2 nov 2021

Que s’est-il passé avec Le Tigre, groupe culte des années 2000 accusé de plagiat ?

Le Tigre, trio synthpunk-electroclash américain connu pour ses revendications féministes et son énergie scénique débordante à la fin des années 90/2000, se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire qui en dit long sur l’appât du gain des vieilles gloires de la musique.

En 1999, le trio synthpunk/electroclash américain Le Tigre faisait danser le monde entier avec son tube Deceptacon. Le morceau semblait alors typique des sonorités des musiciennes et de leur énergie survoltée héritée du courant riot grrrl dont Kathleen Hanna, la leadeuse du groupe, a été l’un des fers de lance avec la formation Bikini Kill dans les années 90. Sauf que cette dernière ainsi que Johanna Fateman, elle aussi membre du Tigre, ont déclaré en octobre 2021 faire l’objet d’accusations de plagiat de la part d’un compositeur oublié leur réclamant une grosse somme d’argent.

 

L’auteur-interprète américain Barry Mann, surtout connu pour ses musiques de dessins animés, a en effet envoyé des lettres au groupe Le Tigre, prétendant que la chanson Deceptacon portait atteinte à ses droits d’auteur en copiant son tube de 1961 Who Put the Bomp (In the Bomp, Bomp Bomp). Sauf que, aux yeux du trio des années 90, Barry Mann n’a aucune raison de les accuser car son titre copiait déjà lui-même des groupes de doo-wop noirs de la fin des années 50 et du début des années 60. Cet argument pertinent rejoint le débat existant autour d’Elvis Presley et d’autres chanteurs blancs de ces années-là qui ont puisé allègrement dans les musiques noires sans toujours rendre suffisamment hommage à cette culture.

 

Ce lundi 1er novembre, le site Pitchfork a révélé que les réclamations sont désormais terminées. Une résolution du conflit à l’amiable vient en effet d’être trouvée et un accord confidentiel a été signé entre les deux parties. Aucune poursuite n’a été engagée et aucun préjudice n’a été retenu contre la bande de filles punk. Tout ce que l’on espère, c’est que leur tube ultra dansant évoquant la fête, l’empowerment et la politique, revienne à la mode et redevienne, à l’occasion de cette affaire, un hymne féministe sur TikTok deux décennies après sa sortie.