Le château de Théoule, nouvelle destination immanquable de la Côte d’Azur

Par Alexis Thibault.

Le château de Théoule, aux confins d’une Riviera préservée

À l’extrémité occidentale de la Côte d’Azur, Le château de Théoule (Théoule-sur-Mer) se déploie comme un balcon naturel sur la Méditerranée. Ici, les falaises de l’Estérel, d’un rouge minéral, plongent brutalement dans les eaux turquoise, créant une succession de criques confidentielles. Longtemps, cette portion de rivage fut une halte de pêcheurs, un territoire en marge de l’agitation cannoise, ultime bastion avant que la route ne s’enfonce vers les reliefs volcaniques. Mais Théoule possède aussi une mémoire plus ancienne…

Ses calanques furent utilisées dès l’Antiquité par les Romains comme mouillages abrités, et son littoral a vu défiler corsaires et contrebandiers jusqu’au XIXᵉ siècle. Au début du XXᵉ, la petite commune devient un lieu de villégiature apprécié. On y découvre par exemple le célèbre Palais Bulles de l’architecte Antti Lovag, futur repaire de Pierre Cardin. L’histoire de Théoule épouse ainsi celle des contrastes : refuge discret pour voyageurs en quête d’authenticité, mais aussi décor rêvé pour les amateurs de paysages grandioses. La lumière s’y déploie en camaïeux changeants, du bleu franc du matin aux ors du crépuscule, offrant à chaque instant une toile mouvante.

Un château de Théoule métamorphosé en hôtel d’exception

Au cœur de ce village préservé, le Château de Théoule semble posé sur la baie. Restauré avec soin, il se distingue par ses lignes élégantes et ses 44 chambres et suites ouvertes sur un jardin méditerranéen. Ici, chaque détail conjugue intimité et horizon : une plage privée où l’on accède sans heurts, une piscine élancée semblant s’étirer vers la mer, un spa raffiné où la lenteur redevient art de vivre.

Un rooftop et deux restaurants complètent l’expérience, dont une table gastronomique qui incarne la véritable signature du lieu. Aux commandes, le chef Francesco Fezza. Arrivé de la Côte Amalfitaine il y a dix ans, il a affûté son geste auprès de cuisiniers sérieux. D’abord Amaury Bouhours au Meurice, puis Ryuji Teshima chez Pages, à Paris, avant de pousser sa quête jusqu’au Japon…

Le restaurant gastronomique Mareluna

Dans ses assiettes, Francesco Fezza marie ses racines napolitaines avec les trésors du terroir provençal. Son entrée signature, les tagliatelles de seiche, se présente comme une dentelle marine. La seiche, découpée très finement, est relevée par une marinade au conbava, agrume asiatique, avec de délicates pointes de wasabi et d’avocat. Elle s’accompagne d’un ragoût de seiche nappé d’une crème d’ail, pour un contraste de textures et d’intensités.
Dans la même veine, le chef ose un accord plus inattendu : un caviar venu de Chine, issu d’esturgeons de l’Amour ou de Kaluga, servi avec un ravioli gélifié à la chair de crabe. Enfin, un gyoza, traité comme une miniature gastronomique, ponctue cette série d’entrées avec une élégance discrète.

Le restaurant gastronomique Mareluna se distingue par son nom évocateur. La mer et la lune, deux forces qui gouvernent l’horizon et l’inspiration du chef. Ici, chaque menu est pensé comme une traversée. Des entrées délicatement iodées aux desserts aux accents méditerranéens, l’expérience raconte un voyage où l’Italie et la Provence dialoguent avec l’exigence japonaise.

Une expérience entre horizon et art de vivre

La journée, les hôtes profitent d’un accès direct à la mer. Ils découvrent, en bateau, les criques invisibles depuis la route, ou explorent les sentiers de l’Estérel. Là, entre mimosas et chênes-lièges, la marche révèle un autre visage de la Côte, plus sauvage, plus tellurique.

À l’hôtel, les expériences prolongent cette promesse de sérénité. Soins au spa inspirés de la tradition méditerranéenne, dégustations œnologiques autour des vignobles locaux… Le soir, les terrasses bruissent d’échanges feutrés, accompagnés par le roulis discret des vagues.

Chateau de Théoule, 55 Av. de Lérins, 06590 Théoule-sur-Mer.