Mercredi : pourquoi la saison 1 ne nous a pas convaincus
Réalisée (en partie) par Tim Burton et diffusée sur Netflix depuis novembre 2022, la série Netflix qui ressucite l’univers culte de La Famille Addams peine à convaincre. Et ce, malgré son casting réussi qui met en scène Jenna Ortega et Catherine Zeta-Jones.
par Violaine Schütz.
Mercredi, une saison 1 en demi-teinte
Flashback. C’est en fillette aussi démoniaque et qu’attachante que Christina Ricci avait marqué en premier lieu les esprits. Son rôle de Mercredi dans le film La Famille Addams (1991) avait en effet imposé son visage étrange et fascinant à Hollywood. Alors disons-le franchement, le fait que l’actrice fasse son retour dans l’univers de La Famille Addams trente ans plus tard, nous a réjouis.
L’héroïne de Yellowjackets est en effet au générique de la saison 1 de la série Mercredi (Wednesday) disponible sur Netflix depuis 2022. Même si celle qui a incarné la petite fille gothique dans deux films de la saga d’horreur et d’humour des années 90, n’incarne qu’un personnage secondaire (une employée de l’école Nevermore vêtue comme Helena Bonham Carter), elle imprime la pellicule de sa fantaisie et de son regard vibrant. Et surtout, elle a plus d’importance dans la série qu’on ne pourrait le croire lors des premiers épisodes. Malheureusement, selon une vidéo révélée par Netflix en mars dernier, Christina Ricci ne sera pas de la partie pour la nouvelle saison de Mercredi.
Du Tim Burton édulcoré sur Netflix
Pour le reste, on est plus mitigé sur la saison 1. Car Mercredi ne possède pas le charme irrésistiblement morbide des autres histoires racontées auparavant à l’écrit (les dessins humoristiques du New Yorker publiés dès les années 30 à l’origine de toutes les autres aventures), à la télévision et sur grand écran autour de la famille Addams. Sur les huit épisodes, quatre sont réalisés par Tim Burton, qui est le producteur exécutif du projet. Mais la présence du maître de l’esthétique gothique n’est plus un gage de qualité depuis longtemps. Dans la production Netflix, on suit le quotidien de Mercredi, une adolescente hostile au teint pâle et aux looks noir corbeau qui étudie, parmi les marginaux (notamment des loups-garous), à la Nevermore Academy, une école/institut qui fait songer à celle vue dans la saga Harry Potter.
La révélation Jenna Ortega
La jeune fille qui n’apprécie guère ses camarades (ni le reste de ses contemporains) enquête sur une série de meurtres mettant en scène des éléments surnaturels tout en tentant de fuir Nevermore. Incarnée par l’actrice Jenna Ortega (Scream, The Fallout, You), Mercredi a beaucoup de chien, surtout quand elle danse sur un morceau des Cramps à la manière de la chanteuse Siouxsie Sioux. Et elle parvient à donner un peu de relief au cliché de l’outsider. Autre atout de séduction massive ? La très charismatique et sensuelle Catherine Zeta-Jones est plus que convaincante en Morticia Addams.
Des ressemblances avec Harry Potter
Mais l’humour noir s’avère beaucoup moins piquant chez Netflix que dans la série de films La Famille Addams des années 90 et le tout manque d’absurde, de sarcasme, de bizarrerie et de surréalisme, quatre éléments clés de l’univers de la famille déjantée, formidablement au rendez-vous de la série en noir et blanc des années 60. Mercredi offre en quelque sorte du gothique de pacotille, remanié pour la génération TikTok à grands coups de blagues sur les réseaux sociaux et de querelles adolescentes.
Au final des huit épisodes, on a plus l’impression d’avoir regardé une ultime série teenage (dans la veine d’Élite, des Nouvelles Aventures de Sabrina et de Riverdale) mâtinée d’Harry Potter qu’un bijou d’ironie macabre et de répliques mordantes, destiné à faire se sentir moins seuls tous les désaxés de la Terre.
Mercredi (2022) d’Alfred Gough et Miles Millar, avec Jenna Ortega, disponible sur Netflix.