The 1975: le groupe qui a enflammé les Brit Awards

L’histoire de The 1975 commence à Manchester, berceau européen de l’acid-house, capitale mondiale du rock depuis 50 ans, ville de briques qui a vu naître Joy Division, The Smiths, The Stone Roses, Oasis et The Chemical Brothers. Mais c’est bien The 1975 qui a été sacré meilleure groupe de l’année lors des Brit Awards.

Inutile de chercher à identifier le genre musical de ce quatuor, ils sont les rejetons d’une époque où les frontières culturelles et les catégories n’existent plus. Formé en 2002, The 1975 doit son nom à une simple date, inscrite dans un livre de Jack Kerouac, 1 June, The 1975. Machine à hit depuis 2013, le groupe porte un regard satirique sur son époque et multiplie les références, le regard tourné vers son passé d’emo-band. Son troisième EP, A Brief Inquiry Into Online Relationships sorti en novembre dernier, est un savant mélange de pop acidulée aux slogans autotunés (I Like America & America Likes Me), d’électro progressive (How To Draw, Petrichor), de rock indé (on reconnaît un sample de Joy Division) de folk épurée (Be My Mistake) ou encore de jazz (Sincerity Is Scary).

Un boys band qui se respecte a un leader charismatique. Au bord de la trentaine, Matty Healy est le genre de pop star a demi embarrassé par sa célébrité qui parade en public sans vraiment en avoir envie. Perdu, il sombre dans l’héroïne en 2004. Au sortir de sa rehab, le chanteur se méfie desormais des clichés du rock’n’roll : “Art, sex, drugs, religion. It’s just about losing yourself”, confiait-il récemment à GQ. Rédemption récompensée.