Qui est Lala &ce, nouvelle héroïne du rap français ?

Une rappeuse face à un océan de nuages 

 

Virée en voiture au ralenti, gang tout de blanc vêtu et falaises vertigineuses… le dernier clip de la rappeuse française Lala &ce a quelque chose de l’impressionnisme anglais. Cette nouvelle vidéo illustre Amen, le titre planant aux voix sous Auto-Tune extrait de la mixtape Le Son d’Après (2019). Un morceau qui contraste avec ceux qu’elle a déjà diffusés. Si Dis Amine se démarquait par sa production résolument trap (en utilisant les kicks à foison), Wet (Drippin’) puise directement dans l’héritage dancehall, courant issu du reggae et des musiques traditionnelles jamaïcaines. Preuve que Lala &ce sait varier les genres comme les flows.  

 

Née d’un père français et d’une mère ivoirienne, Mélanie Crenshaw – de son vrai nom –,  a été bercée tout autant par les mélodies de Francis Cabrel et de Georges Brassens que par le rap de Notorious B.I.G, 2pac et Lil Wayne, que ses grands frères écoutaient en boucle. Originaire de Lyon, c’est là qu’elle rencontre le rappeur Jorrdee qui l’intègre au collectif 667 (également surnommé la Ligue des Ombres). Il compte notamment Freeze Corleone parmi ses membres. Seule femme au sein d’un groupe 100% masculin, Lala &ce a conservé son goût inaltérable pour la marginalité. 

 

Du tennis au microphone  

 

&ce, référence au service gagnant du tennis, est le surnom que lui a donné sa mère. Admiratrice de la joueuse Serena Williams, Lala &ce va jusqu’à lui dédier un morceau : Serena (Botcho), célèbration des femmes noires. De Juste ses lèvres qui fait référence à Calamity Jane au titre Jessica Jones, la Française multiplie les références à un Panthéon de “femmes qui tirent” selon ses propres termes. 

 

Rappeuse métisse qui revendique son attirance pour les femmes,  Lala &ce n’a pas beaucoup d’efforts à faire pour se démarquer de ses collègues masculins qui inondent le milieu du rap. Peut-être le modèle qu’il manquait pour en inspirer d’autres.