Rituels de transe, champignons, techno biologique… Que nous réserve le nouvel album de Björk, Fossora ?
Rituels de transe, champignons et sonorités techno, l’auteure-compositrice-interprète de 56 ans Björk devrait encore innover avec son nouvel album, Fossora, prévu pour l’automne prochain.
Par Violaine Schütz.
La rumeur bruissait déjà depuis plusieurs mois au sein de la communauté des fans dévoués de Björk. Mais c’est désormais officiel. Le magazine anglais The Guardian, qui a interviewé l’artiste, a confirmé ce vendredi 19 août la sortie imminente d’un nouvel album (son dixième ou onzième selon si on compte son disque sorti alors qu’elle était enfant, en 1977) de la chanteuse islandaise avant-gardiste. Intitulé Fossora, le successeur d’Utopia (paru en 2017) paraîtra à l’automne, sans qu’aucune date précise n’ait été précisée.
Le média britannique nous en apprend également plus sur sa teneur. On sait notamment que les chansons ont été écrites pendant le confinement, durant lequel Björk est retournée en Islande et a retrouvé le plaisir des choses simples telles que manger du pudding au chocolat. Elle organisait aussi des fêtes entre amis chez elle, se chargeant des playlists. L’ex-chanteuse des Sugarcubes, qui nous a habitués aux expérimentations visuelles, formelles et sonores, devrait continuer à surprendre et à innover.
Sur Fossora, on pourra découvrir un sextuor jouant de la clarinette basse, des sonorités gabber (un sous-genre du mouvement techno hardcore, lancé aux Pays-Bas au début des années 1990) et un storytelling métaphorique assez perché pour captiver l’auditoire. L’artiste compare le processus de création de cet album au fait de déterrer un champignon bien enfoui dans le sol, de creuser un trou pour côtoyer des taupes et s’enraciner pour de bon. La mort de la mère de Björk, l’homéopathe hippie reconnue et militante écologiste Hildur Rúna Hauksdóttir, décédée en 2018, tout comme le départ du fils de la chanteuse, Sindri, du foyer, innervent également le disque. La famille tiendra une grande place dans cet opus puisqu’on y entendra les chœurs de Sindri, ainsi que de la fille de Björk et de l’artiste Matthew Barney, Ísadóra Bjarkardóttir Barney, actrice vue dans le film The Northman (2022) et récente égérie de la maison Miu Miu.
Autres surprises ? Fossora (qui vient du mot latin « fossor » qui désigne celui qui creuse la terre ou cherche en profondeur) contiendra une chanson avec le musicien expérimental new-yorkais Serpentwithfeet et des collaborations avec le groupe Gabber Modus Operandi, un duo issu de la scène rave indonésienne qui a élaboré un style à mi-chemin entre les rituels de transe originaires de Java, la musique noise, l’électro et le metal. Une joyeux pot-pourri qualifié par Björk et les deux artistes dans The Guardian de « techno biologique. » Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la chanteuse et compositrice sortira au même moment que son prochain opus une série de podcasts (intitulée Sonic Symbolism) nous replongeant dans sa discographie foisonnante.
Fossora (2022) de Björk, disponible à l’automne.