10 juin 2020

Qui est Park Hye Jin, nouvelle étoile de la house coréenne?

Elle devait cette année succéder à Peggy Gou sur la scène électro du festival We Love Green au bois de Vincennes. Park Hye Jin fait tourner la tête des aficionados de house lo-fi depuis la sortie de son EP IF YOU WANT, en 2018. Aujourd’hui, elle sort deux nouveaux morceaux, extraits d’un album à venir.

En avril 2019, elle électrisait la Seine Musicale lors du Weather Festival, organisé par l’équipe des clubs Dehors Brut et Concrete, célèbres pour leurs programmations pointues. Ce mois-ci, elle devait succéder à Peggy Gou pour faire danser la scène électro du festival We Love Green au bois de Vincennes. 박혜진 Park Hye Jin est le nouveau nom à retenir de la scène house internationale. Originaire de Séoul, la productrice ne cesse de faire parler d’elle, depuis la sortie de son EP If You Want, perle d'une house lo-fi sophistiquée.

 

Une introvertie sous les projecteurs

 

Selon les journalistes qui l’ont rencontrée, 박혜진 Park Hye Jin est une femme réservée, si ce n’est timide. Les réponses sont courtes, parfois évasives. À peine sortie de l’Université de Séoul, où elle a étudié l’histoire de l’art et la céramique, la Coréenne s’est mise à produire une house originale, à laquelle on a volontiers accolé le nom de “K-house”, sur le modèle de sa grande soeur bien célèbre, la K-pop.

 

Après la sortie de son EP IF YOU WANT, 박혜진 Park Hye Jin se retrouve propulsée sur les scènes des plus gros festivals européens, tel que le mastodonte belge Dour. Elle va jusqu’à collaborer avec le DJ et producteur new-yorkais Baltra le temps d’un single, Ahead of Time, sorti en juillet 2019. Sa voix éthérée résonne tandis qu’elle chantonne des paroles en coréen – une recette à laquelle elle reste fidèle depuis ses premiers morceaux. Une production minimaliste mais groovy, qui flirte avec le hip-hop, quelques paroles tantôt dans sa langue natale, tantôt en anglais, comme sur le très beau ABC : “A, I love you, B, I want you, C I miss you”. Ses deux derniers titres, How can I et Like this, sortis ce mardi 9 juin, n’y coupent pas. Tous deux annoncent un premier album, qui devrait voir le jour dans les prochains mois.

La house coréenne, un succès international

 

Du haut de ses 26 ans, 박혜진 Park Hye Jin n’est toutefois pas la seule productrice coréenne à rencontrer un succès inédit depuis un an. Dans la nébuleuse de la musique électronique, le nom de Peggy Gou est aujourd’hui sur toutes les lèvres – les bonnes, comme les mauvaises. Influenceuse, ancienne étudiante en école de mode, proche de nombreux créateurs, à commencer par Virgil Abloh, la DJ fait danser les mauvaises langues. Cela ne l’empêche pourtant pas d’enchaîner les dates à un rythme monstrueux, volant d'Ibiza à Paris en moins d’une journée, accumulant parfois plus d’un set en moins de 24 heures.

 

Aujourd’hui installée à Berlin, Peggy Gou peut se vanter d’avoir monté son propre label, Gudu Records, sa propre ligne de mode, Kirin, en plus d’avoir sorti sa mixtape DJ-Kicks, enregistrée dans le cadre de la série de mix du même nom – invitant les meilleurs DJs du globe, de Nina Kraviz à Four Tet. Son tube ultime, Starry Night, exorcise les foules lorsqu’il résonne en club.

 

Moins médiatisée que son aînée, mais tout aussi talentueuse, la jeune Yaeji pourrait elle aussi être désignée comme l’une des ambassadrices d’une house coréenne ultra pointue. Si Kathy Yaeji Lee, aujourd’hui basée à Brooklyn, fait moins d’éclats que la superstar Peggy Gou, elle n’en est pas moins reconnue par ses pairs. Aussi, c’est dans le désert Coachella qu’elle pose ses platines en avril 2018, le temps d’un set dans l’un des plus gros festivals de musique au monde. Un an plus tard, c’est la pop star Charli XCX qui invite la productrice sur son album Charli.

 

Petite dernière de ce trio, 박혜진 Park Hye Jin s’est formée en autodidacte. Originellement plus proche de la scène rap, elle a peu à peu dévié vers la house, en apprenant à manier le logiciel Ableton, et en écoutant les productions de Disclosure, Mura Masa ou encore Jamie XX. Mais lorsque l’on essaie de la situer musicalement, la productrice se refuse à entrer dans une catégorie. Peu importe d’où elle vient : sa musique est personnelle et reflète son vécu et ses émotions. 

 

How can I [Ninja Tune], disponible.