8 mai 2025

Qui est César Domboy, l’acteur français qui a séduit Hollywood ?

Le charismatique acteur français César Domboy, 35 ans, est l’un des rares comédiens hexagonaux à avoir joué dans des films et des séries en anglais, de Rogue Heros à Borgia en passant par Outlander. Mais il est aussi un nom qui compte de plus en plus dans son pays grâce au show Culte et à des films comme Sous emprise et Bonnard, Pierre et Marthe. Rencontre avec un jeune homme à suivre de près lors du festival Canneseries.

  • propos recueillis par Violaine Schütz.

  • L’interview de César Domboy, star des séries Culte et Outlander

    Numéro : En avril dernier, vous faisiez partie du jury du festival Canneseries. À quand remonte votre amour pour ce format ?

    César Domboy : J’aime les séries depuis toujours. Même avant que je streame illégalement, à l’âge de 18 ans, sur Megaupload. Je tiens à préciser à ce sujet que je me suis bien rattrapé. J’ai toutes les plateformes aujourd’hui ! Mais tout a commencé enfant. Je regardais des épisodes de Friends pendant des heures, le dimanche.

    Qu’attendez-vous d’une série ?

    J’attends d’être cueilli par l’émotion et la surprise. On voit tellement de choses. On se dit que c’est compliqué de trouver de l’inédit. Mais en fait, si, il y a toujours des endroits de création et d’inventivité. Lors du festival Canneseries, on a vu des séries venant des quatre coins du monde. Et je me rends compte qu’il y a des productions de qualité partout, que ce soit des programmes norvégiens, finlandais, hollandais, belges ou français.

    J’ai adoré Mon petit renne, Severance et The Studio.” César Domboy

    Quels sont vos derniers coups de cœur en matière de séries ?

    L’année dernière, j’ai adoré Mon petit renne sur Netflix. En ce moment, je regarde The Studio sur Apple TV+, avec Seth Rogen. Mais sinon, la claque, c’était Severance (diffusée par Apple TV+). Sans spoiler, dans le dernier épisode de la saison 2 de Severance, il y a un dialogue entre deux personnages qui sont la même personne hallucinant. Je n’avais jamais vu ça. Et je suis un grand fan de The White Lotus (disponible sur Max). J’ai quand même aimé la dernière saison malgré les faiblesses… Il y a des moments de jeu incroyables. Je pense au monologue de Carrie Coon qui est très puissant. Ça fait vraiment partie des moments de télé qu’on voit rarement.

    Y-a-t-il pour vous des séries méconnues qu’il faut absolument voir d’après vous ?

    J’avais adoré la série Watchmen Avec Regina King et je n’ai pas compris pourquoi ça n’avait duré qu’une saison. Elle était dingue et tellement deep. J’ai aussi adoré The OA, qui n’a eu que deux saisons. Sinon, je regarde les séries de Nathan Fielder, notamment Nathan For You et The Rehearsal, encore peu connues en France, mais que je conseille vivement.

    On ne se doutait pas du tout du succès de la série Culte.” César Domboy

    Comment expliquez vous le succès fou de la série Culte ?

    Non, on ne s’en doutait pas du tout. Et je pense que tant mieux, parce qu’ainsi, on pensait aux bonnes choses durant le tournage. On se concentrait vraiment sur nos personnages. Anaïde (Rozam) et moi avons passé la dernière audition avant le choix final ensemble. Ils faisaient des chemistry tests. Et ça a matché tout de suite. Et du coup, on voulait vraiment jouer dedans tous les deux. Donc, quand ils nous ont offert les rôles, nous étions très concentrés pour pouvoir être à la hauteur de la chance qui nous était offerte. Bref, on était juste agréablement surpris que ce soit un succès public et critique au final.

    Vous semblez être resté très proche des deux actrices de la série : Anaïde Rozam et Marie Colomb

    Oui, ce sont des sœurs pour moi. Je les adore. On a vraiment partagé quelque chose, à commencer par un tournage qui était intense. Et qui nous a soudés parce qu’on a filmé rapidement. Et après, on a vécu ensemble le succès d’une série dont nous étions très fiers et ça nous a encore rapprochés.

