Pourquoi le film Cléopâtre avec Gal Gadot fait-il polémique ?
60 ans après la prestation mémorable d’Elizabeth Taylor dans le Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz, la reine d’Égypte fera peau neuve sous les traits de Gal Gadot, l’actrice magnétique de Wonder Woman 1984 (2020), dans un nouveau film prévu pour 2025. Sauf que ce projet fait déjà polémique…
par La rédaction.
et Violaine Schütz.
Which Hollywood dumbass thought it would be a good idea to cast an Israeli actress as Cleopatra (a very bland looking one) instead of a stunning Arab actress like Nadine Njeim?
— sameera khan (@SameeraKhan) October 11, 2020
And shame on you, Gal Gadot. Your country steals Arab land & you’re stealing their movie roles… smh. https://t.co/GY5tYEcl4K pic.twitter.com/JcrnM1RUQq
Vivienne Leigh, Monica Bellucci, Marion Cotillard, Elizabeth Taylor… La liste des actrices ayant interprété la légendaire reine d’Égypte Cléopâtre au cinéma est presque aussi mythique que la personne qu’elles ont incarné. En 2025, c’est l’Israélienne Gal Gadot qui apparaîtra dans les robes de cette femme légendaire, sous l’objectif de Kari Skogland (The Borgias, The Handmaid’s Tale). Elle sera épaulée par la scénariste Laeta Kalogridis qui a notamment travaillé sur Shutter Island (2010). Ce projet, intitulé Cleopatra, est dans les wagons depuis près d’une décennie, et la nouvelle adaptation – prévue pour 2025 – de la vie de la reine d’Égypte devait être confiée au réalisateur David Fincher, avant d’être finalement attribuée à Patty Jenkins (Monster). Habituée des projets mettant en lumière les femmes de pouvoir, la réalisatrice avait déjà fait appel à l’actrice de 38 ans pour se glisser dans la peau de la super-héroïne Wonder Woman (2017) et Wonder Woman 1984.
Gal Gadot en Cléopâtre : un choix qui fait polémique
Au final, c’est un trio 100% féminin qui sera à la tête de ce nouveau projet : “Nous voulons raconter l’histoire de Cléopâtre à travers le regard de femmes, devant et derrière la caméra”, a expliqué Gal Gadot sur son compte Twitter. Sauf que depuis que le nom de Gal Gadot circule, la toile est divisée. Une partie des internautes estime que les producteurs auraient dû préférer une actrice arabe ou noire – la reine appartenait à la dynastie d’origine macédonienne des Lagides et avait du sang africain, selon un documentaire de la BBC – pour incarner la reine d’Égypte sur grand écran : “Quel idiot d’Hollywood a pensé qu’il serait une bonne idée de choisir une actrice israélienne (qui a l’air très blanche) pour interpréter le rôle de Cléopâtre ? Pourquoi ne pas avoir privilégié une magnifique actrice arabe comme Nadine Njeim ?” Récemment, un docu-fiction produit par Jada Pinkett-Smith et dévoilé sur Netflix, intitulé La Reine Cléopâtre, avait fait le choix de confier le rôle de la pharaonne à une actrice noire : Adele James.
Jusqu’à présent, Gal Gadot, qui sera bientôt à l’affiche d’Agent Stone sur Netflix, Blanche-Neige, Red Notice 2 et Red Notice 3, était restée silencieuse sur les critiques taxant le projet d’appropriation culturelle de « whitewashing ». Mais elle vient enfin de s’exprimer sur le film pour souligner son excitation demeurée intacte, à incarner Cléopâtre, au cinéma. Dans les colonnes du Vogue Hong Kong, elle a expliqué : « Vous savez, si Wonder Woman est la femme forte ultime dans la fiction, Cléopâtre l’est dans la réalité. C’est un exemple parfait d’une histoire que je voulais raconter parce que j’ai commencé à lire différents livres sur Cléopâtre et je me suis dit que son histoire était fascinante. […] Je suis impatiente de partager cette histoire avec le monde et de changer le mythe selon lequel Cléopâtre n’est qu’une séductrice. » L’an dernier, dans le magazine InStyle, Gal Gadot confiait déjà : « Je ne peux pas révéler beaucoup de choses, mais je peux vous dire que nous allons célébrer l’histoire de Cléopâtre. Nous allons non seulement montrer à quel point elle était sexy et attirante, mais aussi stratégique et intelligente, et quel impact elle a eu et a encore sur le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. » Pour l’actrice, ce projet serait même « l’histoire que le monde a besoin d’entendre en ce moment. »
Cleopatra (Cléopâtre) (2023) de Kari Skogland, au cinéma en 2025.