Qui est Rauw Alejandro, la star du reggaeton qui a séduit Rosalía ?
Affilié à un genre musical ultra commercial, le reggaeton, le jeune portoricain Rauw Alejandro surpassera bientôt ses concurrents latins J Balvin ou Bad Bunny. Chanteur, danseur et compositeur, il rafle toutes les récompenses musicales et a finalement séduit l’une de ses collaboratrices… la chanteuse Rosalía.
Par La rédaction.
1. Un baiser très commenté avec la chanteuse Rosalía
12 novembre 2021. La Palma Arena (Majorque, Espagne) accueille la 16e édition des LOS40 Music Awards, cérémonie de remise de prix musicaux organisée par LOS40, l’une des radios hispanophones les plus écoutées en Espagne et en Amérique du sud. Sur scène, la chanteuse Rosalía s’empare de l’enveloppe contenant le nom du “Meilleur artiste ou groupe de musique urbaine” et annonce aussitôt l’identité du vainqueur : Rauw Alejandro. Le jeune homme de 28 ans, deux albums de reggaeton à son actif (Afrodisiaco et Vice Versa) surgit alors de la foule, révélant au passage son look bling assumé – débardeur noir transparent, veste de costume bleu nuit et superposition outrageuse de colliers. En récupérant son trophée, il s’avance vers Rosalía et embrasse à pleine bouche sa principale collaboratrice… la reine du flamenco partage également sa vie. Le 24 mars, ils dévoileront RR, leur EP inédit de trois morceaux composé en duo.
2. De SoundCloud au statut de “roi du reggaeton moderne”
Depuis peu, Raúl Alejandro Ocasio Ruiz est surnommé “le roi du reggaeton moderne” par ses fans et la presse musicale grand public. Originaire de San Juan, capitale de l’île caribéenne de Porto Rico, ce fils d’un guitariste et d’une chanteuse se prend rapidement de passion pour la danse. Ses idoles de l’époque sont alors Chris Brown et Michael Jackson. Contre toute attente, c’est une carrière de footballeur qu’il envisage avant qu’une terrible blessure ne détruise son rêve sportif. Terrassé, le jeune homme se réfugie sur la plateforme SoundCloud dès 2014 et publie ses premiers morceaux de R’n’B latin sous le pseudonyme Rauw Alejandro. Deux ans plus tard, sa mixtape Punto de Equilibrio attire les amateurs de chansons d’amour passionnées. Quant à Afrodisíaco, son tout premier album – lui aussi entièrement en espagnol – il séduit immédiatement le public. Désormais habité par le genre reggaeton, prenant le risque de produire une suite de morceaux estivaux génériques, le musicien mise sur son sens du rythme et ses compétences de showman pour sortir du lot. Il transformera l’essai avec son deuxième opus Vice Versa (2021) puis Saturno (2022) dans lequel il se révèle complètement entre house, electro-funk des années 80 (Miami Bass) et reggaeton traditionnel.
Affilié à un genre musical ultra commercial et contrôlé par les grandes major, Rauw Alejandro surpasse ses concurrents latins – J Balvin ou Bad Bunny – grâce à ses compétences de danseur, sa maîtrise des mélodies pop commerciales (voire hyperpop) et son univers conceptuel. Spécialiste de l’hybridation des genres, il n’abandonne pas complètement les codes du reggaeton mais en propose une vision rétrofuturiste – lunettes d’alien, combinaison d’astronaute extravagante et improbable, signes ostentatoires de richesse et hypersexualisation. Sous bien des aspects, Rauw Alejandro semble être l’artiste le plus moderne du mouvement reggaeton, héritage hispanophone tumultueux du reggae et du calypso fondé sur des rythmes syncopés. De sa communication à la composition de ses titres, dont certains cumulent plus de 100 millions de vues sur YouTube, le trentenaire se force à innover sur un terrain semé d’embuches où tout semble avoir déjà été fait. En pleine tournée mondiale, il fera une halte à l’Accor Arena de Paris le 23 septembre, devant 20 000 spectateurs.