirante en matière de courts de tennis, de bowling, d’escalade, de karting, de plongée, de yoga, de voile… Et de golf, grâce à des parcours considérés parmi les meilleurs d’Europe et dessinés par deux figures de ce sport : Robert Trent Jones II et le champion des US Masters, Bernhard Langer.

    La piscine. Il n’y a que cela des piscines, dans cet hôtel, donnant l’impression d’être dans un parc aquatique avec des chambres, ce qui est loin de nous déplaire.

    Le spa. Baptisé Away, le spa offre des espaces de saunas, hammams, de toute beauté, ainsi que des salles de soin où officient d’excellents thérapeutes. Que ce soit pour un drainage lymphatique ou un deep-tissue, testé et validé, un soin du visage avec masque LED ou du cheveu, on sera comblé.

    L’architecture brutaliste et moderniste de l’hôtel W sur la Costa Navarino

    On adore. L’architecture à la fois brutaliste et moderniste, donnant l’impression d’avoir été téléporté dans un ailleurs indéfinissable : le pays des vacances. Mais aussi la végétation sauvage exhalant ses parfums le soir. Et, enfin, les produits de bain infusés de gingembre et de patchouli, particulièrement irrésistibles dans leurs généreux flacons de 300ml. Mais attention à ne pas les laisser accidentellement tomber dans votre valise, car un carton stipule qu’ils vous seront facturés 75€ pièce en cas de disparition.

    On déteste. La marque W n’a pas encore compris qu’en vacances le silence est d’or et que la soupe électro au kilomètre est passée de mode depuis belle lurette. Il faut donc se la farcir au bord de la piscine et, le soir, au Parelia, avec DJ et platines posés sur le sable, sous l’intitulé “live music”. On rêve !

    Bilan. Il n’y a pas que Mykonos, Santorin et Skiathos, en Grèce. La Messénie réserve de belles surprises en matière de vestiges archéologiques, de châteaux, et même de plages, de Divari à Paralía Stómio en passant par Foneas et Voidokilia. Quant à ce W, considérant les sérieuses réserves que l’on a toujours eues sur la marque, c’est plutôt une réussite. Ne serait-ce que pour son restaurant Parelia, son spa Away, ses parcours de golf et ses piscines, cet établissement vaut le détour.

    W Costa Navarino, Pylos-Nestor 240 01, Grèce.