17 juin 2022

TDJ, la productrice et DJ montréalaise qui remet la trance et l’eurodance à la mode

Le revival des années 90 et 2000 persiste depuis plus deux ans et c’est en partie grâce à TDJ (Terrain de Jeux). Cette artiste phare de la scène électronique montréalaise, connue aussi sous l’alias Ryan Playground, sait magnifier comme personne les synthés et les sonorités kitsch de l’eurodance et de la trance. Rencontre à l’occasion de son nouveau projet TDJ123, sortie il y a seulement quelques jours. 

Quand on rencontre Geneviève Ryan Martel alias TDJ, on est frappée par son allure. La jeune femme portant un jean rose flashy, un hoodie à l’effigie de Diddl et une casquette noire ne passe pas inaperçue. Tout comme sa musique. Le 17 juin dernier, la DJ et productrice montréalaise âgée de 29 ans sortait sa nouvelle compilation TDJ123. Un projet intime et mélancolique aux sonorités trance et eurodance. « TDJ123 n’est pas vraiment un album, c’est plus une sorte de regroupement de mes premiers EP avec une sélection de six nouveaux titres. C’est comme un coffret, une compilation. Il est 360°, il ouvre de nouveaux horizons. Il regorge de liberté, d’émotions et de mélancolie. Il est assez rêveur aussi« , nous confie TDJ. « Quand j’écoute ma chanson Lalala (Want Somebody), elle me met dans un état triste mais en même temps, rempli d’espoir. »

 

L’artiste, qui compte plusieurs EP à son actif a désiré compiler le meilleur de ce qu’elle pouvait offrir. Chanteuse, productrice et DJ, Geneviève Ryan Martel baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Fille de musiciens, TDJ demande une batterie à l’âge de 5 ans et se lance dans l’apprentissage du piano, de la guitare et même du violon. Puis, à 8 ans, elle se prend de passion pour les titres du DJ, compositeur et producteur néerlandais phare des années 2000, Tiësto : « J’avais un ami qui m’avait fait découvrir ces sons de Tiësto, dans son sous-sol, sur l’ordinateur de son beau-père. J’avais trouvé ça épique. » L’artiste a d’ailleurs nommé son chien Tiësto en hommage à son héros. Mais elle ne veut pourtant réinventer la roue et ne pas rester dans la célébration des aînés. « Mon but n’est pas de faire le revival de la trance et de l’eurodance mais plutôt de m’assumer dans ces émotions-là, dans un son qui m’est propre, de créer une cohérence toute personnelle. »

© Xavier Cyr

En 2016, elle sort ses premiers singles sous le pseudo Ryan Playground. Avec sa première identité musicale, l’artiste québécoise a voulu expérimenter des sonorités organiques, instrumentales, emo et pop. Mais en 2019, comme une renaissance, elle donne vie au projet TDJ, un mélange entre la techno, la trance, l’eurodance mêlant voix modifiées et sonorités aigües des synthétiseurs. « Je me retrouve plus dans TDJ. Ryan Playground, c’était une autre période de ma vie. TDJ est plus concret, je sais mieux ce que je veux et qui je suis. »

 

Sa passion pour la trance est née d’une belle histoire d’amour vécue avec quelqu’un. Et elle ne l’a jamais quittée depuis. « Avec cette amie, on faisait des escapades de nuit avec de la trance en fond sonore. Puis j’ai rencontré Lucas, mon partenaire, mon associé, mon gérant, mon ami, mon tout. Lui aussi a un amour prononcé pour ce style de musique donc on s’est dit « ok let’s go, on fait une team et on se lance » et le projet TDJ est né ».

© Xavier Cyr

Si TDJ rencontre un grand succès auprès de la Gen Z, c’est parce que sa musique nous ramène tout droit dans les années 2000. Que ce soit dans ses looks, ses sons, ses photos ou ses clips, l’artiste célèbre l’ère Britney Spears. Entre les Tamagotchis, Skyblog, les pantalons taille basse, les strass, les paillettes, les crop-tops, les magazines Fan2 ou Star Club, les morceaux du DJ Basshunter et du groupe Cascada, Geneviève Ryan Martel retrouve son âme d’enfant. TDJ signifie d’ailleurs « Terrain De Jeux ». « Les années 2000 représentent l’euphorie, explique-t-elle. À ce moment-là, je découvrais toutes les chansons qui allaient me marquer comme celles de Blink-182. Cette période ne va jamais vieillir. » Après la récente sortie de TDJ123, Geneviève Ryan Martel reviendra cet été avec une seconde compilation SPF INFINI. Celle qui a collaboré avec Paul Seul du collectif Casual Gabberz et Panteros666 et qui rêverait de travailler avec Céline Dion, devrait avoir une longue carrière devant elle. Après avoir proposé un clip de 38 minutes dans lequel la DJ mixait dans une maison remplie d’influenceurs, elle voudrait avoir à nouveau un long clip regroupant chacun de ses titres. Une ambition à la mesure de son talent.

 

TDJ123 (2022) de TDJ, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.