12 juil 2019

Rencontre avec les Bloom Twins, les jumelles de la dark pop

D’origine ukrainienne et basées à Londres depuis l’âge de quinze ans, les jumelles Anna et Sonya Kuprienko ont pris d'assaut le monde de la mode et de la musique. Rencontre avec un duo dark pop espiègle et passionné.

Les visages d’Anna et Sonya Kuprienko sont bien connus dans le monde de la mode. Mais les amateurs de musique les connaissent surtout pour le duo qu’elles forment : Bloom Twins. Elles ont posté leur première chanson, Fahrenheit, sur Youtube en 2013, à tout juste 17 ans. Aujourd’hui, elles en ont 23 et travaillent sur leur premier EP. Parfaitement identiques, des traits du visage jusqu’à la voix – ce qui rend le derushage d’une interview particulièrement compliqué (sauf précision, les réponses concernent les deux) – elles revendiquent leurs différences tout en restant très complices. Leur single, Love Me Right Now, sorti fin juin 2019, semble les mener vers un univers pop relativement sombre dans la lignée d’une Charli XCX. Têtes d’affiche de concerts et festivals, en tournée avec Duran Duran… on les retrouve également dans une campagne Unicef aux côtés de Katy Perry ou encore Will.i.am en 2015. Rencontre.

 

Numéro : Comment pourriez-vous décrire votre duo à un parfait inconnu ?

 

Sonya Kuprienko : Musicalement, nous faisons de la “dark pop”, des compositions qui oscillent entre douceur et obscurité. Cette opposition est importante parce que c’est justement ce que nosu sommes : deux femmes opposées. Nous sommes tellement différentes l’une de l’autre, et pourtant nous nous attirons mutuellement. Ma sœur a toujours aimé les maths, elle est très logique. De mon côté, je suis est très émotive et résonne de façon plus abstraite. 

Anna Kuprienko : On nous répète souvent que l’une est noire et l’autre blanche. Cela décrit aussi notre style vestimentaire, des choses qu’on ne mettrait pas ensemble normalement mais qui fonctionnent pour nous. Le genre “dark pop” reste aussi le moyen de réunir la musique et la mode. 

Qu'est-ce qui vous a attiré dans la musique quand vous étiez petites ?

 

Rien de particulier. Nous avons commencé à chanter avant de pouvoir parler à qui que ce soit d'autre. Pouvoir communiquer l’une avec l’autre, ça nous suffisait. Et notre langage, c’était la musique. Puis nos parents se sont dits “Ça suffit, on ne peut pas continuer à entendre autant de musique tous les jours, il faut les mettre dans une école”. On y passait nos journées et le piano est devenu notre nouveau jouet. 

 

Vous souvenez-vous de la première chanson qui vous a inspirée ?

 

Il ne s’agit pas d’une chanson mais plutôt d’un son dont nous étions folles, [Sonya chante un air enfantin]. Cette mélodie nous faisait arrêter de pleurer, d’ailleurs elle stoppait n’importe qu’elle activité. Imaginez des jumelles qui arrêtent tout et se mettent à chanter “tut, tut, tut, tut”. Flippant ! 

 

Avez-vous toujours voulu écrire et interpréter de la musique ou est-ce que vous vouliez faire autre chose ?

 

En fait, on n’avait pas écrit de chanson avant d’emménager à Londres. Cette ville nous a littéralement inspirées.

 

Vous avez sorti un EP acoustique, Winter’s Tales, en mars dernier et un single en juin, Love Me Right Now. Quelle est la suite pour les Bloom Twins ?

 

Nous sommes vraiment pressées de sortir notre EP. Et puis nous avons participé à un Ted Talk à New York qui devrait être dévoilé en novembre, notre prochain clip devraient sortir en même temps. Et nous avons tourné dans un film, In2ruders de Naeem Mahmood, qui devrait sortir cet été [sur Amazon Prime], ainsi que le single que nous avons enregistré pour le film.

 

Envisagez-vous une carrière d’actrices ?

 

Oui, définitivement, nous avons vraiment adoré ! C’est une expérience très différente. Mais nous ne voulons pas être considérées comme des musiciennes qui essaient de jouer et devenir actrice. 

 

 

On a commencé à chanter avant de pouvoir parler à qui que ce soit d'autre. Pouvoir communiquer l’une avec l’autre, ça nous suffisait. Et notre langage, c’était la musique.

 

 

En quoi votre gémellité influence-t-elle votre manière de composer ?

 

Anna : Il n’existe pas de manière définie d’écrire de la musique. Il y a des choses qu’on aime plus ou moins faire. Moi j’aime produire et structurer des chansons et Sonya aime plutôt écrire les paroles et la mélodie, mais ça peut dépendre des morceaux. Sonya peut commencer à jouer quelque chose et je pars de là ou alors j’ai moi-même une mélodie en tête qui sera probablement transformée ensuite.

 

Quelle est votre principale source d’inspiration ?

 

Sonya : Cela peut être une histoire ou une chanson entendue dans la journée. Pour moi, récemment, ça a vraiment été la mode. Les belles pièces m’inspirent des mélodies. Quand je vais au musée et que je vois un tableau, sans même connaître son titre, je commence parfois à penser à une mélodie. Certaines personnes entendent une mélodie et voient des couleurs. Moi c’est l’inverse.

Anna : Dans mon cas, c’est toujours des chansons, je suis toujours à la recherche d’un nouveau son, de nouvelles manières de produire.

 

Quand avez-vous vraiment commencé à aimer la mode ?

 

Sonya : Quand nous étions adolescentes, nous voulions chacune exprimer notre personnalité. Nous avons développé notre style en cherchant à nous différencier l’une de l’autre.

 

 

Comment s’est déroulée votre enfance en Ukraine ?

 

Si vus n’avez pas le sens de l’humour, l’Ukraine n’est pas pour vous. Tout le monde ressent le besoin de vous dire quelque chose. Les Ukrainiens sont très francs. Mais nous adorons ce pays, la nourriture nous manque. [Rires]

 

 

Nous ne voulons pas être considérées comme des musiciennes qui essaient de jouer et de devenir actrice.

 

 

 

Quelle serait votre collaboration de rêve ?

 

Billie Eilish. Elle est vraiment très douée.