    Je ne porte pas de jugement moral sur les personnages que je joue.” César Domboy

    Vous jouez le rôle d’un producteur très arriviste dans Culte

    Moi, je ne porte pas de jugement moral sur les personnages que je joue. Et je n’ai pas de cahier des charges. Je peux jouer un personnage difficile à aimer au premier abord à condition qu’il soit bien écrit. Je pourrais même jouer un monstre si c’est pour un film ou une série qui dénonce quelque chose, un système. S’il y a une utilité, j’ajouterais ma pierre à l’édifice pour que ça existe. Dans le cas de mon personnage dans Culte, Raphaël, il est juste en mission pour faire naître l’émission Loft Story. Il est comme il est. Et je ne me suis pas du tout dit : “Il faut qu’on l’aime.” J’ai surtout pensé à le rendre crédible et à cerner ses problématiques. Il doit jongler avec un associé qui est complètement à côté de la plaque (joué par Nicolas Briançon, que j’adore).

    Il y a un avant et un après Culte dans votre carrière ?

    C’est tôt pour le dire. Mais en tout cas, je suis reconnaissant envers les producteurs de la série de m’avoir permis de montrer autre chose, que mes rôles dans des productions d’époque en anglais. Des rôles que j’adore jouer aussi…

    Depuis la série Outlander, je sais monter à cheval avec une seule main.” César Domboy

    Vous jouez aussi dans la série culte Outlander. Et j’ai lu que la première fois que vous êtes arrivé sur le tournage, vous avez paniqué parce que vous ne compreniez pas l’accent du personnage joué par Sam Heughan…

    Oui, j’avais du mal à comprendre la prononciation et l’accent du personnage de Jamie. Il s’agit de l’accent d’un Highlander du 18e siècle. Je devais donc apprendre les lignes de Sam Heughan parce qu’il fallait que je les connaisse pour pouvoir dire les miennes au bon moment. Je me calais sur le dernier mot de chacune de ses répliques. Ce n’était pas naturel au début. Mais je défie quiconque de le comprendre (rires). Par contre, je comprenais très bien Sam, qui parle comme un Britannique du nord de la Grande-Bretagne.

    Que vous a apporté cette expérience ?

    Tellement de choses. Ça représente plusieurs années de ma vie. Déjà, j’ai rencontré l’une de mes meilleures amies, l’actrice Lauren Lyle, qui est qui est comme une sœur pour moi. Mais ça m’a aussi donné de la confiance en moi, des voyages et des souvenirs incroyables. Et puis, désormais, je sais monter à cheval avec une seule main. Mais j’utiliserai quand même mes deux mains si ça doit arriver… (rires)

    J’ai manifesté le fait d’apparaître dans des séries étrangères.” César Domboy

    Comment vous êtes-vous retrouvé dans des films et des séries anglaises et américaines ?

    C’était toujours via des castings. Pour la série Borgia, j’ai passé une audition à Paris car ils cherchaient un acteur français. Pour le film de Robert Zemeckis The Walk, c’était la même chose. Ils cherchaient un Français pour un rôle. Et le casting se déroulait à Paris. J’ai eu beaucoup de chance d’être là au bon moment et de correspondre à ce qu’ils recherchaient. Et j’étais d’autant plus heureux que je suis de Zemeckis. Et pour Outlander, les producteurs m’avaient vu dans The Walk de Zemeckis. Enfin, pour la série Rogue Heroes, j’ai passé une audition en Angleterre. Et en fait, j’avais entendu dire que le réalisateur Steven Knight préparait une nouvelle série. Et comme j’adore son show Peaky Blinders, je voulais absolument travailler avec lui. Puis ça l’a fait.

    Peu de jeunes acteurs français réussissent à l’étranger, à part Lucas Bravo et vous… Arrivez-vous à savoir pourquoi vous plaisez autant à outre-Manche et Atlantique ?

    J’adore Lucas, je le connais depuis des années, alors qu’il n’était pas encore acteur, et c’est devenu un ami. Sinon, je ne sais pas pourquoi je tourne autant à l’étranger. Peut-être que c’est de la manifestation (rires). Car ado, je regardais énormément de séries en anglais. Et je les aimais tellement. Quand ma mère me disait : “Mais tu regardes encore des séries !?”, je lui répondais bizarrement : “Maman, je travaille.” En fait, ce n’était qu’à moitié une vanne car j’avais envie de faire partie de ce monde. 

    En début d’année, vous assistiez au défilé Louis Vuitton. Et vous faites toujours attention à vos looks. D’où vient votre passion pour la mode ?

    Sans doute de ma mère. Elle a toujours travaillé dans la mode, donc j’ai grandi là-dedans. Elle a fait tous les métiers : elle a commencé mannequin cabine, puis elle a été assistante de couturière et journaliste de mode pendant des années. C’est vrai que j’ai un goût pour la mode. J’aime bien les vêtements. Et quand il y a des marques que j’adore qui m’invitent, je reviens avec plaisir.

    La série Culte, créée par Matthieu Rumani et Nicolas Slomka, est disponible sur Prime Video.